The Records. Dans un monde idéal, Still in Rock aurait écrit un article anachronique sur l’ensemble des plus grands groupes de Power Pop de l’histoire. Je m’y attelle chaque semaine, et l’album Shades In Bed devait nécessairement en être.
The Records, c’est un groupe anglais formé en 1978 et qui émane plus ou moins de The Kursaal Flyers, un groupe de pop formé par le chanteur des Records, John Wicks, pendant l’épidémie Punk de 1977. Certains ont qualifié Shades In Bed de pure masterpiece, d‘autres de Big Star anglais alors que des critiques y voient les “Beatles harmonies and Byrds-like guitar work dominate…”. L’album est maintenant mis à l’honneur dans le Volume II du très bon Play On! Power Pop Heroes. Une chose est certaine, les Records formaient un très bon groupe de pop, et comme pour beaucoup des albums de Power Pop de l’époque, il n’avait pas peur d’un peu de grandiloquence.
La formule des albums de l’époque était simple : toujours commencer par un hit. “Girl” est celui-ci, un titre qui laisse déjà entre apercevoir à quel point la voix de John Wicks est la clé de voûte des Records. “Teenerama” est souvent présenté comme le deuxième plus grand hit des Records. Il me semble toutefois que ce morceau a pris un coup de vieux. Viennent ensuite celles que l’on a tous cherché, les “Girls That Don’t Exist“. Les Records en dépeignent un très bon portrait, Girls that don’t exist Dressed up in clothes I’ve never seen On every subway wall In every magazine Well maybe it’s a con-spiracy, ambiance Raspberries.
“Starry Eyes” est la raison d’être de cet article. Je ne saurai m’en cacher, ce morceau est l’un de ceux qui m’a le plus obsédé durant l’année 2014. Les différentes versions qui circulent sont assez inégales, celle DIY Starry Eyes: UK Pop II (1978-79) (la 45 version, également présente sur la version 2002 de l’album) est à mon sens la meilleure. Ce morceau est à mon sens l’un des meilleurs morceaux pop jamais composé. Le statement est important, mais “Starry Eyes” méritent bien des éloges. I don’t want to argue, there’s nothing to say revient en tête encore et toujours, les Records ont assuré leur postérité avec 4 minutes de pop, une belle leçon de ce que les artistes feraient bien de se concentrer sur LA mélodie, rechercher l’ultime et ne pas proposer à l’écoute des dizaines de morceaux en laissant à l’auditeur la responsabilité de démêler le tout. Ce titre a été co-écrit par Will Birch, qui est ensuite devenu un éminent critique. Hasard du calendrier ?
La première romance arrive avec “Up All Night“. La voix de John Wicks prend ici toute l’importance qu’elle mérite. Ce titre, lui aussi (lien), encapsule l’amour de nos parents. Les Records font du quotidien une masterpiece. On y entend bien entendu l’immense influence de Big Star sur le groupe. On la retrouve sur “Another Star“. “Paint Her Face“, pour sa part, contient le même son que la version 45 de “Starry Eyes“. Un poil plus brut et moins poli, on se rapproche du Subterranean Jungle des Ramones.
Dans l’ensemble, le son de Shades In Bed est très chaleureux, jangle-ish et coloré. Certes, certains des morceaux de cet album ont mal vieillit, c’est ce qui fait que Big Star sera toujours un (ou deux) cran au-dessus. Toutefois, les meilleurs titres des Records demeurent légendaires. Leur album Shades qui paraîtra en 1980 (voir l’illustration de l’article) doit lui aussi être considéré comme tel.
(mp3) The Records – Starry Eyes (1979)
(mp3) The Records – Up All Night (1979)
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