La Luz, c’est un groupe originaire de Seatle qui a déjà fait l’objet de quelques lignes sur Still in Rock (ici, ici). Ce dernier vient de faire paraître son deuxième album, toujours via Hardly Art. Il succède à It’s Alive que nous avions intégré dans le Top 77 des meilleurs titres de l’année 2013 (lien). Intitulé Weirdo Shrine, il contient onze morceaux pour une durée totale d’un peu plus de 30 minutes. Voilà pour la fiche technique.
Déjà, lorsque nous interviewions Matt Rendon des Resonars, ce dernier nous confiait son amour pour le groupe (lien). Il ne fait aucun doute que cette admiration sera renforcée par la présence de Weirdo Shrine. Plus inspiré par l’univers Far West que It’s Alive, Weirdo Shrine est un album moins surf et surement plus réfléchi. La différence entre le son des deux albums réside toutefois dans les détails. La Luz est un groupe fidèle à son univers qui cherche avant tout à monter en gamme.
Certes, Weirdo Shrine contient quelques morceaux qui ne méritent pas vraiment qu’on s’y attardent, je pense à “You Disappear“, “Don’t Wanna Be Anywhere” et “Hey Papi“. Ces titres font largement penser à ceux du premier LP, ils sont agréables mais n’apportent rien, ni avancées musicales ni jouissance instantanée. Malgré ça, Weirdo Shrine contient quelques belles pièces qu’on ne peut manquer.
“Sleep Till They Die“, le tout premier, est l’un des morceaux les plus maitrisés de la discographie de La Luz. Les voix sont voluptueuses et captivantes, une belle introduction. “With Davey” traduit bien l’atmosphère de cet album : c’est un brin intriguant et ça nous vient de contrées lointaines. Mais le titre souffre de manquer de variations. Et puis, à bien des égards, “I Can’t Speak” ressemble au parfait b-side. La Luz se montre décidément très convaincant lorsqu’il prend le temps d’exprimer sa musique sans la hâte d’une surf music toujours oppressante. L’arrivée de l’orgue renforce notre impression cléricale. Ce titre marque le début d’une belle montée en puissance.
“I Wanna Be Alone (With You)” est probablement le titre rythmé le plus réussi de cet album. L’utilisation du chorus est tout à fait merveilleuse. On est très peu habitué à tant de sensualité dans la surf, le groupe pourrait en user/abuser encore plus. “Black Hole, Weirdo Shrine“, dans un style différent, est également fort convaincant. La Luz démarre très fort, et si le titre pantèle un peu, on en ressort galvanisé.
Vient alors “I’ll Be True“, le morceau le plus évident de Weirdo Shrine. Nous l’avions d’ores et déjà chroniqué à l’occasion de sa sortie en split avec Habibi (article) et en disions à l’époque que “ce titre a de belles soirées d’été devant lui”. Nous y voilà. Il brille particulièrement par les accords western-soja de la deuxième partie. La Luz tient là son meilleur morceau. “Oranges“, titre instrumental, nous fait glisser vers “True Love Knows“, le petit dernier qui conclut étrangement, comme un soufflé trop… essoufflé.
En somme, la deuxième partie de l’album est bien plus convaincante que la première (introduction exceptée). “Sleep Till They Die“, “I Can’t Speak“, “I’ll Be True” et “Black Hole, Weirdo Shrine” sont les véritables temps forts de Weirdo Shrine. La Luz fait une belle démonstration de ce que peut être une autre direction pour la musique Maverick. Entre sensualité à la Endless Summer et suspense à la Unforgiven, cet album mérite les éloges de ceux qui tirent une année musicale vers le haut. Le troisième sera-t-il encore plus porté vers les sommets ? Réponse (probablement) en 2017 !
(mp3) La Luz – I’ll Be True
(mp3) La Luz – Black Hole, Weirdo Shrine
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