Worthless est un groupe originaire de Delray Beach (Floride) qui n’en est pas moins amoureux de Brooklyn où il passe une large partie de son temps (enregistrements, concerts…). Entre pop glaciale à la Jackson Scott, ovni à la Alex Calder et pop psychédélique à la Rainbow Ffolly, Worthless se crée finalement un style bien à lui. Il démontre avant tout qu’il sait comment faire de sa musique une fabuleuse vitrine des bizareries, digne d’un film de Fritz Lang.
C’est le 14 avril dernier que Worthless a fait paraître son nouvel EP, All My Friends Are Stone. Composé de six morceaux (pour 45 minutes environ, format long play), il est la cinquième sortie du groupe et la première après la parution de leur LP Keep Sleeping.
Le premier titre, “Pizza Break“, est déjà très fort. Pour commencer, pourquoi ne pas jouer son morceau en vitesse x1,5 ? Et puis, ce titre parle de Pizza comme je parle de Mao dans cet EP review, mais qu’importe. “Pizza Break” fait parfaitement le travail, nous introduire à ce freak-show dans lequel le groupe semble bien déterminé à nous emmener. Vient ensuite “Dee Minnor“, un long jam de plus de 7 minutes au pouvoir hypnotisant. Il y a quelque chose de King Gizzard. “Gold” est pour sa part le titre qui fait le plus largement penser à Alex Calder. Worthless se rapproche de la pop psychédélique des sixties sur le final, surement plus mélodique.
L’introduction de “Yellowfingers” nous évoque Joe Meek, cet artiste un peu fou des années 50/60. “Yellowfingers” débute véritablement sur des notes très cléricales. Ce titre, d’une durée de 17 minutes, regorge de ce psychédélisme digne de l’Acid Gallery des compilations Pebbles. Et puis, on part sur du Vanilla Fudge à l’approche de la sixième minute, façon Salem, façon witches. Worthless s’essaie alors à du stonegaze. Le tout est ainsi formé. “Daisy Chains” vient porter la dernière estocade. Le titre se veut plus acoustique, comme issu du Stoned & Dethroned de JAMC (cet album a-t-il inspiré le nom de l’EP qui fait l’objet de cet article ?). Ce Worthless là vaut également le détour, parce qu’il démontre qu’il sait également faire preuve d’une grande maitrise lorsque nécessaire. Après l’expérience “Yellowfingers“, un tel message est le bienvenu.
Dans l’ensemble, les titres de Worthless sont solides, très bien construits (avec une attention toute particulière portée à la mélodie et au mastering, chapeau bas) et envoûtants. All My Friends Are Stone est l’une des belles surprises psychédéliques de l’année. Plus varié que les précédentes créations du groupe, weird et parfois épique, il nous rappelle ces grands artistes du débuts des années ’60, avant que la scène psychédélique ne boume vraiment sur la côte ouest.
On notera pour conclure que l’actualité de Worthless ne semble pas prête à se dégonfler. Son prochain 7inch paraîtra dans quelques jours chez Market Square Recordings. Et puis, le groupe jouera notamment à la Knitting Factory (Brooklyn) le 10 septembre prochain. C’est peu dire que quelque chose se trame…
(mp3) Worthless – Gold
(mp3) Worthless – Pizza Break
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