Kurt Vile a fait l’objet d’une attention toute particulière (plus de 1700 mots) de la part de Still in Rock à l’occasion de son album b’lieve i’m goin down…. Je pensais ne plus avoir à en parler avant 2016 (voir 2017), et voilà qu’il reviendra le 11 décembre 2015 prochain avec un nouvel EP collaboratif, Parallelogram. Ce nom est en réalité celui de la série créée par le label Three Lobed Recording qui vise à “finding the right musical pairing“. Kurt Vile et Steve Gunn se connaissent de longue date, ils ont souvent partagé la même scène et ont nombre d’amis en commun. Cet EP constitue leur première collaboration studio.
Si le dernier LP de Kurt Vile peut être décrit de folk rock, cet EP s’attache seulement au premier style décrit. Les arpèges sont de mise, les voix sont rêveuses et les arrangements toujours délicats. Les deux artistes visent un moment de poésie plus qu’un moment de rock’n’roll animal, cela va sans dire.
Kurt Vile a de nombreuses fois exprimé son admiration pour Randy Newman (voir notre article anachronique). Dès lors, le premier titre de cet EP, une reprise de “Pretty Boy” (donc voici le texte) trouve un sens particulier. Comme beaucoup des morceaux de Randy Newman, il compense sa grandiloquence par un texte acerbe. Kurt Vile lui fait un très bel hommage. L’album Born Again, sorti en 1979, trouve la plus belle des deuxièmes vies.
“Way Back Then” me fait volontiers penser à un titre de Icewater (voir). Doux et léger, il nous accompagne à travers cet EP qui vient d’accueillir ses premières joies. Quant à “Red Apples for Tom Scharpling“, il fait ressortir le banjo de son enfance. On y retrouve le Kurt Vile plus country. Sa voix est traitée de la même façon que sur ses deux derniers LPs. Quant à “NPR Reject“, il perpétue cette ambiance neigeuse, perdu dans un chalet isolé.
Steve Gunn prend le lead vocal sur le cinquième morceau, “60/40 (Nico)“. Kurt Vile est à la guitare pour un titre plus pop-folk. “Spring Garden“, le dernier, est bien meilleur. Mary Lattimore vient renforcer le duo avec un piano très délicat. Sorte de long jam, il faut attendre la cinquième minute avant qu’il ne décolle réellement. Et si Steve Gunn n’a pas la sensibilité de Kurt Vile, le titre trouve sens à la huitième minute, sur la partie instrumentale.
Au final, cet EP est l’occasion de découvrir Kurt Vile sous un angle nouveau. On y trouve également un Steve Gunn poétique et convaincant. Voilà l’une des belles surprises de cette fin d’année 2015.
(mp3) Randy Newman – Pretty Boy (1979)
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