Girlsville est un label originaire de Chicago qui, fin 2015, a fait paraître une excellente compilation de punk, excellente pour deux raisons : tous les titres sont des originaux et ils sont de très haut vol. Les bénéfices tirés de la vente de cette compilation iront par ailleurs aux
Translife Center de Chicago, mais ça, c’est bonus.
La compilation s’ouvre sur le très nerveux “
Mad Glad Blah” du groupe Candy Highway, style de Perfect Pussy et autre
Priests. Il y a là toute l’agitation de la scène punk féminine des ’90, rage de vivre à la Ian Svenonius. On enchaine avec “
Live and Let Live“, des Ettes. Une fois le changement d’univers consommé, ce que cette compilation fait beaucoup, on se dit que les Ettes ont un petit quelque chose de XX, pour notre plus grand plaisir. Et puis, pour varier une nouvelle fois, Grislville nous tire par les cheveux avec The Hipshakes. Le morceau s’appelle “
Pass The Pan“, c’est du vrai punk débile et génial, le bébé de
Mean Jeans, des
Mummies et des Hunches (vous connaissez “
Explosion” ?).
Vient alors le titre de Coachwhips, “
Take Me Home“, et c’est forcément très fort. Le label semble se spécialiser dans la
release du groupe, voir le
Get Yer Body Next Ta Mine LP de janvier. La bande à Dwyer, pour ne pas changer ses bonnes habitudes, double le niveau de décibels autorisé afin de s’assurer que l’on soit nous aussi atteint du syndrome de Guillain-Barré. Logiquement, il fallait un punk tout aussi explosif pour prendre la suite de John Dwyer. C’est Mr Airplane Man qui s’y colle avec “
Slippery“, la bande-son véritable de massacre à la
guitare tronçonneuse, un titre super punchy qui nous fait un vrai festival façon dernières minutes d’un bon slasher !
Le titre des
Dum Dum Girls est moins réussi, aussi moins dans l’ambiance, mais heureusement, on se ressaisit rapidement avec “
All You Had To Do Was Tell Me“, le titre de Purple Wizard. Voilà en effet l’une des excellentes surprises de cet LP, le genre de morceau, parce que d’entrée très répétitif, que l’on peut écouter à l’envie. Je vous encourage vivement à lui donner sa chance, c’est nonchalant pile comme il le faut. Et puis, quelques titres plus loin, Virvon Varvon nous rappelle qu’il faut “
Listen” l’intégralité de cette compilation, parce qu’elle contient beaucoup de sous-genres du punk, preuve en est. Qu’importe ce que peuvent dire les The Red Cords avec leur titre “
Not A Punk“, par ailleurs excellent, le “
If You Really Loved Me” des The Prissteens nous rappellent à des hospices plus sensuels. Purple Wizard revient avec “
I Kinda Think He Does“, toujours sur fond de vieille romance fifties, un temps fort véritable de cet LP.
Et puis, oubliez votre Barry White, le vrai deal pour conclure, c’est Purple Wizard. On sera d’ailleurs étonné que de constater que le groupe n’a que 20 fans sur Facebook : what ?! Proto Idiot vient clore la danse. Ce groupe, très bon performeur (voir la vidéo Still in Rock), donne le mot de la fin : il y a “Something” que cette compilation fait très bien, ah si seulement autant d’essais du genre pouvaient nous faire découvrir tant de groupes.
Au final, il se pourrait bien que
Stupid Punk Boy soit l’une des meilleures compilations que j’ai écouté ces derniers mois. On se rappelle des articles sur
Tales From Dumpster Beach et
House of The Rising Fuzz, également véritables nids à découvertes, mais force est de constater que Girlsville fait ici très, très fort. Avis aux amateurs de garage, punk et autres sucreries : votre week-end est fait, lancez la lecture et dansez, dansez fort aussi.
(mp3) The Hipshakes – Pass The Pan
(mp3) Coachwhips – Take Me Home
(mp3) Purple Wizard – I Kinda Think He Does
Liens afférents :
Article sur House of The Rising Fuzz
Article sur Tales From Dumpster Beach
Diablotin
Très beau et très instructif blog ! De jolies critiques, des groupes variés, connus et moins connus… Bref, que du bonheur et quelques heures de lecture à venir !