“This Kind of Feeling“, c’est exactement ce que l’on attend du groupe. Ce morceau embarque avec lui des reflets de Riot grrrl alors qu’il délivre une pop indéniablement sensuelle, ponctuée par un final plus rageur. Le groupe est à son meilleur lorsqu’il laisse exploser plus d’animalité, lorsque le son est le moins contrôlé. “I Was Home” adresse cela à la perfection, sa deuxième moitié est une petite merveille où la guitare trouve des jams à la King Gizzard. C’est inventif et efficace, que demander de plus.
“Creation Myth” est clairement shoegaze, c’est du Galaxie 500 puissance 10 (oui, ça fait donc Galaxie 5000). Une fois encore, on trouve à mon sens plus de plaisir lorsque Sunflower tire du côté plus grungy/punk/rebèle de “Wall Watcher“, le genre de morceau taillé pour énergiser un set. “I Want You To Give Me Enough Time” alterne, une fois de plus, avec plus de lenteur. C’est l’un des seuls défauts majeurs de l’album, la tracklist est drôlement pensée, alors que l’on se réchauffe sur des riffs métalliques, Sunflower nous pose sur un bateau au milieu de la mer. Peut-être aurait-il fallu compartimenter les morceaux différemment, chacun avec ses pairs, histoire de créer une continuité plus envoutante. “Oh, I Just Don’t Know” a l’avantage de ne pas casser le rythme (écoutez la production, un modèle), mais c’est “Space Exploration Disaster” que nous attendons avec impatience. Ce dernier morceau à l’explosivité de Post Animal. Sunflower s’en va du côté dronesque du rock’n’roll, une belle conclusion.
Au final, rien ne fait plus plaisir que lorsqu’un groupe qui a tant de potentiel parvient à l’exploiter si pleinement. Human Ceremony est un très bon album, un de ceux qui marqueront 2016. Non seulement la production de l’album est irréprochable, mais en plus, il prend le temps d’explorer plusieurs styles avec la cohérence des LPs que l’on aime. Et puis, quelques morceaux viennent exploser les compteurs, c’est tout ce que l’on attend d’un album qui impose sa marque. On se dit alors que l’aventure ne fait que débuter, et lorsque l’on connaît les attirances stoner qu’a le groupe pour les lives, il ne fait aucun doute que Julia Cumming ait le potentiel des grands. Espérons qu’elle poursuive sur la voie underground. Espérons.
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