LP Review : Tracy Bryant – Subterranean (Post Nineties)

Tracy Bryant est un artiste originaire de Los Angeles qui vient de faire paraître un premier album, via Burger Records, qui reprend plusieurs des titres de 2 in 1, un split avec Billy Changer paru via Burger en 2014. Les onze morceaux qui le composent donne à Subterranean des allures d’album californien (on ne s’en étonnera pas) que Tracy Bryant couple avec un son parfois (seulement) plus brumeux. Alors que Tomorrows Tulips vient tout juste de s’élever au rang des meilleurs groupes de post-nineties, Tracy Bryant vient lui griller la priorité en délivrant un premier LP très convaincant. L’album est produit par Matt Rendon (des Resonars)  un gage de qualité indéniable  et s’aide des membres de Froth et des Mystic Braves. L’équipe était ainsi formée. 


Come Around“, le titre introductif ne dit pas beaucoup sur ce que contient l’album. Plutôt pop, il a quelques airs californiens qui rappelle les vieux d’la vieille, mais il manque encore en originalité. “Spaceman” (un hommage à Spaceman 3 ? la musique y fait penser…) est bien plus abouti. Tracy Bryant montre qu’il sait délivrer de la très bonne pop indépendante, empruntant une instru’ shoegaze qu’il associe avec une guitare acoustique plus folk, un combo rarement utilisé. What’s next ? Next, c’est “Subterranean“, indéniablement le meilleur titre de cet album. Tracy Bryant joue ici de ses deux influences, le soleil de ses terres natales et le quasi noisy/Deerhunter/DIIV de la côte Est. Souhaitons la bienvenue à l’un des tous meilleurs titres de l’année 2016 so far.
The Gun“, c’est encore un morceau qui rappelle la pop indépendante des années 1980, celle du Club et de Spiritualized. Tracy Bryant en fait un titre quasi-instrumental qui fonctionne bien. Quant à “Shining“, bien plus pop et moins surprenant, parvient petit à petit à imposer sa californian touch. Il continue l’expérience avec “Start The Motor“, mais c’est précisément le genre de morceau qui tire un peu l’album vers le bas. Non pas qu’il ne soit pas agréable, mais Tracy Bryant ne semble pas avoir mis la barre à la même hauteur, se contentant de quelques airs sautillants et guillerets sans pour autant imposer son style. Le titre est en l’espèce sauvé par un bon final, mais ça n’ira pas plus loin. 
(© Lazlo Badet)

I’m Never Gonna Be Your Man” réintroduit un peu plus de lourdeur. Tracy Bryant n’est jamais aussi bon que lorsque sa musique semble évoluer la nuit, en opposition avec le soleil californien que l’on commence à bien connaître. Sa voix est également plus hargneuse, c’est parfaitement cohérent. Vient alors “Background Singer” qui nous accueille en Floride les bras grands ouverts. Tracy Bryant complique l’analyse avec un titre de surf music qui, pour le coup, ne reprend pas tous les standards du genre. La voix, nonchalante, vient en effet casser avec le trop-plein de convenues, c’est bien fait. “Want” introduit le trio de fin. Ce morceau, l’un des plus sombres de tout l’album, a le mérite de nous faire renouer avec le Tracy Bryant plus inspiré. “Tell You” est pour sa part parfaitement rythmé, en plein contraste avec la berceuse de “17000 Miles“. 
Au final, l’album manque parfois de mélodies mais il n’en demeure pas moins que Subterranean restera comme un point de référence dans la discographie de Tracy Bryant que l’on sait déjà être grande. Il a, je crois, tout à gagner à travailler du côté plus noir de la force, histoire de muscler un son qui peut encore gagner en épaisseur. Ses penchants shoegaze californien pourraient en somme être plus développés au service d’une musique plus singulière. Quoi qu’il en soit, Subterranean est déjà un sacré statement en ce qu’il établit le son d’un artiste qui sera bientôt sur le devant de la scène. En attendant, on le retrouvera jeudi soir prochain au Point Ephémère pour une release party qui promet d’être intense. Et vous savez quoi ? Still in Rock vous fait gagner des places : lien (ça, c’est la récompense pour avoir lu l’article jusqu’au bout).

(mp3) Tracy Bryant – Subterranean
(mp3) Tracy Bryant – I’m Never Gonna Be Your Man

Liens afférents :
Article sur le dernier Tomorrows Tulips
Interview Still in Rock avec Burger Records



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ENGLISH Version
(french above)



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Tracy Bryant is a Los Angeles-based artist, who has just released his first album, on Burger Records, including several tracks from 2 in 1, a split album with Billy Changer released on Burger in 2014. The 11 tracks of the album give Subterranean the looks of a Californian album (which isn’t a surprise), that Tracy Bryant combines with a -only sometimes- blurrier sound. While Tomorrows Tulips has just reached the status of one of the best post-nineties bands, Tracy Bryant jumps the gun by delivering a truly convincing first LP. The album is produced by Matt Rendon (from The Resonars) – an undeniable quality assurance – and takes some help from the members of Froth and Mystic Braves. The team was formed.



Come Around”, the introduction track, doesn’t reveal much of the album content. Quite pop, it has some Californian vibes that recall the old hands, but it still lacks a bit of originality. “Spaceman” (a tribute to Spaceman 3?) is way more accomplished. Tracy Bryant shows that he knows how to create a very good indie pop, taking a shoegaze instrumental that he mixes with an acoustic guitar in a folk approach, a rarely used combo. What’s next? Next is “Subterranean”, undeniably the best song of the album. Tracy Bryant plays with his two major influences: the sunshine of his homeland, and the East coast Deerhunter/DIIV/noisy sound. Please welcome one of the best tracks of 2016 so far.

The Gun” reminds of the 80s pop, such as Club and Spiritualized. Tracy Bryant makes a quasi-instrumental track that works well. “Shining”, way more pop and less surprising, manages little by little to impose its Californian touch. He pursues the operation with “Start The Motor”, but this is precisely the kind of song that drags the album a bit down. Not that it’s not enjoyable, but Tracy Bryant doesn’t seem to set the bar high enough, relying on some bouncy and cheerful melodies, yet missing the opportunity to impose his own style. In this case, the song catches up thanks to a good ending, but it doesn’t go much further than that.

(© Lazlo Badet)

I’m Never Gonna Be Your Man” introduces some more heaviness. Tracy Bryant has never been better than when his music seems to develop at night, in opposition to the Californian sun that we’re starting to get familiar with. His voice is also more aggressive, which is perfectly coherent. Then comes “Background Singer”, which welcomes us to Florida with open arms. Tracy Bryant complicates the analysis with some surf music in which we don’t hear all the classics of the style. The nonchalant voice breaks with a formulaic setup, in a well-executed way. “Want” introduces the final trio. This track, one of the darkest of the album, has the merit of making us enjoy a more inspired Tracy Bryant again. As for “Tell You”, perfectly cadenced, it contrasts greatly with the “17 000 Miles” lullaby.


Read our interview with Burger Records


In the end, Subterranean will stand as a reference in Tracy Bryant’s discography. On a very personal note, I think that he would benefit from working in the darker side of the force in order to beef up a sound that can still increase in scale. In other words, his penchant for Californian shoegaze could be more developed in the service of a music ever more unique. In any ways, Subterranean is a big statement considering the fact that it builds a sound identity for an artist that will soon be in the spotlight.

Translation by Paul

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