Sea Wren. Lorsque Matt Rendon – le leader des Resonars – me contacte pour me faire écouter un groupe, quelque chose de bien est toujours sur le point de se produire. Sea Wren ne déroge pas à la règle. Ce groupe originaire de Tucson a pour lui un super label, Lolipop, une musique à la croisée entre La Luz, un peu de psychédélique et certains Kinks, et puis… Mr. Resonars en support (à la basse et à la batterie). Notons aussi que la chanteuse, Cherish, est une habituée de la scène. On pouvait ainsi la trouver sur les environs de la scène des ’90, comme leader de Foolscap Fire en 2001 et voilà qu’elle a trouvé demeure avec Sea Wren pour les années ’10.
Le premier album du groupe, self-titled, a vu le jour hier. Composé de 9 morceaux, il laisse place à une musique pop moins stéréotypée qu’il n’y paraît. Certains titres ont tendance à se frotter à un univers bedroom pop tandis que certains autres affichent clairement leur tendance sixties/early Beatles. Et finalement, Sea Wren est le meilleur lorsqu’il parvient à faire quelque chose de commun de ces deux univers.
“Lena“, le premier, n’est pas le morceau le plus convaincant de cet album, peut-être trop sixties pour nous accrocher l’oreille. “October’s Teeth” est dans la même mouvance, un morceau coloré qui fait écho au printemps sans pour autant témoigner d’un mystère susceptible de susciter une adoration particulière. Mais déjà, la voix de Cherish commence à nous convaincre que sa douceur contraste joliment avec un univers de British Invasion assumé comme tel.
“Birds Of Slumber” a quelque chose de spleenétique. Son côté yé-yé à la française rappelle la fausse innocence de ces années-là. Cherish joue ce rôle à la parfection. “Wake Up Now” est plus grave, et une fois encore, Sea Wren semble vouloir ressusciter le rock’n’roll que les Beach Boys n’ont jamais embrassé. “Sarah’s Cross” est, à mon sens, le meilleur titre de cet album, un essai qui nous rappelle certaines envolées du groupe Love.
Il y a du Byrds dans “Riddle Lake“, un titre plus rock que les autres. Vient ensuite “LA Stems“, ce qui se fait de meilleur sur cet album. Sea Wren est particulièrement bon lorsqu’il la section rythmique varie le plus possible et que Cherish utilise sa voix comme montagnes russes. Cette pop là s’inscrit dans une scène que Matt Rendon mène à la baguette. “Helen Day“, pour sa part, est super bien rythmé, ah, la magie de Rendon. “The Latest Cage“, enfin, est le titre le plus Resonars de tout l’album, tendance The Butterscotch Cathedral.
Au final, ce premier LP a beaucoup de ce qu’il faut pour faire connaître un groupe : un univers bien défini qui ne manque pas de quelques variations sentimentales, le rock’n’roll et la pop qui rassemble, et, toute une équipe talentueuse qui ne manquera pas de lui donner un peu de lumière. Tachons d’accompagner tout cela dans nos bourgades françaises.
(mp3) Sea Wren – Sarah’s Cross
(mp3) Sea Wren – LA Stems
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