Synthetic ID est un groupe originaire de San Francisco qui vient tout juste de faire paraître son deuxième album, Impulses. On attendait la suite de son premier essai, Apertures, depuis 2012, et force est de reconnaitre que l’attente en valait la peine. Synthetic ID fait dans un noise pop/punk garage qui emprunte beaucoup au proto-punk en ce sens qu’il est très mécanique, très west coast. On ne sera pas étonné d’apprendre que le groupe est présent sur le label de John Dwyer, Castle Face, et que son nouvel album, Impulses, intègre parfaitement la line up de ce dernier.
“Blind Spots“, le premier titre, c‘est déjà 100% de ce qu’est Synthetic ID. Le groupe fait ressortir de premières ressemblances avec The Intelligence, à la différence qu’il délivre ici une musique plus fournie. “The Shape Is Drawn” s’en donne également à cœur joie, un petit côté chateau hanté que les rythmes de post-punk rappellent sans difficulté. “The Caged Brain“, pour compléter le trio introductif que l’on sait être toujours important, n’en démord pas : Impulses sera un album très noir. Synthetic ID se dit bloqué, une chose est sure, ce n’est pas sur les riffs de guitare qu’il y a un problème de ration.
Alors, on reprendrait bien une portion de salissure et c’est que Synthetic ID nous sert avec “Replacement Parts” qui renforce le côté Parquet Courts de cet album. La voix du chanteur est étonnement proche de celle d’Andrew Savage. Et la structure du marché rappelle également le groupe originaire de Brooklyn. “A False Awakening“, pour sa part, renforce le côté proto-punk très rudimentaire de la musique de Synthetic ID. Comme par miracle, le groupe parvient à ne jamais baisser en intensité. C’est l’une des prouesses de l’album qui pêche toutefois d’être trop monotone.
“Note for Note” est volontairement plus noisy. Je parlais de harsh noise dans l’article de lundi sur la musique japonaise, nous n’en sommes plus très loin. Le titre est difficile, sinon très difficile. Pari gagné, on prend peur et on se dirige vers le suivant, “Is The Day Done”. Pour une fois, les guitares ne sont pas vraiment agressives et l’on se dit que Synthetic ID n’est pas que synthétique. Coton ID c’est moins cool, et pourtant, sa musique gagnerait à s’adoucir un peu, par moment.
“Ciphers” n’est pas vraiment noise pop, mais il parvient tout de même à brouiller les pistes. Les influences nineties, style tout premier album de Sonic Youth (écoutez “The Burning Spear“, âgé de 1982). “Changing Frequencies” accentue cette sensation avec l’introduction de plusieurs sons électroniques. Coucou, influence de Damaged Bug (on savait que John Dwyer ne serait pas loin). “Silhouettes“, quant à lui, est la consécration de ce que Impulses est la bande-son d’un film d’horreur. Il ne faudra pas s’étonner si ce film est plus gore que basé sur de quelconques esprits. Synthetic ID a tendance à hacher sa musique, pour le meilleur et pour le gore, donc.
Le trio conclusif est introduit par “Forced Exhalations“. On commence à comprendre le mécanisme, il faut obéir ou subir. Ce titre, fort heureusement, n’est pas le plus contraignant de tous, plus tendance Blind Shake qu’autre chose. “An Interpose“, à l’inverse, démarre sur des bases très noires. Voilà une musique que l’on verra bien comme bande son de la journée d’American Nightmare. “I See Patterns” passe en force.
Au final, il y a un côté très psycho dans la musique de Synthetic ID qui le caractérise avant toutes les étiquettes que l’on peut lui coller. Du Psycho Punk, voilà ce que c’est. Une fois cela dit, 13 morceaux du même style, c’est un peu beaucoup, d’autant plus que ce style là est éprouvant. On aimera bien que Synthetic ID y ajoute un peu de pop ou de blues ou de-je-ne-sais-quoi. Mais ne boudons pas notre plaisir, voilà bien un autre album à écouter en 2016, et pas qu’un peu. Après tout, on ne voudrait pas que Michael Myers vienne nous chercher…
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