Death Valley Girls est un groupe de garage originaire de Los Angeles. Après le nouvel album de Bleached, après Billy Changer, Golden Gaze, Cate Le Bon, Tracy Bryant, Feels, SadGirl, voici la suite de ce que la scène californienne nous propose en matière de musique indépendante pour cette année 2016. Contrairement à sa réputation, il semblerait bien que la ville ne dorme jamais…
On se souvient que le groupe avait joué une très bonne session Jam In The Van (chronique). C’était déjà très prometteur. Il vient finalement de faire paraître son premier album officiel, Glow In The Dark, via Burger Records aujourd’hui même. Parce que cet album est fun, je me suis demandé pourquoi ne pas profiter de sa chronique pour se faire un petit road trip sur la route 66 ainsi de parler de quelques films d’horreur qu’il ne faudrait surtout pas manquer pour accompagner le tout ?! Aucune raison à l’horizon, je fonce !
“Glow In The Dark” est fidèle à ce qu’il annonce : le titre emporte avec lui une sorte de garage pop un peu musclée et le “dark” nécessaire à en faire une introduction captivante. Après tout, le nom du groupe se traduit quelque chose comme “les filles de la vallée de la mort”. Ça sent le road trip, les motos, les bandanas et la poussière. Bienvenu dans le décor de La Colline à des Yeux. “Disco” continue sur la même route d’un rock’n’roll un peu sale et qui n’est pas sans rendre hommage aux albums de blues rock du début des années 2000. Je ne sais pas encore où se situe la boite disco sur la route 66, mais on va trouver.
Et puis, “Death Valley Boogie” vient compléter le trio introductif. Le titre est mieux construit que les deux premiers, son rythme est imparable et il dégage une énergie plus brute qui semble être moins auto-proclamée. Death Valley Girls n’est pas qu’une image, un fantasme de ce qu’on voudrait qu’il soit, ces 2min30 affirment son identité avec brio.
“Seis Seis Seis” tire sur plus de réverbs’, il a quelque chose de un-peu-psychédélique-un-peu-noisy qui explose à la figure. Sa deuxième phase est particulièrement brillante, voici bien la deuxième sensation de Glow In The Dark. Les routards endurcis n’ont qu’à bien se tenir, je crois que l’on vient de retrouver nos amies de Boulevard de la Mort. Quant à “Pink Radiation“, c’est le premier signe de ce que ce all girl band a également des revendications de Riot grrrl. Le message est clair, les Death Valley Girls vont nous irradier d’un rose fluo qui vient orner les bécanes du gang.
“I’m A Man Too” continue sur la même mouvance : c’est fait pour les mecs, mais Death Valley Girls le fait aussi (et mieux). On ne sait pas vraiment si Death Valley Girls se la joue plus glam rock ou punk-early-seventies, mais ça le fait bien. “Love Spell” (à ce stade, on parle plus de jeter un sort qu’autre chose) est encore plus brutal. Ce genre de titre fait partie des bonnes surprises de l’album, parce qu’ils sont nerveux et coupent avec le garage habituel. Death Valley Girls fait ainsi mieux que Bleached, ses consœurs qui ont délivré un album malheureusement trop entubé.
“Horror Movie” vient apporter de l’eau à notre moulin : entre slasher et slacker il n’y a qu’un pas que le groupe fait ici. Le groupe s’y fait bien plaisir, c’est pour le coup définitivement glam rock. “Summertime” est pour le coup similaire à ce qu’à fait Bleached, un titre mid-fi qui passe comme un poisson rouge passe dans un appartement (…). On conclut enfin cette écoute sur “Wait For You“, un titre surtout instrumental qui n’est pas à inscrire parmi les meilleurs de l’album. La dernière minute mérite tout de même son pesant de gazoline.
Au final, Glow In The Dark est l’album qu’il fallait au groupe pour atteindre le niveau supérieur. Nul doute que l’on trouvera bientôt dans nos caves françaises à l’occasion d’un european tour qui fera parler. Death Valley Girls, sans véritablement surprendre, vient de franchir ce palier qui fait de lui plus qu’un énième groupe Burger. Death Valley Girls fait désormais partie des meilleurs all girl band de la scène monde. Et ce n’est pas rien.
Qu’on se le dise toutefois, Glow In The Dark ne marquera pas le genre comme étant un chef-d’oeuvre absolu. Il est fidèle à beaucoup des codes du garage rock, ce qui le rend toujours efficace et parfois prévisible. Il manque surtout de brutalité, un aspect plus authentique encore qui aurait fait du groupe un véritable leader parce que vrai à lui-même. Finalement, Glow In The Dark, c’est un peu comme un bon film de série b, du genre de Re-Animator, de Chillerama ou de The Faculty : on le regarde l’écoute avec grand plaisir, mais on reste conscient que quelques-uns évoluent dans une tout autre galaxie (Dead Alive…).
Liens afférnets :
Article sur Bleached
Article sur Tracy Bryant
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