Death Canyons est un groupe originaire d’Hamburg (Allemagne) qui, dans la lignée de tous ces groupes de musique qui semblent vouloir poser quelques notes sur les films slasher, fait rythmer rock’n’roll avec blood.
C’est à l’occasion d’une discussion avec Raw Journey que ce groupe m’ait apparu. Pour l’heure inconnu du grand et petit public, il pourrait bien se faire rapidement un nom. Son tout premier EP vient tout juste de paraître et je prends le pari que ces 7 titres pourront lui servir de tremplin vers un peu plus de lumière. Il faudra alors qu’il assume un style musical plus particulier et Death Canyons sera de ces groupes de garage punk à faire honneur au Grand Père fondateur : The Mummies.
Ça commence pourtant de manière poussive avec “I’m My Universe“. Entendons-nous bien, ce titre de garage est plutôt agréable à l’oreille, mais on peine à voir quelle serait son originalité. Toujours est-il qu’il est suffisamment bon pour nous donner l’envie d’aller voir un peu plus loin. Et ce plus loin, c’est “Lazy Daze“, un titre dans la même veine garage punk qui a l’avantage d’être déjà plus entraînant. “King Of Gonzo” complète le trio introductif. Ce morceau sonne comme un nouvel exploit du garage français, une petite bouillie sonore dans laquelle on saute à pieds joints, heureux de se rouler dans la boue/fuzz.
Les choses sérieuses commencent en réalité avec “Season Of Death“. Death Canyons peinait jusque-là à trouver une identité sonore plus distinctive, ce qu’il fait sur ces 4 minutes plus surf, plus fouillées et plus maîtrisées. On savait la “Season of the Witch” être une période particulièrement propice au rock’n’roll, on saura désormais que la “Season Of Death” arrive dans la continuité pour frapper tout aussi fort. La deuxième phase de ce morceau ajoute du punk à l’équation ce qui, couplé au surf ambiant, forme un cocktail ala Ranch Ghost / SadGirl.
Une fois lancé, le groupe continue sur la bonne voie avec “Gang Bang Burger“, bien qu’il ait tendance à retomber dans les travers des morceaux introductifs. Seulement voilà, arrive le très bon “Maze Of Minotaur“, le petit-fils des Mummies, donc. Si l’on ne peut s’empêcher de les imaginer une énième fois avec leurs rubans tout branlants, il faut se rappeler à l’évidence : cette fois-ci, c’est Death Canyons qui est aux manettes, et il le fait très bien. Le créneau surf punk n’est finalement que peu exploité, là pourrait bien se trouver l’avenir de Death Canyons. Et puis, l’EP se conclut sur “This Gas Station Is Someone’s Home“, lui aussi du côté Tom Curren de la force. Il serait mort et serait devenu zombie qu’on ne s’en étonnera pas. Death Canyons surfe son une grande vague de fuzz et de réverb’, l’eau est sale, les jambes sont fébriles et nous… on aime.
Au final, ce premier EP est déjà fort convaincant. Death Canyons parvient à dégager quelques bons morceaux qui, il faut bien le dire, sont plutôt très complets. Entre les nombreuses mélodies qu’il a déniché, une exécution vocale certes facile mais efficace et une guitare bien comme on l’aime, il fait une entrée en matière remarquée. Pour le reste, désolé pour le manque d’originalité de fin d’article, mais une fois encore, il s’agira pour ce groupe de trouver une identité plus singulière, histoire de s’assurer un peu plus de visibilité. Peut-être la chose se résume-t-elle de la sorte : faire de la musique pour laisser un héritage. Prend du bon temps est essentiel, mais si Death Canyons veut un jour viser plus haut, il devra garder à l’esprit cette volonté de créer une œuvre à ce point nouvelle que les petits jeunes des années 2030′ pourront la prendre comme exemple. On n’en est pas encore là, mais, why not.
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