Sonic Death. C’est avec joie que j’écris ce premier article sur un groupe russe de l’histoire de Still in Rock. Sonic Death est une formation originaire de Saint Petersburg qui traîne sur la scène garage russe (si tant est que ça existe) depuis 2011. Reprenant le nom d’un des pseudonymes de Sonic Youth, il se donne pour mission de redonner mort vie au rock’n’roll russe. C’est beaucoup, c’est osé, mais c’est précisement ce qu’on attend d’un groupe.
La dernière fois que Sonic Death sortait un full LP, c’était en décembre 2013, avec Home Punk. Il est revenu avec Hate Machine il y a quelques semaines à peine, huit morceaux sur le thème d’halloween (eh oui, encore) qui nous rappellent que la mort n’a jamais été si tendance. Cet album vient ainsi compléter le I’m Into What You’re Into de Paul Jacobs. Les experts prédisent déjà un mois d’octobre 2016 en folie.
Enregistrés entre mars et décembre 2015, ces 8 morceaux sont l’occasion de démontrer toute la maitrise garage punk dont Sonic Death fait part. Déjà, “King Cowboy“, le petit premier, affiche sa violence guerrière sur une introduction particulièrement heavy. Sonic Death ne sera pas là pour blaguer sur le sort de la Russie autour d’une petite vodka, le cowbow est un magnifique chevalier sans tête à la Sleepy Hollow. C’est lo-fi et rock’n’roll. “Gibel Mira” enchaîne rapidement avec plus de punk. Plus convaincant encore, il conserve un brin de stoner qui rappelle la scène Burger, lorsqu’elle s’énerve. Le titre varie de nombreuses fois, c’est super efficace, à l’évidence.
“Soft Kick” prend le relais sur une introduction pop. La section rythmique est toutefois un peu trop imprécise pour nous convaincre. Et puis, le titre est trop chanté. “Wi†ch” repart sur de meilleures bases, plus proches de l’univers que Sonic Death tente de créer autour de lui. Ce garage punk là à quelque chose auquel on est pas habitué et je crois qu’il ne faut pas chercher plus loin que la nationalité du groupe. Ce vent de fraicheur (c’est l’haleine d’une sorcière) est envoutant. Difficile de faire un titre de garage qui cogne plus que “Wi†ch“.
“Demon” temporise pour nous emmener sur un nouveau champ de bataille. “Hate Machine” commence sur des bases noisy qui rappelle effectivement le son des nineties avant que Sonic Death n’en fasse une partition trop noire. A l’invese, on sent bien dès l’arrivée de “Atlantid” que quelque chose de spécial va se produire. “Pagan Dragon” clos la marche (post mortem) sur les derniers accords de stoner. A ce stade, on est mort depuis bien longtemps, et heureux de l’être.
Au final, Hate Machine est un album de garage particulièrement surprenant pour nos oreilles européennes. Il souffre de plusieurs défauts que l’on oublie rapidement, parce que trop excité à l’idée d’avoir trouvé un groupe underground dans le grand pays blanc. Le tout au prix de 6 euros 66, c’est donné. Rajoutons pour conclure que le groupe à l’air d’être salement bon en live, voir sa chaîne YouTube. Alors, une petite date Kaviar Special / Sonic Death, c’est pour quand ?
(mp3) Sonic Death – Gibel Mira
(mp3) Sonic Death – Wi†ch
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