Stone Witches est un groupe originaire de la Gold Coast (Australie) qui va vous faire tout autant frétiller qu’un poisson à la plancha. Vous l’aurez compris, Still in Rock sort son rock’n’roll d’été, et autant dire qu’il est difficile de penser à meilleur candidat que ces Australiens.
Le groupe a fait paraître un premier EP en 2015. Intitulé Road Killer, on y trouvait un punk surtout instrumental qui explosait sur “The Salesman” et “Bad Chewbacca / Locomotor“. Mais il y avait encore à redire côté production (je reste persuadé que le premier cité a un énorme potentiel, cliquez plutôt). Stone Witches avait ensuite fait paraître un single prometteur, “Hexagone / Circles In Time“, qui annonçait une étonnante propension à l’expérimentation.
Il est finalement revenu en avril dernier avec un full LP de onze morceaux, j’ai nommé Vision Fissure,. C’est lui-même qui le décrit de la meilleure des façons : “lo-fi experiment of noise and rhythm, influenced heavily by the San Fran psych rock / garage scene“. Pour le dire autrement, Stone Witches se revendique de l’école de pensée de John Dwyer. “Mirrorball” y est un bel exemple de sa maitrise alors que “Neu War” porte parfaitement son nom : on est pas loin du kautrock, un rock expérimental qui flirte avec un noisy fort bien trouvé. Trouvez y en cela du King Gizzard si vous le voulait, le fait est que Stone Witches rappelle déjà les meilleurs.
“Kaleidoscope of Bad Dreams” a pour lui un son de guitare que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. S’eut été l’un des temps forts de l’album si ce dernier ne s’était pas conclu sur 15 minutes de “Station 2“. Stone Witches va très loin, dans un rock psychédélique qui mérite vraiment son nom. De là à le nommer dans la catégorie de meilleur titre expérimental de l’année, il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement.
Et puis, Stone Witches est finalement réapparu le 18 juin dernier avec un nouvel EP, Fuzz Buzzard. Autant le dire d’entrée, il frappe encore plus fort. Toujours en “name your price” sur bandcamp, ces 4 morceaux méritent tous les honneurs que l’appellation de ce 7inch semble indiquer. On attaque avec “The Great Attractor“, du rock psychédélique toujours aussi perché. C’est là le gros point positif de ce groupe, sa capacité à ne pas délivrer une énième copie de ce qui se fait sur la scène. L’écoute de ses morceaux est toujours étonnante, parce qu’il ne colle ni de trop près ni trop de loin à Ty Segall et John Dwyer.
“Fuzz Buzzard” est la parle rare de cet LP. Punk, stoner, expérimental, noisy, Thee Oh Sees-esque, tout est là pour en faire l’un des grands morceaux de l’année. Avec ces trois minutes, Sone Witches vient définitivement de graver son nom dans nos esprits assaillis de ce flux constant de nouveautés. “Fuzz Buzzard” fait partie de ces titres que l’on a un plaisir particulier à découvrir pour la première fois, conscient du fait qu’il annonce un groupe avec lui, comme l’avènement de quelque chose de grand.
On enchaîne avec “Dweller in the Shadows“, un titre plus proto-punk que les autres. La guitare fait office de batterie et la batterie donne un peu de noisy là où il le faut. Stone Witches n’est décidément pas à court d’idées. “Painted Face” clos cette belle histoire avec deux minutes plus psychées encore que le reste de cet LP. Mais c’est que ça sent Halloween tout ça !
(mp3) Stones Witches – Fuzz Buzzard
(mp3) Stones Witches – Mirrorball
Au final, Stone Witches est une sacrée surprise de l’année 2016. Décidément, la scène australienne se porte mieux que jamais, et maintenant que King Gizzard a pris la place d’Empereur, il faut bien que le trône revienne à un autre groupe. Stone Witches n’est est encore qu’à ses débuts et on entend une production qui peut encore être améliorée. Il n’en demeure pas moins que ses créations sont colossales et qu’il faudra désormais compter sur lui pour nos meilleures sorties des mois à venir.
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