The Parrots est un groupe originaire de Madrid (oh?) qui vient de faire paraître son premier album, Los Niños Sin Miedo, via Heavenly Recordings le 26 août dernier. The Parrots, c’est Diego Garcia (au chant et à la guitare, aussi producteur de Hinds et fan de Jonathan Richman), Alex de Lucas (à la basse) et Larry Balboa (à la batterie, le Meg White du groupe, il appréciera le compliment). Le groupe, qui débarque un peu de nulle part, fait dans un garage rock super bien produit qui n’est pas sans oublier quelques vieilles références de rythm & blues, une musique un peu animale à la Bo Diddley.
Il y a des groupes qui suscitent un engouement particulier avant même d’avoir sorti un seul album. The Parrots en fait incontestablement partie, et je crois qu’il y a une bonne raison à cela : ses lives. La réputation du groupe est déjà forgée et le premier album des espagnols était attendu de pied ferme. Il nous renvoi la pareille avec un sacré coup de pied dans les fesses.
“Too High To Die” en dit un peu mais garde encore beaucoup pour lui. Ce titre introductif a déjà l’avantage de nous rassurer sur un point : pas de sixties à gogo avec les Parrots. Ouf, sauvés. Le titre est un brin fouilli, pile ce qu’il faut. L’album enchaine alors avec “No Me Gustas, Te Quiero“, et à ce stade, on ne peut s’empêcher de penser à Shannon and the Clams. Les Parrots affichent leur amour pour le surf rock et les mélodies un peu sharp. C’est un parfait hymne pour notre fin d’été.
S’il ne devait en rester qu’un, ce serait à mon sens “No Me Gustas, Te Quiero”. Ce morceau, dont le spirit est le même que celui de Tall Juan, a pour lui d’être chanté en espagnol. Et puis, les Parrots y font une démonstration de ce qu’ils savent faire : trouver de belles mélodies, assurer un rendu dynamique, et rire. “No Me Gustas, Te Quiero” restera comme l’un des indispensables de l’année 2016.
“A Thousand Ways” il ne fait désormais plus aucun doute que la voix de Diego Garcia est l’as de pic des Parrots. Le titre passe un peu trop vite, mais il le sublime néanmoins de quelques vocalises qui marquent l’album. Il n’en demeure pas moins un bon morceau de garage rock décontracté (il n’y a qu’à attendre les 5 premières seconds, pour la décontracte…).
“Jame Gumb” prend la relève sur un début façon stoner qui laisser penser à un nouveau White Fang. Les Parrots optent finalement pour un morceau un brin psychédélique, une nouveauté dans cet album qui ne manquait pourtant pas d’inventivité. C’est à ce stade que Los Niños Sin Miedo s’impose comme l’une des belles trouvailles de 2016. C’est à ce stade que The Parrots en finit de nous convaincre que le buzz qui l’entoure est on ne peut plus mérité.
“Casper” décide de nous emmener au pays des fantômes des morceaux de surf pop. C’est une bonne introduction de face B, bien qu’un peu en dedans. “EA Presley” (un hommage à qui ?), c’est une sorte de revival fifties un peu crado, du Cramps qui épouse Buddy Holly. On se souvient alors que les Murlocs avaient fait de très bonnes choses dans un style ressemblant, avant de lâcher la grappe. Espérons que les Parrots perpétuent ce style à travers les années, parce que c’est peu fait et que c’est jouissif.
“The Road That Brings You Home” est plus lancinant, on passe, l’intérêt du groupe n’est pas là et les Growlers le font déjà très bien. Il se pourrait également que “Windows 98” ne soit pas le morceau le plus fascinant de ce Los Niños Sin Miedo, pour le dire gentiment. Qu’importe après tout, ces quelques minutes demeurent efficaces et à ce stade, l’album a déjà conquis la scène indépendante tout entière. Et puis, le très bon “Los Ninos Sin Miedo” vient conclure la chose. Les Parrots reprend le thème de son album, des kids qui n’ont peur de rien et qui mettent leur musique au service d’un rock’n’roll qui ne saurait feinter son appartenance à l’histoire d’un genre.
Au final, Los Niños Sin Miedo est un très bon album de l’année 2016, assurément le cri de naissance d’un groupe dont on attendra longtemps parlé. S’il était indiscutable jusqu’alors que Mourn était le groupe le plus prometteur d’Espagne, The Parrots vient désormais lui disputer le titre.
Le groupe est particulièrement bon lorsqu’il percute et qu’il ose un son un brin noisy (un mini brin même). C’est ce que fait parfaitement “No Me Gustas, Te Quiero” où la guitare sèche est joué comme d’une électrique, où un fond sonore rajoute en intensité et où le groupe semble prendre le plus de bon temps.
Forcément, on ne peut s’empêcher de mettre cet album des Parrots dans le même sac que YAK : ces groupes sont nouveaux, leurs albums sont très bons et on se dit déjà que 2016 vient de nous offrir l’assurance de quelques belles années de musique. Les Parrots pourront même aller plus loin, dans un style encore moins attendu et qui propose un style musical plus unique. Ce sera le défi que le groupe devra relever sur son 2ème essai. On n’en est pas encore là, certes, mais le succès de ce premier LP fera très vite se poser la question du deuxième. D’ici là, hasta vista et no se olvide de reír.
(mp3) The Parrots – No Me Gustas, Te Quiero
(mp3) The Parrots – Let’s Do It Again
En concert le 12 septembre au Point FMR
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Article sur Mourn
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