Jacuzzi Boys est un groupe américain que l’on connait bien pour son garage rock à tendance surf. Nous avions laissé les Jacuzzi Boys chez Hardly Art avec son album self-titled et nous le retrouvons chez Mag Mag Records pour un quatrième LP. Entre temps, le groupe a déménagé à Los Angeles, pour se rapprocher de la scène dont il fait partie. Il a également fait paraître Happy Damage, un EP de 6 morceaux.
Le nouvel album de Jaccuzi Boys s’appelle Ping Pong, et sur la pochette, on y trouve une brosse à dents. Ça commence bien. Les Jacuzzi Boys sont un groupe plutôt populaire que l’on connait depuis plusieurs années. C’est probablement pour cette raison qu’il a pris le risque d’infléchir sa ligne artistique. C’est probablement pour cette raison aussi qu’il joue à fond sa nouvelle carte.
“Lucky Blade” est une excellente introduite, trash et rock’n’roll. Les Jacuzzi Boys avaient semble-t-il eu un coup de mou sur leur précédent EP, tout cela est désormais loin derrière. “Lucky Blade“, c’est un morceau garage – très bien produit – à faire rougir Fidlar. Le slacker rock est encore de retour, ah 2016 quand tu nous tiens.
Les Jacuzzi enchaine avec un girls like love and “Boys Like Blood“. Toujours autant garage pop, ils s’en donnent à cœur joie sur un morceau d’une simplicité déconcertante. “Refrigeration” continue dans le même style, un rock’n’roll sans prétention qui s’expose surtout par sa volonté de nous arracher un sourire. Jacuzzi Boys y ajoute un brin de punk sur un mini solo de guitare qui laisse briller le son de la guitare un brin saturé.
“Seventeen” prend alors le relais. La production est un brin trop aigüe – étrange – mais les Jacuzzi Boys nous ont convaincu que le rock’n’roll cheesy était le meilleur de tous, on prend. “Can’t Fight Forever“, c’est un peu le morceau ventre mou, un truc pas vraiment slow mais qui n’attaque pas vraiment non plus. On passe donc à “Easy Motion“, le premier à faire apparaître une guitare acoustique. Profiter de cette place sur la maquette pour expérimenter un peu n’est pas une mauvaise idée.
“New Cross” attaque le face B de Ping Pong. A ce stade, les Jacuzzi accélèrent la partie avec un morceau qui tend volontiers sur du stoner. “Zoo” est plus étrange encore, le titre est mené par une batterie qui prend beaucoup de place, un peu comme aimaient le faire les artistes de post punk. Les guitares sont pleines de réverb’ et une question se pose alors : Jacuzzi Boys aurait-il voulu faire du psyché ?
“Gamma” reprend la volonté slacker de cet album, un morceau du style greek fraternity qui fera plaisir aux fans d’Animal House. “Strange Exchange” en rajoute une couche, on sent la fin d’album arriver. Ce titre est surtout instrumental, peut-être manque-t-il d’une mélodie. Et puis, “Iodine” enchaine sur un air de King Tuff, la route parfaite vers “Tip Of My Tongue/Edge Of My Brain“, le petit dernier. Les Jacuzzi Boys n’ont plus l’afflux des premiers morceaux, mais nul doute que ce titre conclusif ravira les quelques surfeurs qui passeront par là.
Bien entendu, Ping Pong n’est pas l’album le plus original de l’année. Les Jacuzzi Boys jouent en plein la carte slacker rock, c’est nouveau dans leur discographie et ça fonctionne. Pour le reste, on s’en remettra aux albums de Ty Segall pour se confronter à ce que le garage peut produire de plus innovant. Il n’en demeure pas moins que Ping Pong est un bon album du genre, à ajouter aux côtés de Audacity, Mean Jeans et Meat Market.
Il est donc probable que les Jacuzzi Boys élargissent leur audience avec cet LP. Une tournée européenne n’est pas à exclure. Reste à savoir ce dont Mag Mag Records est capable, mais le label ne semble avoir que trois sorties à son actif, trois Jacuzzi Boys et autant dire qu’un label auto-produit ne semble pas la meilleure solution pour gagner quelques parts de marché. Dommage qu’Hardly Art n’est pas suivi, le slacker a donc un prix. Tachons donc de lui faire bonne presse.
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