Summer Cannibals, faisons dans le cliché. J’ai publié trop d’articles de pop pour ne pas me laisser aller à un peu de punk à tendance pop à tendance nineties à tendance débile. J’avais initialement prévu de publier cet article avant la pause estivale, mais hasard du calendrier oblige, le voilà aujourd’hui.
Summer Cannibals est un groupe originaire de Portland qui fera plaisir aux fans de Fidlar. Son dernier album, Full Of It, est paru via Kill Rock Stars il y a quelques semaines à peine. On y trouve du punk, de la pop, des sons grunge et des paroles un brin crétines, tout ce qu’il nous faut pour un mardi de mois d’octobre, non ?!
“Go Home“, c’est un morceau introductif qui ne cache pas son intention de faire tourner l’album autour d’une seule variable : la guitare. Summer Cannibals est tombé dans la guitare quand il était petit, et même si ça ne veut rien dire, c’est bien vrai. “Go Home” a pour lui quelque chose de légèrement slacker qu’il couple avec une brindille de stoner. Sans plus de délicatesse, on passe alors à “Just A Little Bit“, un titre moins performant mais qui a pour lui de s’inscrire dans la lignée du premier. Vient alors “I Wanna Believe“, un morceau de pop qui rappelle assurément la scène grunge. L’album est plutôt très bien produit et des titres comme “I Wanna Believe” profitent en plein d’un son cristallin qui fait honneur à ce punk de chambre.
“Say My Name” est le single de cet LP, et ça s’entend. La voix de Jessica Boudreaux fait parfaitement le travail, aussi séduisante qu’accrocheuse. Si les premières secondes laissent penser à un titre mielleux, on se retrouve en face to face avec du punk-pop-american-pie-ish. Les paroles ne sont certes pas du niveau de Rimbaud, mais qu’il sera bon de voir le groupe jouer ces trois minutes sur la scène d’un DIV bar. Et puis, “Not Enough” clos la première face de l’album. Moins inspiré, le groupe oscille entre trouvailles et morceaux plus ordinaires.
“Full Of It” va vite, très vite. Summer Cannibals reprend le spirit d’une scène californienne en mal de violence, il faut dire que 50 ans de musique hippie n’aident pas à se sentir trop nerveux. “Full Of It” rappellera aux amateurs du genre que White Fang n’est jamais loin. On enchaine alors avec “The Lover“, un titre qui devait être cheesy. Il l’est.
“Talk Over Me” traine en longueur – on est en plein dans le ventre mou – et c’est à “Make Up” que revient la tache de réanimer papi. Il le fait en partie mais il faut dire que le riff façon Green Day a ses inconvénients. “Fallen” va chercher de nouvelles sonorités, sorte de Cherry Glazer pour mauvais garçons, et “Simple Life” clôt l’affaire en grande pompe. Ce titre oscille entre les différentes influences du groupe, celle slacker que l’on aime tant, et celle plus rock alternatif qui nous est plutôt étrangère (on est d’accord, hein ?).
Logiquement, Summer Cannibals souffrira de ses avantages : l’album nous en jette plein la vue, ce n’est pas très mature, pour dire le moins, et peut-être qu’un peu de variations n’aurait pas fait de mal. Ça, c’est pour ceux qui voient le verre à moitié vide. De l’autre côté, on peut se féliciter d’un power rock très mélodique, d’un punk pop slacker qui rempli les codes du genre ainsi que des quelques hits que ce Full Of It détient. Je ne sais toujours pas à quoi le it fait référence, mais ça sent bon, quoi qu’il en soit.
D’une façon assez étrange, Summer Cannibals s’inscrit dans une scène sans pour autant en adopter tous les codes : il n’est pas sur Burger, ses membres n’ont pas de super longs cheveux, il n’a pas un compte Instagram pour faire la promotion d’un way of life fait de bières et de tattoo, sa pochette d’album n’a aucun skateur et sa bannière Facebook n’a pas été prise à SXSW. C’est finalement assez rafraichissant, preuve qu’un groupe peut encore percer sur cette scène sans surjouer son rôle de slacker. Ce nouvel album de Summer Cannibals souffre de quelques défauts mais il fait parfaitement le taf’, tachons de le célébrer un peu.
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