Los DeVitos est un groupe originaire de Bakersfield (Californie) qui a déjà fait paraître deux albums en 2014 et 2015, respectivement. Dans la veine des Growlers – comprenez par là un surf rock sur lequel le groupe pose une voix nonchalante – il tire le meilleur parti de l’Etat dont il est issu, toujours borderline lorsqu’il s’agit d’aller surfer avec quelques rockeurs.
Le groupe vient de sortir son nouvel album, Selfish Lover. Si Very Special Records est aux manettes, le groupe semble toutefois vouloir conserver son côté DIY et se prend à faire lui même la promo de son album sur toutes les plateformes disponibles.
“Mambo No. 6” est une bonne introduction, parce qu’elle est fidèle à l’univers du groupe, parce qu’elle laisse entrevoir ce que contient cet LP sans trop en donner et parce que le titre est d’un bon niveau. La comparaison avec les Growlers saute bien évidemment aux oreilles et c’est ce qui plaira aux amateurs du groupe précité, ce qui déplaira aussi à ceux qui ne retiennent que le mauvais virage du groupe depuis 2013. C’est le principal reproche que l’on peut faire à cet EP, son manque de créativité en terme de ligne artistique.
“So Long” est un brin meilleur, parce que plus rythmé. Adieu le mambo, donc, et bienvenue au rock’n’roll un peu fifties. “Nothing New” vient toutefois ralentir le tout, heureusement, sauvé par une bonne production bien qu’un peu trop plate. Mais ne boudons pas notre plaisir, Los DeVitos est un bon groupe de surf à tendance garage, et ils se font rares.
“Who Says” est court – trop court – mais a le mérite de nous replonger dans le bain, d’autant plus qu’arrive “So Dang Proud of Ya“, le premier titre de cet LP a présenter une singularité qui la détache des autres. Le songwriting de ce morceau est particulièrement bon et je voudrai insister sur ce point tant les groupes de garage surf ont tendance à ne jouer que sur la seule accélération des accords de guitare. Avec cet album, Los DeVitos s’inscrit plus dans la lignée de la scène indépendante de garage plutôt que dans celle des Surfaris, Mermen et autre Jerry Cole.
“Hold Your Breath” nous rapproche ensuite de la fin de l’album – et donc de la vague – en nous plongeant la tête sous l’eau à grand renfort d’accords paresseux. “Feeling” nous tend la main vers le rivage. Le groupe nous montre une dernière fois qu’il a une bonne maitrise de ses mélodies. C’est une fois encore très convaincant.
Au final, Los DeVitos est un très bon groupe de surf, ils auront été peu nombreux en 2016. La comparaison avec les Growlers est peut-être trop flagrante et le groupe aurait intérêt à s’en détacher pour leur album de 2017 – à supposer qu’il y en est un. Cela est d’autant plus nécessaire que Selfish Lover est déjà un bon LP, plein de bonnes idées et de créations. Le groupe sait maintenant manier son art, a lui de prouver qu’il peut également en accoucher d’un, un peu comme Bruce Brown a accouché de sont Endless Summer.
(mp3) Los DeVitos – Feeling
Tracklist :
1. Mambo No. 6
2.
So Long
So Long
3.
Nothing New
4.
Who Says
5.
So Dang Proud of Ya
6.
Hold Your Breath
7.
Feeling
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