The Cigarette Bums : les californiens du Texas

The Cigarette Bums est un groupe originaire de Californie qui fera paraître son nouvel album le 3 mars prochain via Lolipop, Burger Records et Sick City Records. Intitulé Sidewalkin’, il se compose de onze morceaux qui vont dans un style rock’n’roll / oldies / dad-rock qui ravira tous ceux qui ont une idée de l’Etat du Texas. The Cigarette Bums, c’est en effet un état d’esprit, celui d’une vieille Amérique qui traine sur les porches de ses vieilles maisons en bois. Le groupe fait l’apologie des cowbows et du tabac à mâcher, des vieux ranchs où quelques musiciens jouent du banjo, d’une sorte de country mal dégrossie qui nous rappelle Natural Child.

“Mohammed’s Melodic Melee Into The Blue” est une drôle d’introduction sur fond de demande en mariage et de vieux mecs bourrés. “Deathwavvve” est le premier morceau de choix, du surf rock à gogo pour une introduction sur les chapeaux de roues de planche de surf. La structure est plutôt simpliste, ce que ce genre de musique appelle logiquement. “Volatile” – qui n’est pas un nouveau morceau des Madcaps – se situe également dans un rock’n’roll sixties plutôt bon, mais on pourra regretter à ce stade que les Cigarette Bums n’aient pas penché pour une musique plus innovante. “Lose My Cool“, lui aussi entre surf et accent du sud, se laisse entrainer dans un garage rythmé et sexy – à condition d’aimer les chapeaux de cowbow.

“Leather Luv” continue dans la même tradition et l’on commence à se dire qu’il faut prendre cet album des Cigarette Bums comme une nouvelle addition sixties – chorus, structures super attendues et 10% garage – pour ses soirées whiskys. “Oblivion” conclut la première face de cet LP avec un peu plus de contrôle, aussi quelque chose de plus anglais. Ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais c’est plutôt bon. 

La face B débute avec “Death In Texas“, le meilleur morceau de ce Sidewalkin’ à l’occasion duquel on se dit pour la première fois que les Cigarette Bums marchent droit dans leurs bottes. On retrouve ici l’esprit du dernier album de Natural Child, une musique qui assume ses élans country et le revival de ce style musical que le développement de SXSW a probablement contribué à créer. Les Cigarettes Bums s’affichent comme californiens du Texas, et si ça ne veut rien dire, on retiendra surtout le symbole d’un autre groupe Burger qui s’affiche avec une musique qui ne renie pas l’influence des Flying Burrito Brothers, voir de JJ Cale.

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Vient alors “Sidewalkin’“, le titre éponyme de cet LP.  Les Cigarette Bums retombent alors dans les travers de l’album garage sixties. C’est, une fois encore, agréable et festif, mais déjà entendu 1000 fois. Ce titre avait sa place en introduction, mais certainement pas ici, d’autant plus que le groupe enchaine avec un “Otherside” qui fait office de ballade piano bar. Le groupe semble enfin lâcher prise de sa musique super contrôlé / formaté, et un peu de bouffonnerie, ça ne fait pas de mal. On se demande alors si on ne s’est pas perdu dans une comédie musicale américaine. “Jupiter’s Crazy” nous apporte la réponse : assurément pas, retour dans les rues agitées du Texas pas-du-tout-natal du groupe.

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Au final, les Cigarette Bums délivrent un album semi-générique (pour une grosse moitié) et semi-super-intéressant (pour une petite moitié plus country-ish). Le groupe gagnerait je crois à abandonner toute aspiration sixties pour se concentrer sur le renouveau country-slacker qui agite les USA. Quoi qu’il ne soit, Sidewalkin’ est un bon album dont je ne doute pas qu’il fasse connaître le groupe, il faut dire que l’armada de labels qui se cache derrière devrait bien aider le tout.

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