Pale Lips est un groupe originaire de Montréal qui vient de faire paraître son premier album à grand renfort de bubblegum. Wanna Be Bad est un album dans la ligné des meilleurs LPs de all girls band. Je ne reviendrai pas, une fois encore, sur la nécessité d’évoquer le sexe des membres d’un groupe (voir cet article). Je note, plutôt, que Pale Lips est un groupe qui joue en plein de son identité, et que c’est très bien ainsi. Wanna Be Bad est donc un album qui se veut bubblegum, qui se veut assurément girly – jouant sur cette identité – et dansant. Ça tombe bien, le mois de janvier est généralement morose, on prendrait donc bien un peu de glam rock comme au bon vieux temps – que l’on n’a jamais connu.
“Doo Wah Diddy Shim Sham Shimmy (Bama Lama Loo)” est une bonne introduction, très bubblegum, à l’image de cet LP. La guitar emprunte à la scène glam rock – vestes en cuir, coupes de cheveux fixées avec un spray et bagouses aux doigts.
“(You Make Me) Wanna Be Bad“, le titre éponyme, vise un rock’n’roll plus tranché. Notons ici que la production de cet LP est plutôt bonne, les voix ont suffisamment de place et le son de la guitare est bien dosé. Logiquement, on ne peut s’empêcher d’esquisser une comparaison avec Ex Hex, ou plutôt devrai-je dire, les excellentes Ex Hex. “Jangaroo” continue dans la même lignée, quoique plus punk que les deux précédents. Pale Lips a dû écouter les Ramones durant toute son adolescence, et ça fait du bien – tout le monde n’avait pas le mauvais goût de laisser U2 entrer dans sa vie. “Jangaroo” est un titre super efficace, un titre cheesy qui marque des points avec son jingle non-stop.
“Queen of Spades” relance la machine avec quelques accords plus pop. Pale Lips assoit son statut de reine de Spades, c’est beaucoup de responsabilités, mais ne comptez pas sur elles pour faire dans le combat de rouge à lèvres, ici, seule la Stratocaster s’exprime. Vient alors “Mary-Lou Sniffin’ Glue“, probablement le meilleur titre de cet album. Bien entendu, le son sucré de Peach Kelli Pop nous fait immédiatement à l’esprit, ce qui est toujours bon signe. On se demande à ce stade pourquoi le groupe n’a pas signé cet LP sur Burger Records. “1-2-3” conclut la face A en toute simplicité punk.
“Riff Raff” n’est pas le morceau le plus pertinent de cet LP mais heureusement, “Hoo-Wee-Ooh” nous donne à nouveau tout ce que l’on veut entendre d’un album de bubblegum : des mélodies super cheesy, quelques paroles faciles à retenir et un son bien jangle pop qui nous rappelle le début des eighties. Pari réussi. “Romanne“, une sorte de gourou, sort sa plus belle jacket pour aller trainer à un concert du Mile End. “Run Boy Run” enchaine sur le même rythme, c’est la suite logique de l’arrivée de Romanne dans une soirée pleine de testostérone.
“I’m Glad There’s Only 2 of Me” nous fait approcher du grand dénouement, toujours avec la même formule qui gagnerait toutefois à faire parfois l’objet de plus de variations. “Rock ‘N’ Roll Dipshit” règle notre compte en deux minutes à peine. Sortez vos lollipops et vos bonbons à la cannelle, Pale Lips en veut à votre crédibilité de rockeur endurci.
Au final, Wanna Be Bad fait le taf, c’est un album de bubblegum comme on en trouve peu. L’album est très linéaire mais compense par sa capacité constante à nous donner envie de monter dans la voiture d’un gang de potes pour aller trainer devant une salle de concert. Autrement dit, Pale Lips ne fait que peu varier son univers, mais il est suffisamment attrayant pour que l’on ait l’envie d’y rester. Et puis, c’est pas mal, un peu de cohérence, pour un premier album….
Tracklist :
1.
Doo Wah Diddy Shim Sham Shimmy (Bama Lama Loo)
2.
(You Make Me) Wanna Be Bad
3.
Jangaroo
4.
Queen of Spades
5.
Mary-Lou Sniffin’ Glue
6.
1-2-3
7.
Riff Raff
8.
Hoo-Wee-Ooh
9.
Romanne
10.
Run Boy Run
11.
I’m Glad There’s Only 2 of Me
12.
Rock ‘N’ Roll Dipshit
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