Freddy Beach est un artiste originaire de la New Orleans (Louisiane) qui a fait paraître son premier EP, Lost Weekend, en décembre dernier. De style pas énervé, il donne dans une pop un peu surfy qui est là pour faire la promotion de la paresse. On ne peut logiquement s’empêcher de penser aux pères de tous, Mac DeMarco, mais Freddy Beach a pour lui une autre lenteur qui lui va parfaitement.
Oublions donc le punk, le garage et la power pop l’histoire d’un instant pour se concentrer sur une musique lazyyyy avec laquelle on flâne au milieu d’un petit jardin des plantes. Lost Weekend n’est pas si perdu qu’il ne semble, l’apologie du canapé est forcément l’oeuvre d’un type inspiré.
“Take Me Back” introduit l’EP sur quelques mesures dont la langueur n’a d’égale que la flemme d’un vieux labrador à se lever de son panier. Vient ensuite “Break Time“, une véritable ode à la lenteur. Il y a comme un engourdissement dans le doigté de Feddy Beach qui rend sa guitare oisive et surf-ish – de fin de journée.
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“Dropout” enchaine avec plus d’entrain. Non pas que Freddy Beach n’y soit pas convaincant, mais on commençait sérieusement à s’habituer à la mollesse des deux créations qui précédent ce titre. Heureusement, un beau solo de guitare vient ponctuer ces quelques minutes qui ont aussi le mérite de nous montrer une autre facette de l’étendue des talents de Freddy Beach. C’est, après tout, ce pour quoi les EPs sont fait. “Riptide” reprend le chemin vers plus d’apathie.
Good news, Freddy Beach a fait paraître un second EP en janvier dernier. Intitulé Casino Valley, il perpétue cette même idée d’une pop léthargie qui finie par s’impose à nous à cause de sa lourdeur. “Casino” est un premier pas dans un monde de canapés – encore -, une sorte de réalité alternative dans laquelle il serait possible de ‘siester’ à chaque coin de rue. “Read My Mind“, plus jangle pop, réussit ce que “Dropout” avait entrepris sur son premier EP : c’est un peu plus motivant tout en conservant une capacité certaine à sublimer notre fainéantise. Et puis, ça parle d’amour, je crois.
“Pretty As A Picture” réussit le même pari. Il parle d’une jolie fille sur laquelle on s’aime s’attarder à observer le flottement de la jupe. Il fait dans un style toujours aussi enivrant qui, sans jamais aller piocher dans la pop spectrale, n’en demeure pas moins une belle expérience de bedroom. “Set You Free” fait preuve de tout autant de maitrise, cet EP est assurément un cran au-dessus du précédent. “Leave On“, enfin, tente un peu de psyché. Il y a encore un peu de travail à faire sur la prod’, mais on tient quelque chose !
Au final, j’ai quelques fois refusé des chroniques à droite à gauche au motif qu’introduire un artiste avec un EP était délicat et peu révélateur. Je déroge ici à la règle pour faire l’apologie d’un autre style de vie où la torpeur du guitariste viendrait mettre tout le monde d’accord. Freddy Beach, c’est un peu le mec cool avec qui on ne fait rien – ce qui est déjà beaucoup. Et puis, on a désormais deux EPs à se mettre sous la dent pour un total de 9 morceaux qui, j’en suis sur, ferrons de votre voisin cocaïné un petit agneau à la recherche de sa maman pour une sieste.
Tracklists :
Lost Weekend:
1. Take Me Back
2. Break Time
3. Dropout
4. Riptide
Casino Valley:
1. Casino
2. Read My Mind
3. Pretty As A Picture
4. Set You Free
5. Leave On
Liens :
Article sur Magic Potion (encore plus paresseux ?)
Article sur le bel album de Cassie Ramone (Bedroom)
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