Ron Gallo est un artiste originaire de Philly Nashville (Tennessee) qui va marquer 2017 ! Ce natif de la ville de Natural Child – c’est désormais l’étiquette officielle de cette dernière – vient en effet de faire paraître un premier album, Heavy Meta, qui donne à New West Records un sacré coup de jeune. Rock’n’roll, souvent classique et parfois ringard, il s’illustre avec 11 morceaux qui sentent le galon de bière tout autant que le vieux cuir mité.
Heavy Meta est introduit sur “Young Lady, You’re Scaring Me“, un morceau épique de presque 4 minutes qui plante immédiatement le décor : on est bien aux US, il y a bien quelques gros barbus au comptoir du bar et Ron Gallo semble évoluer dans son élément. “Put The Kids To Bed” se veut d’entrée un peu plus pop, le refrain pour preuve. On se dit alors que Ron Gallo saurait comment produire un bon LP de power pop. “Kill The Medicine Man” a pour lui quelque chose d’un peu bluesy. C’est toujours aussi bien produit, on attend à présent la grande mélodie qui va faire décoller cet Heavy Meta.
“Poor Traits Of The Artist” introduit un son plus recherché, voilà que le tout devient intéressant. La face d’intro super psychée nous plonge dedans, les cheveux de Ron Gallo semblent avoir triplé de volume et son psych rock à la Pond prend des allures australiennes qui lui vont bien. Ron ne semble pas avoir peur d’être too much, excellente news – tant qu’il ne l’est effectivement pas. “Why Do You Have Kids?” vient clore la première face avec la question que l’on se pose tous. Encore plus épique que les précédents, il fait dans une sorte de vieux rock’n’roll fifties auquel il ajoute un peu de psyché. Ça fonctionne toujours, mais on est passé le hit que ce genre d’album mérite ?
“Please Yourself” reprend son petit bonhomme de chemin, toujours dans un vieux DIY bar qui colle. La guitare a ce 1% glam qui lui va bien, ouais, Ron Gallo a également dû écouter les New York Dolls, quelque part durant son adolescence. “Black Market Eyes” est plus temporisé. Ron Gallo sait y faire, mais on commence à avoir l’impression que l’on ne réécoutera pas cet album 10 fois. En fait, le tout est un poil trop contrôlé, mais où est donc passé le fuuuuuuunnn ?
“Can’t Stand You” complète ce ventre mou avec quelques minutes qui auraient pu être coupées au montage. Heureusement, le final est plutôt très bon. “Started A War” se permet une première partie paresseuse pour un final grandiose. C’est d’autant plus frustrant que l’on se dit que Ron Gallo aurait pu frapper bien plus fort. “Don’t Mind The Lion” est malheureusement trop chanté/trop sage/trop radio-ish et vient alors “All The Punks Are Domesticated“, un peu le défaut mojo de Ron Gallo. On sent bien qu’il aurait voulu délivrer un LP plus proche des Ramones que de Bruce Springsteen, mais il s’est privé de cette occasion pour des raisons que l’on ignore.
Au final, cet LP manque du brin de folie qui aurait pu en faire autre chose qu’un bon album de genre. Comme pour beaucoup des albums qui nous viennent de Nashville, on y retrouve un attachement aux vieux groupes de blues/folk/country – au choix – sans pour autant nous donner le punk qui aurait pu envoyer mémé dans les orties.
Il n’en demeure pas moins le premier cri d’un artiste sur qui il faudrait désormais compter. Le tout est bien délivré, les titres sont bien écrits et son univers semble en place : bref, la sauce va prendre. Une seule question demeure pour l’instant : comment une telle nouveauté a-t-elle pu échapper à Burger Records ? Le mystère reste entier.
(mp3) Ron Gallo – Young Lady, You’re Scaring Me
(mp3) Ron Gallo – Poor Traits Of The Artist
Tracklist :
1. Young Lady, You’re Scaring Me
2. Put The Kids To Bed
3. Kill The Medicine Man
4. Poor Traits Of The Artist
5. Why Do You Have Kids?
6. Please Yourself
7. Black Market Eyes
8. Can’t Stand You
9. Started A War
10. Don’t Mind The Lion
11. All The Punks Are Domesticated
Liens :
Article sur le dernier Natural Child
Article sur Goth Babe, un autre de Nashville
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