The Courtneys est un groupe originaire de Vancouver (British Columbia, Canada) que l’on connait bien pour avoir été de nombreuses fois chroniqué ici même ainsi que pour avoir réalisé un interview slacker à grand renfort de punchlines. The Courtneys s’est toujours illustré par sa volonté nineties et inutile de le dire, il en fera ainsi jusqu’à sa dernière goûte de sueur qu’il épongera avec une glace Pouss-pouss. Son premier album éponyme était sorti en 2013 via Hockey Dad Records et voilà qu’il revient avec II, l’objet d’une partie – seulement – de cet article. J’ai déjà eu l’occasion de le dire, ce nouvel album des Courtneys est la première sortie Flying Nun Records à ne pas être néo-zélandaise. Cette annonce présageait du meilleur, et le meilleur est arrivé comme une Nintendo NES dans une chambre d’enfant.
Le slacker – puisque je vais user et abuser de ce terme, autant esquisser une définition – est une espèce humaine, dite homo-slackericus, destinée à ne jamais rien faire d’utile de sa vie. Si les Courtneys s’inscrivent assurément dans ce mouvement – elles sont même le meilleur groupe féminin du genre – il n’en demeure pas moins difficile, sinon impossible, de leur jeter la pierre de la fainéantise. Et puis, il y a aussi une moindre insistance sur la nécessité de faire de la fête dans sa musique que dans celle des groupes slackers très masculins qui font souvent office de frat’ boys reconvertis. Non, le slacker de Courtneys est plus subtil à bien des égards, il véhicule l’idée d’une communauté d’esprit plus que d’une orgie américaine.
Ce spirit me fait indéniablement penser au film Slacker de Richard Linklater. J’ai donc décidé, pour le plaisir de l’exercice, mais aussi parce que je crois qu’il est possible d’en retirer quelque chose, de publier non pas une mais deux critiques dans cet article : celle du nouvel album des Courtneys, II, et celle du Slacker de Linklater. J’ai l’impression à ce stade d’être le speaker d’un stand d’auto-tamponneuses avec ses annonces effrénées, mais passons.
Relevons, avant d’entrer plus en détail dans ce que contiennent ces deux oeuvres, que l’on n’apprend véritablement jamais à connaître aucun des personnages de Slacker. Il en ressort toutefois une impression d’ensemble, comme si l’on connaissait cette génération plutôt que les individus. Il en va de même avec II, les titres ont tous une singularité capable d’en faire un single, mais c’est surtout un ressenti nineties qui en ressort.
De plus, chacun des personnages de Slacker semble être bloqué dans son univers, comme s’il n’y avait aucune véritable interaction possible avec les autres habitants de cette petite ville. La caméra compense cet étrange phénomène en se raccrochant à tout ce qui passe dans son champ d’action, comme pour créer un lien fictif, mais tangible, toujours est-il que Slacker est un film de weirdos qui joue cette carte à fond. Et il en va de même avec II. Peut-être passerez-vous à côté de cet album, parce que le slacker n’est pas votre truc, parce que vous aimez les mélodies très pop ou parce que vous n’aimez pas le son 90′. C’est une possibilité. II, en un sens, est aussi un album de weirdos, pour ceux qui voient dans les nineties la consécration d’un état esprit plus entier – et plus intéressant – que celui de la scène indépendante des années 2010. II ne s’encombre pas de respecter les codes de l’album classique, avec ses trois hits – des scènes d’action – ses romances mal orchestrées – des titres plus contrôlés – et ses passages expérimentaux – un jeu de caméra démonstratif, il consacre simplement une idée du rock’n’roll.
“Silver Velvet” introduit II avec un son grungy qui ne quittera jamais les 40 minutes proposées par les Courtneys. La voix de Jen Twynn Payne compense avec un peu de légèreté, créant le cadre ’90 dont je vous parlais. “There is a genuine sensibility here, a sense of rebellion, connecting the lives of these fringe-dwellers, but it would evaporate instantly if any attempt were made to define it. That’s its beauty — its grungy amorphousness” (Washington Post). Le Washington Post aurait pu écrire ces quelques lignes à l’attention des Courtneys.
“Country Song” n’a rien d’un morceau de country mais il est plus volontiers countryside que les autres. Le riff, très répétitif – c’est l’une des caractéristiques des Courtneys – fait son entrée dans un album qui joue la carte de l’hypnose plus que de l’explosion continue. Et une fois encore, une critique de Slacker semble pouvoir s’y appliquer : “No plot, no major characters, no suspense: just fleeting glimpses of bohemia in its twilight phase” (Austin Chronicle). Les Courtneys semblent avoir délaissé toute volonté de compiler des hits pour le plaisir des amateurs du genre. En résulte une adhérence moins rapide mais une longévité qui est étendue d’autant.
“Minnesota” est plus rentre-dedans. L’idée d’avoir placé les voix en chorus est bien venue, les Courtneys maitrîsent le son qu’elles délivrent comme peu de groupes savent le faire. Les albums de grunge – si on enlève ceux de Nirvana de l’équation – ont toujours flirté avec des productions mid-fi qui semblaient être les seules capables de ne pas trahir leur authenticité. Les Courtneys osent aujourd’hui la production hi-fi, ce que Linklater n’a pas fait avec son Slacker produit pour 3000 dollars à peine. C’est pour cela que l’on voit une perche son apparaître furtivement dans la scène mythique sur le poil pubien de Madonna. Et qu’importe, après tout.
Vient alors “Tour“, celui que l’on pourrait dénoncé comme single, si nécessaire. Imparable, parce que sa mélodie rappelle les plus belles heures de Jesus and Mary Chain, parce que le son grungy fait appel à ce que l’on aime chez Pavement et parce que son final est monstrueux, “Tour” est difficile à qualifier, peut-être est-il une excursion indie rock chez les grungy ou un morceau nineties au pays de la pop. Toujours est-il qu’il sublime la production de cet album et que l’on pourra le retenir comme totem Courtneys. Qu’importe l’étiquette, qu’importe aussi celle que l’on donnera aux habitants de Slacker-land : “a group of people he calls “slackers,” although anyone who has ever lived in a campus town will also recognize them under such older names as beatniks, hippies, bohemians, longhairs, peaceniks, weirdos or the Union Regulars” (Roger Ebert).
“Lost Boys” prend le relais avec une batterie qui cogne assez fort. L’enchainement est parfait. Ces lost boys sont tous les excentriques que dépeint Linklater, perdus parce qu’ils ne savent pas quoi faire si ce n’est dealer des livres conspirationnistes, perdus aussi parce que les seuls qui ont un travail culpabilisent de se lever le matin – voyez la scène où le mec qui sort d’un enterrement fait regretter aux deux interviewers de lui avoir posé une question. En fait, être perdus n’est pas une conséquence mais une nécessité dans ce film de Linklater où rien ne semble véritablement s’approcher de la vérité. Le single des Courtneys, que l’on connait depuis deux ans déjà, sera toujours bloqué dans l’année 1996 qu’il décrit avec passion, perdu dans ces années 10′ dans lesquelles le grunge a disparu.
“Virgo” introduit la seconde moitié de cet album. L’esprit est similaire, la réalisation est similaire, le ressenti est similaire, mais les Courtneys s’illustrent avec un morceau plus cathartique. Elles se permettent un album thématique tandis que la grande majorité de la scène semble s’être convaincue de la nécessité d’aller taper à plusieurs portes : pop, rock, parfois noisy, parfois punk aussi. Rien de cela ici, le culte des nineties est poussé jusqu’au bout, comme Slacker pousse le culte du banlieusard qui semble destiné à ne jamais quitter ses rues. C’est, une fois encore, un “media-blitzed narcissism of young Americans who can afford to soak up their lives with private, cultish belief systems” (Entertainment Weekly)
“25“, c’est 3 ans plus jeune que la définition de “vieux” que donne le conducteur du van dans Slacker. Comme pour le film qui réalise une boucle temporelle, “morning, afternoon, night, and morning again” (New York Times) pour signifier à son spectateur qui l’action est infinie, les Courtneys reprennent le même son de guitare qui est toujours aussi proche de celui de Further. Il y a une baisse d’intensité, mais le ventre mou de cet LP dessine une véritable floraison slacker.
L’idée est de transmettre l’impression que les Courtneys nous parlent depuis une époque lointaine, comme ces animateurs radio que l’on croise dans les vieux films américains et qui s’adressent à leurs groupies une fois la nuit tombée. “The film’s spirit is that of late-night radio call-in shows, where the log of the nation’s consciousness is rolled over and all the hidden, crawly things underneath are caught in the bright flashlight’s beam” (Washington Post). Et les groupies, c’est nous. “Iron Deficiency” fait le pari de nous transformer en zombie nineties, assoiffés de la moindre variation grungy. On écoute le son métallique de la dernière minute comme l’on regardait sa collection de Pogs : avec discernement et fierté.
“Mars Attacks“, que l’on connait aussi depuis plusieurs mois, tend vers cette même idée du cool un peu détaché. “Slacker has a marvelously low-key observational cool” disait Entertainment Weekly, et chaque nouvelle scène du film traduit cette même idée. La boucle est bouclée lorsque, dans le bar DIY, le gérant prend le parti de moquer les deux pseudo-artistes qui disent vouloir aller à New York pour faire de la photographie. Un slacker qui se moque d’un autre slacker parce qu’il a la volonté de sortir de son suburb crado’, c’est ironique mais efficace (voyez la vidéo au-dessus). Ne jamais dévier de la ligne, toujours rester futile et à la recherche d’une canette de Coca-Colla à bas prix, tel est le mojo. “Nothing in the current climate is more permissible than mock-futility as a sign of endurance and mourns the passing of time by marking it with emblems of affection and empathy” (Austin Chronicle).
“Frankie” porte un point final à cet album dont la thématique a traversé la décennie 2000′ sans souffrir de la moindre égratignure. Les Courtneys ne nous prennent pas par surprise, Frankie traine dans les rues ensoleillées du Texas et nous sommes toujours à ses côtés sans savoir quoi dire si ce n’est que l’on ferait bien une partie de balle Velcro.
Au final, II est un excellent album du genre qu’il faut placer aux côtés de Total Slacker dans le genre nineties qui aurait embelli la décennie qu’il entend honorer. II n’est pas un post-album, il n’entend pas apporter une nouvelle pierre à l’édifice, son courage est plutôt de reconstruire une édifice détruit, ce qu’il fait dès les premières minutes. Ceux qui le critiqueront au motif d’un néo-jeunisme qui ne veut jamais que du neuf se tromperont de cible, il faut écouter II comme la sublimation d’un état d’esprit non seulement disparu mais qui manque aussi énormément. Certains ont diront, comme ils ont dit de Slacker, qu’il “celebrates tedium. If you think that sounds just a teensy bit boring, you don’t know the half of it” (Los Angeles Times). Qu’ils disent.
En réalité, deux éléments ressortent de Slacker. Les personnages du film ont tous une infinie confiance les uns envers les autres et celle-ci semble résulter d’un esprit conspirationniste partagé. Une fois n’est pas coutume, II répond aux mêmes standards : les morceaux qui le compose semblent tous concourir vers un même objectif : prouvez leur défiance envers les prod’ des années 2010. Le cool est ailleurs, le cool est passé. Je me demande finalement – à titre plus personnel – si je n’aurai pas été plus véritable dans le monde de Slacker, à parler de Deleuze, du Marquis de Sade et de Camus tout en écoutant du grunge dans un vieux van en fin de vie. C’est une possibilité, et II me permet de la vivre un peu. Qui vient avec moi trainer dans ce suburb’ passé ?
The Courtneys is a band from Vancouver (British Columbia, Canada) about which we have written numerous reviews here, and who gave us a slacker interview full of hook sentences. The Courtneys have always stood out thanks to their nineties drive, and, needless to say, they will continue this way until the last drop of sweat they’ll soak up with a Push Up ice cream. Their last self-titled album was released in 2013 via Hockey Dad Records and here they are again with II, the subject of-only-a part of this article. I have already said it, this Courtneys new album is the first non-New Zealand release on Flying Nun Records. This announcement presaged the best, and the best arrived, like a Nintendo NES in a child’s room.
Slacker – since I’ll use and abuse this term, let’s try to sketch a definition – is a human species, known as homo-slackericus, meant not to do anything useful in its life. While The Courtneys definitely belong to this movement – they’re even the best female band of this style – it is still very difficult, if not impossible, to cast the first stone of laziness on them. And there is also a lower emphasis on the necessity to party in their music than with the very masculine slacker bands, who often serve as convert frat boys. No, The Courtney’s slacker is more subtle in many ways, it conveys the idea of a spirit community rather than an American orgy.
This spirit undeniably reminds me of the movie Slacker, by Richard Linklater. I have thus decided, for the sake of it, but also because I believe it’s possible to take something from it; to publish, not one, but two reviews in this article: one for The Courtneys new album, II, and one for Linklater’s Slacker. At this point, I’m under the impression to be the speaker at a funfair with his unrestrained announcements, but never mind.
Let’s note, before getting more into detail with these two works, that we never really learn to know any of the characters in Slacker. There is still a general impression, as if we knew about this generation more than about the individuals. The same goes with II, all the tracks have a singularity that could make them singles, but it’s more a nineties perception that stands out.
Moreover, every character in Slacker seems to be stuck in its own universe, as if there was no real possible interaction with the other inhabitants of this little town. The camera counterbalances this weird phenomenon by clinging on to everything happening in its field of action, creating a fictive, but tangible link, but still Slacker is a weirdos movie, playing this card to the max. And the same goes for II. Maybe you’ll miss out on this album, because slacker is not your thing, because you like pop melodies or because you don’t like the 90s sound. That’s a possibility. II, somewhat, is an album for weirdos, for those who regard the nineties as the consecration of a more uncompromising –and more interesting- state of mind than with the 2010s indie scene. II is not burdened by the idea of respecting the codes of the classic album, with three hits – action scenes – badly orchestrated romance – more controlled songs – and its experimental parts – a demonstrative camera work, it simply consecrates an idea of rock’n’roll.
“Silver Velvet” introduces II with a grungy sound that will never leave the 40 minutes offered by The Courtneys. Jen Twynn Payne’s voice compensates with a bit of casualness, creating this 90s setting I was telling you about. “There is a genuine sensibility here, a sense of rebellion, connecting the lives of these fringe-dwellers, but it would evaporate instantly if any attempt were made to define it. That’s its beauty – its grungy amorphousness” (Washington Post). The Washington Post could have written these lines for The Courtneys.
“Country Song” is far from a country song, but is more countryside than the others. The riff, very repetitive – it’s one of The Courtneys’ characteristics – comes in an album that plays with hypnosis rather than with a continuous explosion. And once again, a Slacker review seems to apply here: “No plot, no major characters, no suspense: just fleeting glimpses of bohemia in its twilight phase” (Austin Chronicle). The Courtneys seem to have left out all willingness to compile some hits to please the fans of this genre. This leads to a slower adhesion but a longevity that is all the more extended.
“Minnesota” is more straightforward. The idea to put the voices in chorus is well-thought, The Courtneys master the sound they deliver like few bands can. The grunge albums – with the exception of the Nirvana ones- have always flirted with mid-fi productions that seemed to be the only way to avoid betraying their authenticity. The Courtneys dare using a hi-fi production, which Linklater didn’t do with his Slacker, produced with $3000 at most. That’s why we briefly see a boom microphone during the cult scene about Madonna’s pube. And after all, whatever.
Then comes “Tour”, the one we could denounce as a single, if that was necessary. Infectious, because its melody recalls The Jesus and Mary Chain’s best moments, because the grungy sound reminds of what we love with Pavement and because the ending is mind blowing, “Tour” is hard to define, maybe it’s an “indie rock” excursion to the grungy world, or a 90s track in pop’s country. Still, it enhances the production of this album, and we’ll remember it as The Courtneys’ totem. Never mind the label, never mind the one we’ll give to the inhabitants of Slacker-land: “a group of people he calls “slackers”, although anyone who has ever lived in a campus town will also recognize them under such older names as beatnicks, hippies, bohemians, longhairs, peaceniks, weirdos or the Union Regulars” (Roger Ebert).
“Lost Boys” continues with powerful drums. The succession is perfect. Those lost boys are the eccentrics that Linklater depicts, lost because they don’t know what to do, apart from dealing conspiracy books, also lost because the only ones who have a job feel guilty of getting up in the morning – see this scene when the guy going back from a burial gives instant regrets to the interviewers for asking him a question. Actually, being lost is not a consequence but a necessity in this Linklater film, where nothing really seems to approach the truth. The Courtney’s single, which we’ve known for two years already, will always be stuck in the year 1996 it describes with passion, lost in these 2010s years where grunge music has disappeared.
“Virgo” introduces the second half of this album. The spirit is similar, the execution is similar, the perception is similar, but The Courtneys distinguish themselves with a more cathartic track. They allow themselves a thematic album, while the vast majority of the scene seems to be convinced it is mandatory to knock on several doors: pop, rock, sometimes noisy, sometimes punk too. Nothing such here, the 90s cult is pushed to the maximum, like Slacker pushes the cult of the suburban guy, destined to remain in his streets forever. That’s, once again, a “media-blitzed narcissism of young Americans who can afford to soak up their lives with private, cultish belief systems” (Entertainment Weekly)
“25” is 3 years younger than the definition of “old” the truck driver gives in Slacker. Such as the movie, which does a time loop, “morning afternoon, night, and morning again” (New York Times) to show the audience that the action is infinite, The Courtneys take the same guitar sound, still as close as the Further one. The intensity takes a step down, but the stodgy middle of this LP draws a true slacker flowering.
The idea is to convey the impression that The Courtneys are talking to us from a distant era, like these radio DJs we meet in the old American movies, talking to their groupies once the night has come. “The film’s spirit is that of late-night radio call-in shows, where the log of the nation’s consciousness is rolled over and all the hidden, crawly things underneath are caught in the bright flashlight’s beam” (Washington Post). And we are the groupies. “Iron Deficiency” turns us into nineties zombies, thriving for any grungy variation. We listen to the metallic sound of the last minute just as if we were looking at our Pogs collection: with discernment and pride.
“Mars Attacks”, that we’ve also known for months, tends to this same idea of a bit detached coolness. “Slacker has a marvelously low-key observational cool”, Entertainment Weekly said, and every new scene of the movie conveys this very idea. Everything’s wrapped up when, in the DIY bar, the manager decides to make fun of the two pseudo-artists who want to go to New York to make photography. A slacker making fun of another slacker because he has the ambition of leaving his dirty suburb’, this is ironic but efficient (see the video above). Never deviating from the line, always remaining futile and looking for a cheap can of Coke, this is the mojo. “Nothing in the current climate is more permissible than mock-futility as a sign of endurance and mourns the passing of time by marking it with emblems of affection and empathy” (Austin Chronicle).
“Frankie” brings an end to this album of which thematic has passed through the 00s decade without a single scratch. The Courtneys aren’t taking us by surprise, Frankie hangs out in the sunny Texas streets and we’re still by his side without knowing what to say, if not that we’d be up for a Velcro ball game.
In the end, II is an excellent album, which we can rank alongside Total Slacker in the “nineties that would have brightened up the decade it means to honor” style. II is not a post-album, it does not intend to play its part, its merit is more of building a broken edifice again, which it does starting from the first minutes. Those who’ll criticize it because of a neo-ageism that never wants anything new are aiming at the wrong target, we have to listen to II like the sublimation of a not only disappeared state of mind , but also tragically lacking today. Some will say, like they said that Slacker “celebrates tedium. If you think that sounds just a teensy bit boring, you don’t know the half of it” (Lost Angeles Times). So they say.
In truth, two elements emerge from Slacker. The characters of the movie all have an infinite trust to each other, which seem to result from a shared conspiracy spirit. For once, II shares the same standards: the tracks composing the album all seem to compete for the same goal: prove their distrust of the 2010s productions. What’s cool is somewhere else, what’s cool is in the past. I’m finally wondering – in a more personal way – if I wouldn’t have been more actual in the Slacker world, talking about Deleuze, The Marquis de Sade and Camus while listening to grunge in an old van. That’s a possibility, and II allows me to live it a little. Who’s coming with me to hang out in this suburb of the past?
Tracklist:
1. Silver Velvet
2. Country Song
3. Minnesota
4. Tour
5. Lost Boys
6. Virgo
7. 25
8. Iron Deficiency
9. Mars Attacks
10. Frankie
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