Aztec Camera était un groupe originaire d’East Kilbride (Écosse) formé par Roddy Frame à 16 ans à peine. Son premier album, High Land, Hard Rain, sort en 1983, en plein dans la mouvance New Wave qu’il représente à 101%. N’étant pas un grand fan du genre, je note qu’Aztec Camera a pour lui une guitare jangle pop et des mélodies qui sont absolument imparables, la raison de cet article. On ne s’étonne pas d’apprendre qu’Aztec Camera jouait les premières parties d’Elvis Costello ni même que Stephen Daly (du groupe Orange Juice) a fait partie de ses premiers membres. Aztec Camera est en fait une sorte d’alliance du meilleur de la power pop avec une musique eighties pour clubs branchés dans lesquels on ne peut rentrer qu’avec une veste XXL hornée d’énormes épaulettes.
“Oblivious“, le premier titre de cet album, est probablement le meilleur de tous. Ultime hit pop écrit pour tuer les ondes radio, il n’a pour seul objectif que le petit déhanché de Béatrice qui se trémousse au fond du club. Bienvenue dans une disco’ british où les néons sont aussi ringards que la moustache du DJ. “The Boy Wonders” laisse alors apparaître une guitare acoustique qu’Aztec Camera emmène dans une nouvelle danse plus proche d’Orange Juice.
“Walk Out to Winter“, c’est le grand hit à la Elvis Costello du groupe, capable de faire danser main dans la main Angela Merkel et la grand-mère de Brain Dead. Sans jamais flirter avec le punk qui était pourtant fashion à l’époque, il reprend une sorte de pop à la The Jags qui rencontre The dB’s.
Vient le temps de la chanson d’amour avec “The Bugle Sounds Again“. Qui n’a jamais voulu être un crooner à la Billy Joel ? Roddy Frame se laisse tenter par l’expérience du titre que l’on écoute sous les capitoles américains, un briquet à la main. Cette dad pop est perpétuée par “We Could Send Letters“, un autre titre qui se contente d’un petit canapé plutôt que de se laisser tenter par la Saturday night fever de maman.
“Pillar to Post” attaque la face B avec un peu plus d’entrain, le genre de morceau 80s qui a plutôt mal vieillit. Il est pour le coup assez bien produit, mais faite attention à l’overdose eigthies, vous pourriez bien finir avec une coupe de cheveux dont vous regretteriez chaque centimètre. Ne vous laissez non plus impressionner par l’introduction au clair de lune de “Release“, le titre part rapidement dans une balade pop un peu jazzy qu’Elvis Costello n’aurait pas répudiée.
Vient alors “Lost Outside the Tunnel“. Oui, ça ressemble aux Cure, mais le combo électrique-acoustique continue de faire des siennes. Une nouvelle fois, la basse est très présente, c’est l’un des paternes de cet album qui est excellent. Et ce n’est pas “Back on Board” qui me fera mentir avec son introduction capable de mettre à plat vos meilleures Bose. Cette fois-ci, on sort le petit whisky et on parle de Wall Street avec nos potes à mulet. “Down the Dip” fait la fermeture sur une introduction à la Big Star.
A l’évidence très eighties, cet album d’Aztec Camera – les autres ne méritent pas tous votre attention – est l’un des meilleurs représentants du bien de cette période en matière de pop new wave. Le groupe est d’ailleurs régulièrement cité comme étant l’un des meilleurs représentent du genre, un indispensable de tout bon catalogue pop. 22ème du UK chart en son temps, listé dans The Encyclopedia of Popular Music mais aussi par Piero Scaruffi, il est aimé depuis sa sortie et continuera de l’être longtemps. Et à la question votre mère a-t-elle dansé au son d’Aztec Camera, la réponse est “oui”.
(mp3) Aztec Camera – Oblivious
(mp3) Aztec Camera – Walk Out to Winter
Tracklist:
1. Oblivious
2. The Boy Wonders
3. Walk Out to Winter
4. The Bugle Sounds Again
5. We Could Send Letters
6. Pillar to Post
7. Release
8. Lost Outside the Tunnel
9. Back on Board
10. Down the Dip
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