The Speedies était un groupe originaire de New York, formé en 1979 et… déformé peu de temps après. Fidèle représentant du mouvement power pop – j’avais dit entendre tous les représenter un jour sur Still in Rock – il a la particularité de résulter de l’amitié de deux amis qui s’étaient rencontrés à John Dewey High School et qui avaient immédiatement formé un groupe, en dépit d’être under age (15 ans).
The Speedies est aujourd’hui inconnu des milieux indépendants, et qui plus est du grand public, mais le groupe n’est pas sans avoir eu son succès. Fidèle du très célèbre Max’s Kansas City, il a été désigné par le New York Rocker comme le meilleur groupe sans label de son temps. Un passage télé chez Jay Leno l’avait également consacré, et depuis, Hewlett Packard avait utilisé l’un de ses hits dans une publicité à destination de la télévision, en 2005. Mené par Gregory Crewdson et John Carlucci, le groupe aurait pu emporter avec lui une partie de la scène power pop New Yorkaise. John Carlucci partira trop rapidement à Los Angeles pour jouer avec les Fuzztones (RCA Records), quant à Crewdson, il se consacrera à la photo.
La discographie des Speedies a l’avantage de sa simplicité. Son premier 7inch, Let Me Take Your Foto, est paru en 1979 tandis que le second, Something On My Mind, est sorti deux ans plus tard. Et c’est bien tout ce que nous avons à nous mettre sous la dent, un faible total de 4 morceaux qui ne déméritent pas moins. On assimile ainsi les Speedies aux Taxi Boys dont la discographie est peu remplie, mais qui n’en demeure pas moins essentielle.
Le premier 7inch du groupe est introduit sur “Let Me Take Your Foto“, LE grand single des Speedies et la raison d’être de cet article. Ce morceau répond à tous les canons de la power pop parfaite (ppp), un refrain obsédant que le groupe semble ne pas vouloir lâcher, un clip cheesy et des paroles qui viennent dresser le portrait d’un way of life dans lequel le mot “complication” n’existe pas. Il en ressort que “Let Me Take Your Foto” est un immense hit du genre, et plus généralement, de sa décennie. Voyez plutôt avec la vidéo YouTube ci-dessous.
Crewdson dira au New York Times que “In high school we were obsessed with writing the perfect three-minute pop song, but I guess we were way ahead of our time“. Le groupe était en réalité obsédé à l’idée d’être une rock star, et “finally, after 25 years, I’m having my rock star moment“. Vient ensuite “No Substitute” a tout du générique de FRIENDS – vous aviez déjà remarqué que c’était effectivement de la power pop ? The Speedies cède à la tentation de la chanson d’amour, et avec brio. Le petit solo de guitare qui vient couronner le tout est parfaitement cheesy, tout ça fonctionne sans difficulté !
“Something On My Mind” introduit le deuxième 45 des Speedies. Nous sommes entrés dans les 80′ et ça s’entend immédiatement, les Speedies font le pont entre power pop la plus pure et essais new wave. Il n’est pas le seul à jouer de cette ambiguïté, Squeeze, les Jags, Bram Tchaikovsky et les Lambrettas ont également cédé à la tentation.
“Time” est le dernier morceau connu des Speedies sur fond de “lorsque je suis avec toi le temps passe trop vite“. Ça va chercher loin, et une fois encore, la simplicité des Speedies – qui la rapproche musicalement de Protex – faisait également partie de son identité et de son succès. Après la vidéo sur la promenade du côté de Brooklyn, voici les Speedies downtown Manhattan. La boucle est bouclée – sans parler des nouveaux morceaux du groupe, version 2005. Comme dirait Donald Trump : BOOM.
(mp3) The Speedies – Let Me Take Your Foto (1979)
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