Baywitch est un groupe originaire de Seattle qui fait dans le surf. Et que dans le surf ! Sa production garage, ses mélodies un peu zombifiées et ses doo-wop font de Baywitch un bon groupe du genre. La musique surf est très codées, il était donc important que Baywitch respecte chacun d’entre eux. Avec Hellaspawn, Baywitch fait suite à Moonstoners, son premier album paru en 2016. Le groupe renforce son côté série B pour l’occasion. Il gagne également en intensité et en morts-vivants. Tout un programme.
“Baywitch Theme“, comme son nom l’indique, donne le La de cet album avec son thème qui assume son revival des Spats vampirisés. “Genie” consacre ensuite la première apparition de Lila Burns. Elle est délicate et inspirée. Comme sa musique, Lila ne passe pas en force, ce surf là, contrairement à beaucoup de groupes du genre, ne nous éclabousse pas par sa vitesse. Vient alors “IODTHC” qui est un peu plus poussif, quoique la phase instrumentale qui vient la conclure est plutôt efficace.
C’est avec “Ghost” que l’on rentre vraiment dans le vif du sujet, le surf ensorcelé que nous promet Baywitch depuis la première seconde. L’instru’ passe la vitesse supérieure, la mélodie est plus noirâtre, on surf de nuit, les requins font la fête et Dick Dale vient de perdre une jambe ! “Unfairytale II” est plus groovy. Un peu de reverb’ a été placé sur la voix de Lila Burns, la bonne idée. On se rend compte que le groupe aurait intérêt à muscler encore sa musique pour contraster davantage avec le timbre suave dont elle nous gratifie.
“Widows” se perd un peu dans une instru’ qui ne claque pas assez. C’est l’un des défauts de l’album, cette tendance à ne pas être jusqu’au-boutiste et à parfois nous servir un plat réchauffé avec des accords similaires aux précédents. “Black Holes” est plus chanté que les autres, je ne suis pas certain non plus que l’on recherche autre chose qu’une grosse partie instrumentale, mais soit. “Hellaspawn“, avec son introduit digne de Chillerama, fait parfaitement le travail. Le groupe a choisi ce morceau comme single (voir la vidéo), preuve qu’il sait détenir un hit lorsqu’il en trouve un. “Potion Breeze“, enfin, vient apporter à cet album la petite excitation finale, celle qui impulse nos jeudis soirs.
Au final, Hellaspawn est un bon album de surf qui sent bon l’été Californien. Seulement voilà, Baywitch est un groupe originaire de Seattle, et outre la boutade, on se dit qu’il aurait pu aller plus loin. Les titres instrumentaux sont les meilleurs de cet album parce que Baywitch n’exploite pas assez le contraste entre son intru’ et la voix très audible de Lila Burns. Le groupe franchira à mon sens le cap’ supérieur lorsque sa musique sera plus garage encore et la voix de Lila plus sexy encore, de sorte à créer un Blonde Redhead du surf, quoi.
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