Duster, c’est un groupe-mirage sur lequel on ne sait pas grand-chose Trio composé de Clay Parton, Canaan Dove Amber et Jason Albertini (qui fut également de Built To Spill), quatuor tant on a l’impression qu’un spectre habite les créations de bedroom pop nineties qu’il délivre, Duster est un mystère sur lequel peu a été finalement écrit. J’ai toutefois lu qu’il était qualifié de slowcore : que nenni ! Le slowcore est une musique douce, apaisante. A l’évidence, ils n’ont dû écouter cet EP que trop vite, Duster n’a rien de lénifiant, il glace !
Son premier EP, Christmas Dust, est composé en 1996. Duster y dévoile 5 morceaux léthargiques, mais non sans vigueur. Ils n’ont jamais vu le jour et sont innommés. Pour les besoins de cette chronique, je les appellerai Untitled #1, 2, #3 et #4. Pour les besoins de cette chronique, aussi, je ne tacherai pas d’utiliser trop de superlatifs – c’est, parait-il, contre-productif.
Toujours est-il que Duster est sans pareil, inégalé dans son genre, prodigieux toujours, accidentel parfois, suréminent. Et ce ne sont pas des superlatifs, je ne compare rien à rien, j’accuse j’affirme ! L’expérience Duster devrait être essayée par toute la scène de bedroom pop, aussi, par ceux qui sont dans un garage à la recherche d’un peu de langueur. Duster est un ovni de chambre, pour toutes les chambres !
“Untitled #1“, c’est une introduction relativement mélodique qui, déjà, symbolise ce que l’on devrait dire de cet EP : le silence et la fureur (une sorte d’opposé au Bruit et la fureur). “Untitled #2” est probablement le meilleur titre de cet EP, le genre de hit dont la suprême discrétion nous force à un véritable regard contemplatif. Duster calmerait William Burroughs appris la prise de ses 10 drogues préférées. Bien entendu, le son très nineties donnera du baume au cœur à tous ceux qui savent, mais il y a quelque chose de plus, une indéniable attraction pour celui qui semble être trop singulier.
“Untitled #3” ne nous fait pas vivre plus doucement. On se rappelle alors les errances de Peter Laughner face à l’emprise. Duster passe vite. Et sur “Untitled #4“, il prêche les opposés : le besoin d’amitié et celui de solitude (coffee and cigarettes). “Untitled #5“, enfin, ne pouvait déroger à la règle. La voix de Clay Parton n’a jamais été si éloignée, et pendant ce temps là, pendant la souffrance, on le regarde avec envie.
Je disais à l’occasion de l’article sur Cherry Pump que je m’apprêtai à parler d’un groupe non identifié qui, un jour, avait produit un chef-d’oeuvre. Duster ferait bien d’arriver sur terre. Et toute la scène de Cotillon, Alex Calder, Owen Derrick et j’en passe… doit reconnaitre le père, il ne faut pas le tuer, mais le mettre à l’honneur, covers et tout le tralala LA ! Parce qu’au final, Christmas Dust est insaisissable. Duster fera ensuite paraître deux albums studio qui mériteraient également quelques exclamations – un jour, peut-être – mais je crois que Christmas Dust renferme davantage ce que devrait être toute création de bedroom pop, véritable. Noël n’a jamais été si poussiéreux.
(mp3) Duster – Untitled #2 (1996)
(mp3) Duster – Untitled #4 (1996)
Tracklist : Christmas Dust (EP, 1996)
1. Untitled #1
2. Untitled #2
3. Untitled #3
4. Untitled #4
5. Untitled #5
2. Untitled #2
3. Untitled #3
4. Untitled #4
5. Untitled #5
Liens :
Article sur Butterglory
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