FAVX, c’est Burger Records, ça faisait longtemps. Le groupe du jour est Espagnol, il vient de Madrid (pas loin) et il aime les Fugazi. Et le punk 90s. “Not punk, neither grunge or hardcore; their tunes aim for something in between that sounds noisy“. Ouais, c’est ce qu’en dit Burger, et ce n’est pas bien faux.
Formé en 2015, il a pris le temps de composer un premier EP solide qui cherche un peu comment nous taper dessus le plus fort possible. Il y arrive parfois, parce qu’on se laisse prendre au jeu, et d’autres fois, il en fait trop pour qu’on se laisse convaincre de la nécessité de rentrer dans la danse. Mais le fait est que FAVX est un nouvel espoir de la scène européenne, parce qu’il maitrise chaque recoin de sa musique, qu’il semble produire des titres solides, que Burger a mis son grappin dessus – ça aide – et que des germes de hits sont déjà là. Bienvenue en 2018 !
Welfare est inconstant, on y trouve un peu de tout, mais c’est là le but d’un EP, explorer les pistes, voir, sentir la réaction. Le premier titre, “The Dancer“, semble indiquer 10 minutes hardcore. Et puis, noisy. Et puis, juste hardcore en fait. FAVX cogne quand on l’attend, mais il le fait sur une base proto-punk qui ferait plaisir à nos amis de Naomi Punk, auteurs de l’un des meilleurs albums de la décennie – on peut le dire désormais. Il faudrait simplement que FAVX ne force pas trop sur la voix, ce qu’il fait à la fin de cette introduction, comme Nickelback ?! Il semble ne pas le faire en live, c’est donc un simple arrangement studio, ouf ! Toujours est-il que le titre est si bien foutu que l’on oublie tout le reste.
“Fireking” est probablement le titre le moins intéressant de cet EP, on voit les ficelles se dérouler devant nous, un peu comme sur les vidéos YouTube dans lesquelles un chaton joue avec une pelote de laine. Nicolás s’y arrache la voix, on se rappelle alors Wu Lyf. Mais tout change avec “Flowers of the West“, parce qu’il introduit ce qu’il faut de pop, parce qu’il est donc mélodique, 1% slacker, 10% hardcore, le reste étant pour la patate.
Sur “Vanilla“, elle le veut. On nous, on danse. Le titre rappelle l’excellent flow de Bartek. FAVX n’a jamais été aussi garage punk que sur ce morceau, force est de constater qu’il y excelle aussi. Le final rappelle le rock indé des années 90s, ce qui amorce le dernier titre de cet EP. “It’s Gone” – hello back Nickelback – est très sérieux. On passe. On arrive sur “Born in the 90s“, une petite bénédiction pour qui a, un jour, passé ses soirées à écouter Weezer. Le titre est taillé pour le live, FAVX vient de gagner ses galons de rock’n’roller pour énervés-gentils.
Au final, ce premier EP de FAVX nous faire dire tout le bien que l’on doit penser de cette nouvelle formation qui, pronostiques pronostiques, ne tardera pas à conquérir quelques grandes salles européennes. Quant aux US, ce sera peut-être plus difficile, les Américains sont moins habitués à ce rock’n’roll nerveux qui rappelle ce qui se fait du côté de nos amis UK. Mais avec l’aide de Burger, tout est possible. Et si j’écris cette petite conclusion sur la stratégie de développement du groupe, c’est que tout le reste est en place. FAVX, on se voit bientôt au Point Ephémère pour ce qui est de Paris, et que la force de Ian MacKaye soit avec toi.
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