The Memories n’arrêtent pas de squatter Still in Rock. Le 18 janvier dernier, j’écrivais sur la K7 de Tobie, un EP du groupe avec quelques reprises pour gens simples – je n’ai pas dit simplets. Il faisait suite au génial Royal United Song Service à l’occasion duquel je consacrais Supercheesy, le nouveau Superman des slackers.
Mais ça, c’était avant. The Memories a une nouvelle envie : celle de La La Land, l’histoire d’une carpe qui rencontre une sardine. Cette histoire sent le poisson, mais c’est bien ce que l’on attend des Memories. Après tout, poisson et fromage font une alliance détestable, et comme The Memories y rajoute du ketchup, on se retrouve à mimer le repas de Brain Dead en sa compagnie. Son nouvel album se nomme donc In La La Land, il est tout aussi gentil que les précédents et il participe de remettre les twee à la mode. That’s right, The Memories est le groupe twee punk par excellence, trop stone pour écraser une mouche, et de ce fait, l’ami des bêtes et des êtres inférieurs.
“La La Land” n’est pas une introduction sous les tropiques, plutôt, une mise en bouche sous le lampadaire d’un bled paumé. C’est déjà excellent, comme dirait Waynes. “I Don’t Need A Reason” revendique son individualité, le Memory fait ce qu’il veut, il tombe amoureux de qui il veut, il glousse où il veut. Vient alors “Hottest Girls In Town“, un titre parfait. The Memories ose à peine chuchoter qu’il vient rencontrer les plus belles filles de la ville. Aucun doute, The Memories a trop regardé de films high school où les types partent en mission pour aller espionner dans le dortoir des filles, ricanent et se font finalement repérer.
“Lurking For You” joue la fausse valse, de style porno-chic. Et parce que Boogie a toujours eu du mal à se faire accepter, “It’s Hard To Find Love In L.A.“. “Head In The Clouds“, c’est le titre rêveur de types qui n’ont jamais rien fait d’autres que l’éloge de la paresse. “Le ciel est bleu et les oiseaux le sont aussi, mais que se passe-t-il lorsque pleut ?“. That’s right, ce sont les paroles. Fermez les yeux un instant et imaginez ce qui pourrait ressortir de ce morceau en concert.
“Happy“, c’est le retour du gentil Tobie. Je qualifiais la musique du groupe de Cheesy-gentil il y a quelques mois de cela, mais celui-là tombe du ciel. “North Figueroa Street” est un titre de jizz-pop, ceux qui s’y connaissent en jizz jazz apprécieront la référence. Quant à “Gettin’ My Chill Time In“, il fait ce que l’on peut attendre d’une pop bricolée et délicate. Vient alors “5 Grams“, mais de quoi parlent-ils ? On se demande. La réponse se trouve dans le regard de Rikky Gage, figurant ci-dessous aux côtés de Winnie l’Ourson. Oh le coquin !
“I’ll Never Fall In Love Again” est une belle promesse. Parce que j’ai cité Musset en conclusion de l’article d’hier, pour faire chic, je réitère ici, parce que citer Alfred en critique d’un album des Memories me semble devoir être fait : “Pas de pleurs, pas de plainte vaine. Je sais respecter l’avenir. Vienne la voile qui t’emmène, En souriant je la verrai partir”. C’est ce qu’ils ont voulu dire, à leur façon. “Tequila Please” et “An L.A. Night” font la paire. Le combo est une sorte de pub pour Orgakiddy (allez ici, cliquez).
Trop de groupes essaient de mimer le cool des Memories sans arriver à s’approcher une seule seconde de ce qui fait d’eux les Papes du Gentil. That’s right, plutôt que de se limiter à un seul type en robe blanche et un bâtonnet en forme de croix, le monde est désormais gratifié de deux types à la dégaine semi-clodo semi-le-type-cool-d’une-gallerie-d’art. Avec ça, on est bien barré. George Carlin disait “I worship Joe Pesci”. Nous, on worship les Gentils Memories. Chacun son truc. Mieux vaut ça qu’être urophile, non ?
Tracklist : In La La Land (LP, Gnar Tapes, 2018)
1. La La Land
2. I Don’t Need A Reason
3. Hottest Girls In Town
4. Lurking For You
5. It’s Hard To Find Love In L.A.
6. Head In The Clouds
7. Happy
8. North Figueroa Street
9. Gettin’ My Chill Time In
10. 5 Grams
11. I’ll Never Fall In Love Again
12. Tequila Please
13. An L.A. Night
Liens :
Article sur Tour Tape 17′
Article sur l’album Royal United Song Service
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