The Lindas, c’est un nouveau groupe originaire de où on ne sait pas trop où mais je dirais Californie parce que c’est la-bas qu’il a enregistré son album. Son premier album est paru le 21 décembre dernier, et une fois encore, ce sont les bons potes de Refry Records qui se collent à la sortie. Je me demande d’ailleurs pourquoi ce label n’est pas plus reconnu dans le milieu, toutes ses sorties ont quelque chose à dire et une fête à célébrer, mais ça, c’est une autre question.
Composé de 9 morceaux pour une durée totale de 10 minutes, on comprend d’entrée que les Lindas seront du côté garage punk de la force, sans bullshit, sans tirer sur les mélodies, sans pousser mémé dans les orties – ou pas trop, en tout cas. Le guitariste des Lindas n’est autre que Vinny Diesel, aka Vaguess. Il est beau, et nous aussi (c’était gratuit).
On se souvient que Dream Machine – le scandale Still in Rock, s’il m’est permis de les qualifier ainsi – avaient délivré un excellent album de magie noire psychédélique l’an dernier (classé 9ème meilleur album). Du côté du cauchemar, cette fois-ci, on trouve The Lindas qui nous dit que le punk peut également se mêler de la bataille des synthés, qu’il n’y a plus de sandwich (je crois), et surtout, que l’on ne sort pas de la nébuleuse garage comme ça. Je me disais récemment qu’il y avait de moins en moins de groupes à respecter le genre dans toute sa splendeur. The Lindas fait cela.
“Dead Lovers” est une drôle de version de l’amour à deux. Rien ne change jamais – disent-ils – alors “Same Salami” enchaine logiquement avec un titre passif-agressif qui, lui aussi, est à la frontière entre punk et rock’n’roll. “Never Ending Nightmare” confirme la volonté des Lindas de se placer du côté obscur de la force. Les titres de cet LP ont tous une même structure sur la base de boucles de 5 secondes environ qui se répètent à l’envi. Ce proto-punk fonctionne parfaitement.
“At the Zoo” inverse le paradigme : les Lindas disent tout aimer, mais rapidement. Et c’est surtout “New Nuclear Sun” qui retient notre attention. On distinguerait presque un semblant de mélodie vocale. Presque.
L’homme qui se cache derrière Refry Records
“Come to Mommy” fait peur, on est en plein film d’horreur. Est-ce que “I Don’t Give A Fuck” est le meilleur titre de l’album ? C’est fort probable. Je dois faire le même constat que j’avais eu à l’occasion de la critique du dernier album de Vaguess : il y a comme un esprit slacker original qui met un peu de bon ordre. Non seulement les Lindas disent n’en avoir rien à foutre – c’est qu’ils montrent sur “Piano Concerto No. 2”, qui arrive ensuite – mais on sent bien qu’il disent vrai avec ce titre d’une minute à peine, avec le même enregistrement que toujours et cette voix qui mime toute la nonchalance du monde.
“Savage Children“, le petit dernier, tend logiquement vers le massacre. The Lindas a trouvé comment délivrer un morceau plus noir encore que les autres, il doit être félicité. Dream Machine a donc de la compagnie niveau orgue-en-enfer, on note. Au final, 8 by 9 est un album de genre : il respecte tout ce que doit faire un bon LP de garage. Ceux qui aiment aimeront, voilà.
(mp3) The Lindas – I Don’t Give A Fuck
(mp3) The Lindas – New Nuclear Sun
Tracklist : 8 by 9 (LP, Refry Records, 2018)
1. Dead Lovers
2. Same Salami
3. Never Ending Nightmare
4. At the Zoo
5. New Nuclear Sun
6. Come to Mommy
7. I Don’t Give A Fuck
8. Piano Concerto No. 2
9. Savage Children
Liens :
Article sur le dernier Vaguess
Article sur l’avant dernier Vaguess
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