The Baked Beans, c’est un groupe originaire de Rouen, un nouveau venu sur la scène slacker française, un invité de prestige ! On le connaissait pour son “Doggo’s Thought” paru en septembre dernier et le 30 mars paraissait son premier EP, Holy Wookie. Ce jour-là, la Normandie était graciée de six morceaux qui venaient de faire voler en éclat la Sainte Trinité Paris-Rennes-Bordeaux. Ce jour-là, The Baked Beans faisait de son espace sonore un terrain de jeu pour ceux d’entre nous qui dégoulinent le plus. 
Il y a, dans la musique des Baked Beans, un truc trashy-coorky qui représente l’état de la scène slacker en 2018. Enfants de Fidlar, petits-fils d’Iggy Pop et soeurs saint nitouche des Mike Krol, Dune Rats, Audacity et autre Together Pangea, les Baked Beans font ce que l’on fait de mieux en matière de rock’n’roll à la Tucker & Dale. Huh ? C’est un vrai rock’n’roll pour ceux qui aiment couper du bois pour les gros berbeucs, porter des salopettes pour faire des saloperies et piser sur les braises pour accélérer la cuisson des merguez. Voyez l’excellente pochette de cet EP, Simon Redash Foureyes made.

Sleep“, c’est le scud introductif qui fait de nous des groupies assoifées de fun. Il y a comme une légère sonorité métallique – que l’on ne retrouvera pas sur les autres morceaux – créant un parfait contraste avec le cheesy de ces quelques minutes. Quant à “Bad Guy“, il va plus vite qu’une mamie lâchée sur un skateboard dans une pente à 40 degrés. C’est toujours fun-fun-fun. Certains disaient à ce sujet “For I have the warmth of the sun (Warmth of the sun) Within me at night (Within me at night)“. Les Baked Beans l’encapsulent, en trash.



The Boyz“, c’est un “GROS DÉLIRE”. Voilà, du moins, les mots que je m’étais indiqués lors de la première écoute de ce dernier dans le but de préparer mon article. Non seulement la production est irréprochable et parfaitement mise à profit, mais en plus, les Baked Beans se saisissent du genre slacker auquel ils ajoutent le brin de psyché qui va bien en période non-psychée. 

Holy Wookie” vient nous susurrer quelques mots : ici, les skateurs assomment les surfeurs de passage avec leur board, il y a comme une course poursuite qui s’instaure dès les premières secondes et les Baked Beans – inspirés de King Gizzard, tout de même – font ensuite une sacrée démonstration de ce que l’on peut faire de mieux en matière de psych-slacker. Et à la fin, tu meurs.


Me & Myself” est moins convaincant. On se bien la volonté des Baked Beans de faire dans le rock psyché à tendance drone à tendance shoegaze vénère, mais je passe à côté de la plaque. Je ne suis pas suffisamment saisi pour y consacrer toute mon attention, il me manque un gros hook. Mais à la fin, tout de même, je meurs. “Solid Guitar“, c’est solide (elle était facile celle-là). C’est aussi très surf, très graveleux et très mélodique.

Au final, Holy Wookie est la meilleure bande-son que j’ai pu entendre pour Tucker & Dale 2. Dans la mouvance des Bad Pelicans, ils font de leur slacker l’occasion pour aller pêcher quelques dépouilles entre les vagues d’un psych surf bien trempé et du rock’n’roll skate punk. Que la pêche soit ou non fructueuse, une chose est sure, The Baked Beans est une nouvelle figure-défigurée de la scène française. Et à la fin, je double meurs.


TracklistHoly Wookie (LP, 2018)
1. Sleep
2. Bad Guy
3. The Boyz
4. Holy Wookie
5. Me & Myself
6. Solid Guitar

Liens :
Lien vers tous les groupes français



Post a comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *