Son premier album, Undressed, sort en 1993 via Lookout! Records. Il résulte d’une annonce : cherche musicien gay qui aime Buzzcocks. Il dit être politique et mélodique. Les Pansy Division cherche quelque chose de plus qu’une simple self gratification. Ils veulent que l’on sache que le punk n’est pas réservé qu’aux hétéros, et pour cela, ils surjouent leur sexualité. Ils provoquent. Les pochettes font apparaître des bites, les paroles parlent de lapins qui *******, bref, Pansy Divison ne veut pas faire dans la dentelle – il fait dans le dildo, en revanche.
“Versatile” commence en douceur, on entend déjà la très forte affinité pop des Pansy et quelques histoires de pipes. “Fem in a Black Leather Jacket” fait office de générique de promotion de l’homosexualité dans un style à cheval entre le seventies des Damned et le nineties de la scène pop-punk. Et vient ensuite “Bunnies“, l’un des hits de Pansy Division. La qualité de l’enregistrement est un peu à la peine, il faut dire que les trois premiers albums du groupe ont été enregistrés pour moins de 5.000 dollars. Mais l’essentiel n’est pas là.
“Boyfriend Wanted” – un descendant des Judies ? – tire presque sur de la power pop – de la bubblegum, a minima. Et l’espect générique de la musique des Pansy reprend avec “The Story So Far“. C’est un peu comme si le groupe voulait promouvoir tout ce qu’il peut y avoir d’excentrique dans la culture gay. On imagine la vidéo qui va avec, culture MTV.
“The Cocksucker Club“, c’est du punk qui fonctionne à la perfection, le côté teenager qui est renforcé sur ce titre accompagne parfaitement ces paroles hésitantes. “Crabby Day” – mais de quoi parlent-ils ? – c’est l’histoire d’un cadeau laissé dans les “poils pubiens”. “Luck of the Draw” fait un joli retour à la power pop late 70s, quant à “Rock & Roll Queer Bar“, ils se passent de commentaire, c’est du Ramones à la sauce gay. Excellent ! Et puis, d’une façon assez surprenante, les Pansy font ensuite dans le shoegaze avec “Surrender Your Clothing“, on croirait entendre du Galaxie 500. “ANTHEM” conclut le tout avec grâce, celles de punks qui transpirent et qui aiment se frotter les uns contre les autres. Les Dictators n’ont qu’à bien se tenir, voici l’hymne des Pansy ! Les paroles sont absolument fameuses, voici un court extrait :
Au final, Undressed est un très bon album pour deux raisons au moins : ses mélodies et son message. La production pêche un peu, mais les Pansy sont trop pop pour que l’on puisse leur résister. Ils sont provocateurs, ils en font beaucoup, mais c’était nécessaire à l’époque – malheureusement, pas si lointaine. Il n’en demeure pas moins qu’aujourd’hui le rock’n’roll est toujours un genre sexualisé et, surtout, hétérosexuel. C’est là l’échec de Pansy Divison et cette scène qui n’a pas réussi à faire changer le paradigme.
(mp3) Pansy Division – The Cocksucker Club (1993)
(mp3) Pansy Division – Luck of the Draw (1993)
2. Fem in a Black Leather Jacket
3. Bunnies
4. Boyfriend Wanted
5. The Story So Far
6. Hippy Dude
7. Curvature
8. The Cocksucker Club
9. Crabby Day
10. Luck of the Draw
11. Rock & Roll Queer Bar
12. Surrender Your Clothing
13. ANTHEM
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