Gramma, c’est un groupe originaire de Minneapolis (Minnesota). Curieux, je suis allé regarder si j’avais déjà écrit sur un groupe de ville, parce que je voulais élire Gramma à quelque chose, potentiellement au titre de meilleur groupe de sa city. Quelle ne fut pas ma surprise de constater que… oui (!), j’avais déjà écrit non pas un, non pas deux, mais trois articles sur des groupes originaires de Minneapolis, j’ai nommé Frankie Teardrop, Kitten Forever et What Tyrants. C’est à s’en demander si je ne devais-pas organiser mes prochaines vacances là bas.
Bon, il faut donc que je trouve autre chose, je ne peux pas laisser un groupe aussi bon que Gramma ne pas être élu. On est dans la société de la Futarchy, merde, tout le monde mérite d’être liké et aimé et jamais critiqué. Je trouverai bien d’ici la fin de l’article. Le fait est que Gramma vient de faire paraître son premier album (c’était le 25 mai dernier, il est encore fumant) qui fait suite à trois EPs et qu’il est plutôt très bon. SI l’on peut craindre un côté college rock un peu trop Green Day-ish, on se rend rapidement compte que Gramma contrebalance avec des accords assez noirâtres qui donnent à Gramma (l’album) une texture plutôt très intéressante.
“Shuffle“, c’est l’introduction college rock dont je vous parlais en introduction. Mais le campus américain se transforme rapidement en The Faculty, voyez, ici, les professeurs viennent avec des tronçonneuses. Et “Camp” de venir changer de cap’ sans plus tarder, sans peur, ni maitre ni loi. Les Gramma gagnent le droit de nous cogner pendant 20 minutes encore.
“Bud“, sous ses airs de jeunes puceaux qui arrivent dans sa fraternité, vient rapidement mimer la scène slacker sans pour autant adopter ses codes. “Gung–Ho“, quant à lui, est une bonne tranche de rock indé des années 90s – dans le son, la façon dont il est foutu, et l’ambition aussi – qui est sublimé par une bonne production qui n’enlève rien à notre envie de nous faire repousser une mèche.
“Mint” me fait penser à la musique de Slint. Peut-être est-ce juste le mimétisme lexical qui me fait cet effet, mais le fait est que j’y retrouve ce sale truc poussiéreux qui est emprunté au straight edge des Fugazi, mais décousu, encore et encore.
“Sand” est plus linéaire. On s’en émeut donc plus difficilement, bien qu’il nous fasse volontiers rentrer dans un son 90s qui est encore accentué. Et c’est “Doodle” qui marque cet album d’un fer rouge définitivement nineties. Kurt ne mourra jamais, ok Courtney ?! “Cooler“, enfin, vient porter l’estocade à tous ceux qui hésitent quant à la volonté de Gramma de ne pas feinter son appartenance à la scène grunge. La voix n’a jamais était si proche du sublime In Bleach. Là est l’intention du groupe, du moins.
Avec Gramma (l’album), Gramma (le groupe) fait un beau statement : la scène grunge nineties peut être magnifiquement couplée à la noirceur hardcore à tendance straight edge. On fini logiquemet sur les terres très hardcore – sans jamais être war punk – qu’empruntent quelques groupes de la scène actuelle, je pense, en premier lieu, à Chastity, mais aussi aux Wax Chattels. Mais à la différence des premiers cités, Gramma n’envoie jamais de gros scud’, il joue dans la catégorie poids moyen qui veut te mettre à terre à force d’overcute. Ils seraient bien potes avec les Maximators. “Camp” demeure le fer de lance de cet album avec qui on peut partir en guerre, serein à l’idée d’avoir avec nous les tueurs de Minneapolis. Voilà, Gramma est élu meilleur tueur à gages de Minneapolis. Peu ont gagné ce titre avec un seul album.
(mp3) Gramma – Camp
(mp3) Gramma – Shuffle
Tracklist : Gramma (LP, 2018)
1. Shuffle
2. Camp
3. Bud
4. Gung-Ho
5. Mint
6. Sand
7. Doodle
8. Cooler
Liens :
Article sur le dernier Maximators
Article sur les meilleures vidéos des Fugazi
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