FAKE NEWS #6: L’Espace B renommé Espace C dès septembre 2018 !


In a post-truth/post-music critic world, I am so proud, oh yeah, so, so proud to present a new Still in Rock column entitled “Fake News“. Every once in a while, mostly on Fridayzzz, I’ll publish a paper developing an alternative fact/theory in which I am the only one to believe. Only buzz matters so let’s flush what they call “truth” down the toilet. And by the way, Jay Reatard is not dead and Donald Trump listens to his music. Did you know that?


*********


L’Espace B renommé Espace C
dès septembre 2018 !


L’Espace B a annoncé sa fermeture administrative le 26 juillet dernier à l’occasion d’un post Facebook qui a fait parler son petit monde. Ce que l’Espace B n’a pas dit, c’est que cette fermeture n’a rien d’administrative mais qu’il s’agit en réalité d’une fermeture enculative.


Tout semblait pourtant coïncider. Depuis que la Méca a fermé ses portes – enfin, ça ne saurait tarder… parce que qui va encore y boire des bières sans les concerts, hein ? – les salles parisiennes semblent être dans le viseur de la Mairie de Paris dont le socialisme étincellant fait regretter au petit bobo et au type qui joue vaguement d’un instrument de n’avoir su convaincre ses potes d’aller voter pour le parti de Mélanche au lieu de celui de la Méchante nouvelle Dame de Fer parisienne : Hildago. Parce qu’avec Mélanche, s’eut été différent, c’est moi qui vous le dit ! Tout ça, c’est la faute au libéralime sauvage !


Bref, le fait est que les salles enchainent les fermetures et que cela n’a rien avoir avec leur chiffre d’affaires, OK ?! Paris veut tuer sa jeunesse, un point c’est tout. Telerama, journal bien connu pour son soutien à la scène alternative, en est donc allé de son petit article. Avec des phrases sans verbe (c’est dire !). L’Espace B a ainsi parfaitement joué le coup, faisait croire à qui voulait l’entendre qu’un problème de sécurité les forçaient à mettre la clé sous la porte… pendant deux mois seulement.


La brieveté de cette “fermeture d’été” aurait pourtant dû en alerter plus d’un : une salle n’est jamais forcée à la fermeture pendant 8 semaines seulement ; s’il y a un problème, une réponse doit y être apportée, un point c’est tout. En réalité, l’Espace B était de mèche avec la Mairie du 19ème pour communiquer sur cette fermeture “administrative” qui n’a qu’un seul objectif : un changement de programmation accompagné d’un changement de nom.


Paris est la capitale de la musique électronique. La ville n’a jamais été connu pour sa musique alternative. Certains ont cru que l’envolée des ventes de vinyles au début des années 2010s allait pousser des salles combles dès lors qu’un musicien de J. Mascis allait s’approcher d’un micro, mais ils se sont bien trompés, Espace B compris. 


La salle va donc rectifier le tire et elle sera renommée Espace C dès septembre 2018, c’est ce qu’a annoncé le gérant du bar – ou de la salle de concert, au choix – dans une interview donnée au Parisien qui a été publié ce vendredi 3 août 2018 : “L’Espace C sera le nouveau ‘place to be’ de la musique électronique dès septembre 2018. La lettre C vient d’ailleurs symboliser la raison d’être de notre nouveau public : ‘C comme cocaïne’. Nous sommes fier de promouvoir la musique électronique et je me réjouis d’acceuillir toutes ces pépètes. Ça me changera des punks à chien“.


A travers ce changement de ligne artistique, l’Espace C fait le seul choix qui vaille : celui de la jeunesse. Le rock est mort, il ne fait plus débat et ne suscite plus que l’enthousiasme d’une poignée de types qui sont tout aussi rebels que Miley Cyrus. L’Espace C sera un espace ouvert à tous, surtout aux habitants du quartier. Et ce sera un espace d’argent. Le programmateur, que nous avons interviewé en exclusivité, confie son ambition : “L’Espace C, c’est l’avenir, je me réjouis de confier la programmation à un algorithme, je vais être payé à rien foutre, et ça, c’est génial.”


Questionné au sujet des concerts qui étaient programmés pendant l’été 2018 sous l’ancien nom Espace B, il répond : “Fuck them ! Ils n’avaient qu’à faire d’avantage de pub sur leur réseaux sociaux. Et il en va de même pour les tourneurs et attachés de presse, qu’ils s’engagent un peu quoi, les types font paraître des articles qui traitent du burn out alors que je les vois accoudés au bar dès 16h. S’ils avaient cru à leur projet, nous, ont aurait du monde, et c’est tout ce qui compte. Il ne faut donc pas s’étonner qu’on ait dû faire semblant d’être sous le coup d’une fermture administrative. Et je dois dire que ce qui est arrivé à la Méca nous a bien inspiré. Ces types sont nos héros, il nous a suffit de nous incrire dans ce sillon des “pauvres salles forcer à fermer”, et hop, l’anti-Macronisme a fait son oeuvre. La presse parle de nous et je suis sûr que la salle sera blindée dès la rentrée. Ça rapporte déjà un max de cliques à ceux qui ont parlé de notre fermeture… c’est bon signe!”


Et d’ajouter : “Tout est devenu question de bifeton, de flouz, tu comprends ? Tu verras que les petits blogs de merdeux feront bientôt comme nous. Le type de Still in Rock se gargarise avec ses articles “Fake News” pour dénoncer ce qui le fait chier sans se mouiller, mais tu crois qu’il ne viendra pas à nos soirées électro-minimal-cocaïne-no-life ? (rires à nouveau). Le Pop In, la Féline, la Méca, nous… tout le monde y passe, c’est la fin d’une ère (“goodnight to the rock and roll era, cause they don’t need you anymore” comme disait déjà l’autre con), voilà ce qu’il se passe vraiment. On fait semblant de ne pas le voir, mais la réalité est bien là. La musique indépendante va disparaître de Paris comme elle a déjà disparu de la plupart des autres villes de France. Puis elle disparaîtra d’Europe et puis… ceux qui écoutent les groupes qui passaient à l’Espace B vont être marginalisés jusqu’à disparaître, ce sera un truc générationel… Nous, on veut éviter de passer à la trappe, alors on a créé l’Espace C, électro-cocaïne, ça va cartonner mon gars”. Paris se transforme décidemment pour le mieux. Réjouissons nous du nouvel Espace C. Fake newz or not, it’s your call.


Lien :


Post a comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *