Friends, I’m very happy to introduce Still in Rock’s ranking of the 20 best LPs of 2018. As I said last year, these LPs have been carefully selected with the ambition to recall, in several years from now, how great these last 365 days have been. You’ll find freshly written reviews for each of them, placig these albums in their overall context more than in a technical or sentimental description. For more, please feel free to go back to the full album reviews. Alright, let’s go!
Dr Chan for “Squier”, Shannon and the Clams for “Onion”, Bad Pelicans for “Best Of”, Paul Jacobs for “Easy”, Volage for “Sittin’ Sideways”, Ty Segall & White Fence for “Joy” & Kikagaku Moyo for “Masatan Temples”.
20. Johnny Mafia – Prince de l’Amour
Best Californian album of 2018
EN: Johnny Mafia is the most watched French band on the international scene. And he didn’t disappoint anyone. His new album, Prince de l’Amour, is a concentrate of all the best Californian music in recent years. All the tracks are absolute hits, Johnny Mafia passes over us like a pickup truck passes over crushed beer cans. The pressure is mounting for Johnny Mafia, perhaps it is the band on which the public is forging the most hope of all this ranking.
FR: Johnny Mafia, est le groupe français le plus attendu à l’international. Il n’a déçu personne. Son nouvel album, Prince de l’Amour, est un concentré de tout ce que la musique californienne a produit de meilleur ces dernières années. Tous les morceaux ont été composés pour être des hits, Johnny Mafia nous passe dessus comme un pick-up passe au-dessus des canettes de bière écrasées. La pression monte pour Johnny Mafia, peut-être est-il le groupe sur lequel le public forge le plus d’espoir de tout ce classement.
19. Wyatt Blair – Smoke & Mirrors / Inspirational Strawberries
Best antidepressant of 2018
EN: Wyatt Blair is the prince of modern power pop. This year, he has released two excellent albums that contribute to deringardize the 80s. With Wyatt Blair, every nook and cranny of his music is an opportunity to create the soundtrack for a (more) happy life. Wyatt Blair is an indispensable artist on the international scene, because he alone produces this kind of music, year after year.
FR: Wyatt Blair, c’est le prince de la power pop moderne. Cette année, il a fait paraître deux excellents albums qui participent de déringardiser les années 80. Avec Wyatt Blair, comme je le titrais à l’occasion de mon article sur son dernier LP, chaque recoin de sa musique est l’occasion de créer le générique pour une vie (plus) heureuse. Wyatt Blair est un artiste indispensable de la scène internationale, par ce que lui seul approche de près comme de loin la musique qu’il délivre.
FR: Je tiens les The Shifters comme étant le fer-de-lance de la nouvelle scène post-skate qui a été créée de toutes pièces à l’occasion d’un article sur ces derniers. Avec eux, la jangle pop se mêle à la douceur du post-punk. Les mélodies rebondissent, les refrains sont entêtants, les riffs sont resserrés et l’énergie dégagée est irrésistible. C’est, je crois, le mot qui décrit le mieux la musique des The Shifters et de cette nouvelle scène qui arrive à grands pas. Je prends le pari que l’on se souviendra de Have A Cunning Plan pour cette raison.
FR: Parlons de post-skate, justement. Parquet Courts pourrait bien être l’inventeur de ce dernier. Cela remonte à 2011, et en sept années à peine, le groupe s’est imposé comme l’un des leaders incontestés de la scène mondiale. Son nouvel album, Wide Awake!, est un modèle de ce que l’on peut faire de plus punchy, de plus brut et de plus dansant à la fois. En fait, je crois que cet album est son meilleur depuis 2012. Cette année-là, il lancer un mouvement dont lui-même ignorait l’existence. Il continue depuis de le mener avec la carrure des plus grands. Il en fait de toute façon partie.
FR: Cut Worms, c’est un martien. Cela implique plusieurs choses. La première, c’est que Cut Worms délivre une musique à la fois minimaliste, lunaire et spleenétique. La deuxième, c’est que Cut Worms donne à sa musique quelques aspects humains qui nous permettent de nous y raccrocher. C’est ce qu’il fait ici avec l’aspect ritournelle de ses mélodies. Et enfin la troisième, c’est que Cut Worms soit majestueux. Qu’il touche d’un doigt la musique fantomatique de ces dernières années tout en assumant la poésie d’un monde réel qui nous est pour l’instant inaccessible. Hollow Ground, son premier album, fait tout cela à la fois.
FR: J’ai longtemps critiqué The Babe Rainbow. Je pensais qu’ils étaient faux, que tout n’était qu’affaire de parures et qu’ils avaient bien compris ce que la scène moderne exige : de renvoyer l’image qu’il faut au moment ou il est nécessaire de le faire. Je ne suis toujours pas convaincu du fait que The Babe Rainbow ne soit pas tout cela à la fois. Seulement, même si tel était le cas, l’album qui l’a délivrée en cette année 2018 ne pas être négligé. Qu’il faille ainsi féliciter The Babe Rainbow ou un obscur compositeur, je me réjouis de voir avec quelle justesse la pop psychédélique peut encore nous offrir quelques instants de magie. Cela fait fort longtemps que je n’avais pas entendu un album de pop psychée qui soit à ce point maitrisé. Il excelle en la matière.
FR: Priors est LE représentant le plus légitime de la nouvelle scène post-skate. Bien qu’il s’attarde parfois sur les chemins du punk, il a réussi à faire de son nouvel album le coup de poing que la scène slacker attendait. Et Dieu sait que je l’aime, cette scène. Seulement, à trop parler de bières, de bikinis et de faire la fête, on en oublie parfois le sens du médium qui est utilisé : la musique. Avec New Pleasure, Priors innove et fait de quelques éléments du passé l’occasion de renouveler la scène garage qui est assurément la plus belle de l’histoire. Priors devra être hissé au rang de chevalier, par ce que l’on ne participe pas de la création d’un mouvement en toute impunité. Si Parquet Courts en est le créateur, on sait à quel point le rôle du second est primordial en matière de sociologie des foules. Priors va les galvaniser.
FR: Ah, les Oh Sees. Pendant deux années, Thee Oh Sees a occupé la tête du classement Still in Rock du meilleur album. C’était une première qui n’a pas été renouvelée depuis. Alors, voir le groupe à la 13e place du classement peut sembler décevant. Peut-être l’est-ce effectivement. La faute à une première moitié de l’album qui est clairement en dedans, trop recentrée sur elle-même. Seulement, l’autre moitié de Smote Reverser est HUGE. Les Oh Sees parviennent, par instant, à elfeurer les plus hauts sommets. Alors, je crois que des remerciements sont encore de mise. Le groupe fait partie des meilleures de l’histoire du rock’n’roll, c’est ainsi, et seuls les ignares peuvent en réalité penser autrement. Pourquoi être si péremptoire ? Par ce qu’il y a de l’objectivité en matière d’art et que John Dwyer la touche à chaque sortie.
(mp3) Oh Sees – Moon Bog
FR: Peach Kelli Pop est une artiste que l’on reconnaît parmi toutes et tous. Sa musique bubblegum est mise en service de messages politiques et personnels dont la force ferait trembler quelques gouvernements locaux. Je me souviens de ses débuts avec émotion, Peach Kelli Pop était alors le prototype du groupe Burger Records, elle était joviale, power pop et semble-t-il sans trop d’ambition. Les choses ont bien changé depuis. Sous ses airs de midinette égarée, Peach Kelli Pop délivre à la fois la musique la plus sucrée et la plus acide de toute la scène californienne. Son nouvel album, Gentle Leader, est incontestablement son meilleur. Il est rapide, seventies mais moderne. Peut-être est-il aussi le plus mélodique de toute l’année 2018.
FR: ORB, c’est un groupe qui a surgi de nulle part et qui, en deux années à peine, s’est hissé au rang de King Gizzard et des Oh Sees. Ce n’est pas rien. Son troisième album, The Space Between, est une formidable épopée à la frontière de la musique sci-fi et du stoner délirant des Black Sabbath. Avec lui en effet, la musique psychédélique ne se conçoit que dans sa noirceur la plus absolue. Ce qui frappe surtout dans la musique du groupe, c’est sa capacité à intégrer mille et une variations au sein de 40 minutes à peine. Cet album m’a estomaqué. Il est non seulement d’une puissance remarquable, mais à la différence des autres albums du genre, ils ne lâchent rien de son objectif premier : inventer. ORB fera date.
FR: Tout a été dit. Ty Segall a été décrit des milliers de fois, ici comme ailleurs. Chacun de ses mouvements a été scruté, chacune de ces mélodies a été commentée, chacune de ses déclarations a porté l’espoir d’un renouveau. Alors, lorsque Ty Segall a fait paraître Fudge Sandwhich, je ne me suis pas jeté dessus. Je pensais que Ty Segall nous ferait une nouvelle présentation, ce que j’apprécie toujours, mais ce dont je me lasse rapidement. Que nenni. Cet album est un retour aux sources probablement causé par le fait qu’il s’agit d’un ensemble de reprises. Ainsi, soucieux d’y poser sa patte, Ty Segall s’est recentré sur qui il était vraiment. Le résultat est fabuleux, absolument fabuleux.
9. Chastity – Death Lust
Best violence of 2018
(full review here)
FR: Chastity est sans conteste le groupe le plus violent de tout ce classement. Cela ne fait pas pour autant de lui le groupe le moins esthétique de tous, sûrement est-ce même l’inverse. Avec Chastity, beauté et furie ne font qu’un, ce qui n’est pas sans me poser un cas de conscience. Toujours est-il que Death Lust est une véritable merveille, capable non seulement de réconcilier les punks avec les stoner – après tout, l’album paraît sur Captured Tracks, mais aussi, capable d’exorciser les choses les plus vraies qui sont au fond de chacun. Ces 10 morceaux ne connaissent aucun égal. Ils sont là, à notre portée, capable de chuchotements comme d’une frénésie hors de contrôle. Chastity intègre ici la clique des indispensables, celle des créateurs d’expériences.
FR: Je n’attendais pas Tomorrows Tulips si bien placé à l’occasion d’un classement des meilleurs albums. Tomorrows Tulips a toujours délivré une pop de chambre qui, avec ses allures de surf, était extrêmement agréable. Depuis quelques années, il semblait se diriger vers la musique post-nineties, une excellente direction qui faisait de lui un très bon groupe dont on ne savait toutefois s’il fallait attendre quelques exploits. Exploit il y a eu. Intitulé Harnessed to Flesh, sa douceur n’a d’égale que la rondeur de ses lignes de basse. Avec lui, Tomorrows Tulips me semble créer la musique de couette, plus ronronnant encore que celle de chambre. Il se distingue par sa légèreté qui au final est dans la meilleure de toute les glue (référence au “Glued to You” de 2014), parce qu’elle nous laisse respirer, parce qu’elle nous laisse libres de notre imaginaire. Tomorrows Tulips est à la pop ce que Flaubert est à la littérature française.
7. Magic Potion – Endless Graffiti
FR: Si je m’étonne de la très bonne place de Tomorrows Tulips dans ce classement, je dois dire avoir été dans le flou quant à celle de Magic Potion. Depuis quelques années déjà, le groupe se distingue par sa bubblegum pop léthargique. C’est déjà peu commun. La bubblegum est généralement une musique festive faite pour rebondir sur les notes d’une soirée entre amis. Elle n’est certainement pas une musique de canapé. C’est pourtant bel et bien ce que Magic Potion en fait, et avec Endless Graffiti, son premier album, il pose là, sans conteste aucun, le meilleur album du genre jamais composé. Ainsi, à la différence des autres compositions fainéantes de ces dernières années, Magic Potion embarque avec lui la magie de ces notes trop sucrées qui sentent la fraise chimique. Ses miaulements rajoutent à la sensation d’étrangeté dégagée par cet LP. Le tout est inoubliable.
FR: Ah, Kurt Vile. Comme c’est le cas pour Ty Segall, et pour Connan Mockasin d’ailleurs (en 5ème place de ce classement), il fait partie de ces artistes que vous ne connaissez que trop bien. Habitué des hauteurs du classement Still in Rock, Kurt Vile est un réconciliateur. C’est, du moins, la théorie que j’ai défendue à l’occasion de mon article sur son nouvel album. J’intitulais ce dernier “entre conservatisme et hipsterisme”, ce que je crois être plus vrai encore qu’à l’époque de ces quelques lignes. L’intérêt que je trouve à écrire ces résumés d’albums pour le classement de fin d’année, c’est de prendre un peu de hauteur sur la sortie de ces derniers et de tâcher de les placer dans un contexte plus que dans une description technique ou sentimentale. Alors, je dois dire que plus les écoutes passent, plus je me rends compte à quel point Kurt Vile et ses airs angéliques peuvent nous sauver de tout : des dissensions politiques, des désaccords entre underground et mainstream, bref, nous sauver des frontières, cet ennemi tantôt visible, tantôt invisible. Il peut tout, Kurt.
FR: Jassbusters n’est jamais que le troisième album de Connan Mockasin. Il est pourtant de ces géants de la décennie, de ceux qui ont marqué les années ’10. Mais peut-être parce que Connan est à ce point singulier, il est difficile de le copier ou même de suivre. Il se distingue ainsi d’une autre légende à venir des années que nous vivons, Mac DeMarco. Il faut dire que Connan joue sur trop de tableaux à la fois pour être véritablement perceptible. Homme et féminin, pop et mélodique sans être mélodique, psychédélique et introspectif sans jamais oublier d’ouvrir son regard au public, il tend à un statut de gourou qu’il devra finir par assumer. Il n’en voudra certainement pas, et pour cause, Connan semble éviter comme la peste tout ce qui peut le distraire de ses partitions. Chris Cohen est comme cela, lui aussi. En résulte un album d’ovni, pour les ovnis, mais également grand public. En résulte également la plus belle déclaration d’amour de l’année, parade sexuelle, pop pour chambre rouge.
FR: N’allez pas croire à de la connivence. Certains d’entre vous le savent, je vis désormais à Amsterdam. Cela m’éloigne certes des concerts parisiens, mais je crois y trouver un souffle nouveau qui permettra à Still in Rock davantage de liberté. Quoi qu’il en soit, mes quelques lignes dithyrambiques sur Canshaker Pi sont étrangères à sa ville natale. Naughty Naughty Violence, produit par Stephen Malkmus de Pavement, est le plus bel hommage nineties de l’année, une véritable démonstration pour qui s’intéresse à la mort du cool (datée pour la cause à 1999). S’il est difficile d’expliquer que certaines mélodies sont tout simplement meilleures que les autres, c’est un peu comme comparer le travail de Chopin à celui de quelques contemporains mal inspirés. La différence ne semble-t-elle pas flagrante ? Il en va de même ici. Lorsque je compare Canshaker Pi aux autres refaisseurs de nineties, seule l’évidence me saute aux yeux. Il faut dire que je l’ai longtemps chéri, cette évidence. Canshaker Pi me fait y croire à nouveau, parce qu’il est, me semble-t-il, impossible de toucher aux années 90s avec tant de justesse sans qu’il y ait quelque chose qui relève ici de l’instinct.
3. Jim Shorts – Halo Repair
Best D.I.Y. of 2018
(full review here)
FR: J’ignorais tout de Jim Shorts il y a quelques mois encore. Je me souviens de le trouver au hasard d’une balade sur Bandcamp, de me dire que la pochette était pas mal, que peut-être, je pourrais lui donner une chance. J’étais dans un café, à la recherche de quelque chose de nouveau, certainement pas d’une révélation. Rien ne s’est d’ailleurs révélé à moi. J’ai écouté Halo Repair, je l’ai bien aimé et j’ai écrit. Je suis revenue de nombreuses fois, toujours avec plus d’insistance. Ce qui me semblait au début n’être qu’une simple copie de Built to Spill s’est, au fils des mois, transformé en un parfait recueil des plus beaux refrains de l’année. Composé dans une chambre, cet album fait désormais partie de mon panthéon personnel ce que le D.I.Y. peut de mieux. Je crois aujourd’hui connaître chaque morceau comme si je lui avais consacré un livre entier, je me trouve être percuté par certaines paroles comme le font les phrases de Bret Easton Ellis, je m’émeus de son contexte – la naissance d’un enfant – et de sa simplicité lorsque l’artiste sait où aller. Sans jamais être classic rock, Halo Repair est un album ô combien américain, et peut-être est-ce pour cela que je l’aime tant. Donnez-lui une première chance puis une deuxième et faites confiance à Jim Shorts pour vous montrer la véritable Amérique, celle qui chante sur son pavillon sans avoir autre chose en tête que l’envie d’être heureux.
(mp3) Jim Shorts – Five Outta Six
FR: À l’image de Sheer Mag qui avait ravi la seconde place des meilleurs albums de l’année 2017 à l’occasion de son Need to Feel Your Love, Dumb a délivré cette année l’album le plus jouissif de ces douze derniers mois. Avec un son post-2001 qui rappelle incontestablement les Strokes, Dumb a non seulement fait de Being Green le meilleur premier album de l’année, mais aussi, la chose la plus effective. Il délivre de la première à la dernière seconde. Et pour cause, il semble avoir condensé ce qui ferait le temps fort de centaines d’autres albums, l’avoir encapsulé dans une sonorité typique d’il y a quinze ans et en avoir fait un album qui ne peut être qu’adoré au point d’en oublier les autres. Voilà tout. Je le disais à l’occasion de sa chronique, il fait partie de ces LPs qui sont difficiles à chroniquer parce que leur statement est assez généraliste, et qu’en dépit de laisser place à un parti pris très facilement identifiable qui donne lieu à des critiques téléguidées, il faut trouver ce qu’il y a de supérieur dans une musique qui flirte avec les styles que l’on ne connaît que trop bien. Peut-être est-il effectivement l’album le plus généraliste de ce classement. On ne se lasse pas de ce qu’il y a d’universel. Et pour ceux qui veulent y voir quelque chose de plus, trouvez-y le slacker original, celui qui est nineties et qui fait bien entendu penser à Pavement, celui de la réconciliation frat’ boy / geek musicos, celui de la nonchalance qui ne se feinte pas, celui des titres qui ne parlent jamais d’amour sans ironie, celui des artistes qui ont voulu tuer la Blank Generation sans y parvenir, celui qui ont tellement prôné l’anti-système qu’ils ont fait rentrer cette expression dans le vocabulaire politique, celui des artistes de la plus grande décennie.
1. TH da Freak – The Hood
Best album of 2018
(full review here)
FR: Je n’ai que très peu écouté Th da Freak ces derniers temps. Il ne fait pourtant aucun doute pour moi qu’il est le meilleur album de l’année, et de très loin. Je l’ai d’ailleurs intégré dans mon top 20 des meilleurs albums de tous les temps (ici), aux côtés de Deerhunter et Total Slacker pour ce qui est des autres artistes de la décennie. Et pour cause, je l’ai dit à l’occasion de ma critique intitulée “classé personnel”, The Hood m’a permis un grand pas en me permettant de mieux comprendre ma fascination pour les années 90s. Il m’a fait mieux me connaître, ce que je ne peux dire que d’une petite poignée d’albums. Ce qui me frappe néanmoins, c’est de constater l’engouement général qu’il semble susciter. Je n’en attendais pas moins tant chacun des morceaux mérite un Panthéon à lui seul, mais je serais curieux de savoir si c’est le cool qu’il dégage, ses mélodies ou une raison plus personnelle qui pousse à cet amour. Quoi qu’il en soit, je ne suis en rien dépossédé de cet album. Je sais désormais vouloir le garder auprès de moi, car en réalité, j’y ai trouvé quelque chose de nouveau qui semble se substituer à ses refrains. Cette chose, c’est la gentillesse qu’il dégage. Spécialiste en un sens des années 90, j’ai toujours admiré l’ironie qui n’était pas forcée tout en constatant qu’elle n’était parfois pas sans méchanceté. C’est très manichéen. The Hood n’est pas comme cela, il est bon avec son auditeur. Je me suis ouvert à cet album autant qu’il s’est ouvert à moi, parce que devenu sans danger. Il fait désormais partie intégrante de ma construction, au moins artistique, et voici le paradoxe achevé : il est un album que je n’ai plus besoin d’écouter.
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