Bront, c’est un groupe originaire de Gent (Belgique) qui vient de faire paraître son premier EP via Belly Button Records, le label qui n’en finit pas de sortir des choses excellentes. Celle-ci est définitivement hors classe. 2019 est à peine entamée que l’on a déjà plusieurs EPs qui pourraient truster le titre de meilleure découverte de l’année. Cette fin de décennie s’annonce complètement barrée.
Sur une base de sonorités post-punk, Bront allie la vitesse de la musique post-skate avec une voix sexy-lady à faire fondre la Reine d’Angleterre. Et la pochette en dit déjà beaucoup. Bront, c’est une musique de dauphins qui parle de boobs et de petits êtres étranges. Mais ce n’est pas tout. De temps à autre, Bront vient défoncer nos oreilles avec une musique stoner qu’il entrecoupe de parties garage pop de la meilleure qualité. Bref, vous l’aurez compris à cette introduction chaotique, Bront est inclassable, et à défaut de partir dans tous les sens, il va assurément là où aucun autre groupe ne fout les pieds.
Sur “Your Life“, Bront délivre un morceau de post-skate (j’y arrive) qui emprunte le trampoline d’un titre des Replacements pour le coller à celui des Db’s. Et déjà, Bront vient hacher sa musique avec le meilleur des sons noisy. A mi-parcours, il souffle sa première déflagration, et c’est alors que nos mains se rapprochent, que l’on perd le contrôle, et qu’elles finissent par former un coeur. Nous voilà devenus des fillettes de 13 ans.
“Ducktales“, c’est mon petit chouchou. Bront condense tout ce qu’il sait faire, c’est dansant, c’est trash, c’est beau, c’est laid, c’est crade, c’est pas propre, c’est l’amour. Ces dernières secondes, en live, vont causer quelques décrochements de têtes. Et puis vient “Get On a Plane“. Bront est plus saccadé qu’à son habitude, plus post-punk aussi. Bon, OK.
Sur “Coolness Of a Fool” sort l’artillerie lourde, du genre à assom butoire mer les amateurs de fuzz. Bront sait décidément tout faire, c’est un garagiste plus qu’un artiste garage, avec sa boite à outs’, il s’apprête à casser le nord de l’Europe. Ses coups de boutoir me rappellent Naomi Punk.
Et avec “Nipples Of Society“, Bront semble vouloir en découdre une fois encore avec la scène plus dark des Chastity and co. On est alors loin du post-skate des premiers morceaux. Les roulettes sont cassées, Bront nous tracte avec la violence d’un papy grungy. “Get On a Plane II” vient conclure le tout dans un élan très noisy.
Au final, cet EP est bourré de bonnes idées et il ne donne jamais l’impression d’hésiter. Il fait ce que les EPs doivent faire : explorer différentes pistes, tenter de les colmater et, finalement, choisir un peu plus de cohérence sur un premier album que l’on attend déjà avec l’impatience d’un enfant dans un magasin de bonbons. Bront est notre nouveau nouveau groupe préféré, un petit requin lâché dans une scène garage qui n’en finit pas de grouiller. Je prends le pari qu’il tirera son épingle du jeu, s’il le faut, à coups de hâche.
(mp3) Bront – Ducktales
Tracklist: Nipples (EP, Belly Button Records, 2019)
1. Your Life
2. Ducktales
3. Get On a Plane
4. Coolness Of a Fool
5. Nipples Of Society
6. Get On a Plane II
Liens :
Post a comment