Flat Worms a fait paraître un excellent album de-la-mort-qui-tue en 2017. J’intitulais mon article “la fête et la guerre”, parce qu’avec lui, on confond souvent l’envie de sauter dans la foule avec un besoin de destruction très primaire. Into The Iris, son nouvel EP, ne va pas arranger les choses. Dès “Surreal New Year“, Flat Worms joue sur cette ambiguïté sans le moindre sourcillement : faut-il célébrer la nouvelle année ou simplement déclarer la guerre à tous les cons qui te coupent la route quand tu es à vélo (message personnel à tous ceux qui m’ont un jour fait ça : ╭∩╮)
Revenons-en à Flat Worms. Les choses se corsent véritablement avec “Plastic at Home“. C’est ici que le groupe originaire de Los Angeles est le meilleur. C’est précisément lorsqu’il atteint sa vitesse de croisière qu’il cause le plus de dégâts. Sa musique tourbillonne, faisant de son post-punk une musique à la croisée des chemises psychédéliques et sidérurgiques.
Parce que Flat Worms est désormais un groupe établi (plusieurs sorties chez Castle Face, ça aide), il poursuit en employant la même formule, sans jamais déroger à sa règle. On se retrouve ainsi avec un “Shouting at the Wall” qui nous rentre (encore) dedans, Will Ivy délivre une excellente partie vocale sans variation, mais avec puissance, comme s’il avait été anesthésié par la basse de Tim Hellman (qui, je le rappelle, est passé par les Thee Oh Sees, Ty Segall et Sic Alps). Mais pour le coup, Flat Worms finit par nous surprendre avec ses changements de rythmes qui, vers la fin, finissent par faire boom.
La force de Flat Worms, c’est de nous enfoncer la tête dans le puits sans vraiment que l’on s’en rende compte. Plus les morceaux passent et plus il est noir et insistant. Mais c’est subtil. “Scattered Palms…” cache ainsi ses mauvaises intentions avant que n’arrive le petit dernier, “At the Citadel“. Celui-ci ne peut plus nous mentir : la guitare transpire l’acier.
Au final, Flat Worms réalise ici ce que tous les groupes veulent atteindre : ancrer ses sonorités dans notre cortex cérébral de sorte que l’on reconnaisse l’artiste dès les premières secondes. En quelques sorties à peine, Flat Worms a réussi à se faire une place parmi les géants de ce monde. Into The Iris devrait être commémoré pour ça. Que la guerre de poursuivre avec Flat Worms, pendant 100 ans s’il le faut, on ira célébrer la victoire sur le crâne des vaincus.
(mp3)
Tracklist: Into the Iris (EP, Castle Face Records, 2019)
1. Surreal New Year
2. Into The Iris
3. Plastic at Home
4. Shouting at the Wall
5. Scattered Palms…
6. At the Citadel
1. Surreal New Year
2. Into The Iris
3. Plastic at Home
4. Shouting at the Wall
5. Scattered Palms…
6. At the Citadel
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