Dumb, c’est un groupe qui va vous étonner. Ouais, sans honte, comme ça, j’introduis mon article avec un clickbait, toutes les astuces sont bonnes pour diffuser la musique de Dumb. En 2018, je le classais 2ème meilleur album de l’année (lien), le décrivant comme l’album le plus entertaining des 365 jours écoulés. Mieux encore, son single “Mint” se hissait à la première place des meilleurs titres de l’année, voyez plutôt : lien. Bref, Dumb avait explosé 2018 et voilà qu’en avril 2019, il revenait avec le premier single de son nouvel album, Club Nites. Et bien voilà. 2019 est mort, Dumb a encore tout explosé.
En deux albums à peine, Dumb est parvenu à s’imposer parmi les meilleurs groupes de la décennie, rien que ça ! Ce groupe originaire de Vancouver est le leader incontesté de la scène post-skate et ce nouvel LP est, je crois, encore plus post-skate que le précédent. C’est fort, c’est très fort. Avec Dumb, la guitare est aussi aiguisée que la hache de Tucker and Dale, sauf qu’ici, Dumb ne fight pas le mal, il fight toutes les scènes underground qui doivent s’agenouiller devant un groupe capable de délivrer des morceaux à ce point engageants. Plus rien n’existe autour d’eux.
Plus spécifiquement, l’histoire de cet album, c’est… celle d’un album qui n’en a pas. Une fois encore, il est difficile d’écrire sur Dumb tant l’album est généraliste au sens où il n’emprunte pas un seul chemin facilement identifiable sur lequel bâtir une chronique. Bref, tout ça, c’est mon problème. Ce qu’il en ressort, c’est un album indémodable, comme l’est Seeing Green, un album qui joue la carte de la complétude comme aucun autre album ne le fait plus désormais en 2019. Tout doit avoir un thème, un message, une ambition. Dumb, lui, envisage le K.O. généralisé, et il y parvient haut la main.
“Club Nites“, le petit premier, est le single dont je parlais en introduction à cet article. Il est incisif, punk (c’est la batterie qui me fait dire ça), et surtout, électrique. Le courant n’est pas alternatif, il ne l’est jamais avec Dumb. Son truc à lui, c’est plutôt les décharges qui sont bâties sur plusieurs genres que l’on ne connait que trop bien : le garage rock, le skate-punk, le slacker, la pop noisy et les sons seventies de la scène jangly-jangly. “Submission” reprend cette formule.
Et puis, on connait tous ces morceaux qui, dès la première écoute, imposent une obsession. “Don’t Sleep” en est. Le son de la guitare est ultra jangle-pop, tout droit sorti de l’album Let It Be des Replacements. Il fait honneur à l’immortel “I Will Dare“. Il s’agit là de la chose la plus pop de cet album, et à ce titre, elle n’est probablement pas la plus représentative. Dumb ose transformer le son eighties en quelque chose d’incroyablement simple qui nous rappelle la scène punk anglaise de la décennie précédente, proche de Satan’s Rats, de Protex, des Homosexuals & co, bref, proche de tous les grands-pères fondateurs du post-skate.
Personne n’exploite plus la guitare comme le fait Dumb, preuve en est, une fois encore, avec “Beef Hits“. C’est ce genre de morceau qui fait de lui le groupe le plus jouissif de ces derniers temps. Seul Sheer Mag se dresse sur son chemin. Les titres de ce calibre sont faits pour aller cogner les punks à distance, en fait, je ne me souviens pas d’avoir entendu des morceaux plus explosifs que ceux de Dumb sur toute la décennie 2010s. “My Condolences” est du même calibre, fidèle au Dumb de l’album précédent.
Au milieu de cette guérilla post-skate, on trouve “Cursed“, un titre de garage pop qui tire vers une après-midi hamac. Mais Dumb revient rapidement aux affaires avec une nouvelle batte. Autant le post-skate de Pinch Points est emmené par le meilleur son de batterie de l’année, autant je suis forcé d’insister une fois encore sur la guitare de Dumb. Seuls les Oh Sees et Ty Segall introduisent autant de variations sur cet instrument au sein d’un même album, nouvel preuve en est avec “Content Jungle“.
Au milieu de cette guérilla post-skate, on trouve “Cursed“, un titre de garage pop qui tire vers une après-midi hamac. Mais Dumb revient rapidement aux affaires avec une nouvelle batte. Autant le post-skate de Pinch Points est emmené par le meilleur son de batterie de l’année, autant je suis forcé d’insister une fois encore sur la guitare de Dumb. Seuls les Oh Sees et Ty Segall introduisent autant de variations sur cet instrument au sein d’un même album, nouvel preuve en est avec “Content Jungle“.
“Some Big Motor Dream” fait un clin d’oeil à “Barnyard” (ce sont les mêmes accords introductifs) avant de s’éloigner des chemins habituels du groupe, là où les mélodies sont toujours très rondes et évidentes. Cette fois-ci, Dumb joue sur la dissonance. Et “Fugue” d’en rajouter, de même pour “De Más“. Ces premiers morceaux de la seconde moitié de l’album sont plus nerveux que les précédents, Dumb veut éviter le ventre mou avec des titres qui jouent à la baston.
Avec “Columbo“, Dumb passe la quatrième vitesse psychédélique. C’est anarchique. Et puis, le groupe d’aborder le sujet qui fâche : slackers vs. post-skaters. Je le disais, les premiers ont pour ambition de chanter leur amour pour les bières et la pizza. Ils sont très forts. Les seconds sont plus anti-corporatistes, plus énervés, ils agissent tandis que les premiers restent sur leurs canapés. “Slacker Needs Serious Work” illustre tout ça. L’introduction est lancinante tandis que la seconde moitié est parfaitement saccadée. On approche alors doucement de la fin. Dumb s’essaie à des sons plus nineties avec “Knot In My Gut“. “CBC Radio 3” conclut finalement sur un élan plutôt… australien.
Au final, Club Nites jouera le titre de meilleur album de 2019, parce qu’il sait tout faire et parce qu’il fait honneur à la scène post-skate qu’il représente mieux que jamais. Les amis, si Dumb continue de la sorte et parvient à embarquer quelques groupes dans le mouvement, les années 2020s promettent d’être volcaniques. Sans me projeter plus en avant, je ne peux que relever une fois encore à quel point Club Nites est, probablement, l’album le plus contemporain qui n’ait jamais été chroniqué sur Still in Rock.
Cet LP apporte les variations que n’avait pas Seeing Green tout en ne trahissant rien de ce qui avait fait de cet album l’explosion que l’on connait : la guitare est toujours jangle pop et elle est ici doublée par une autre guitare super crunchy, la batterie a un son de pot de yaourt qui rappelle les débuts 70s, avant que les punks ne prennent le contrôle, la voix est raw, à bout de souffle, les titres ne se contentent jamais d’une seule mélodie, et toujours, toujours, ces explosions qui reviennent. DUMB, Président 2020, Post-Skate Explosif.
Cet LP apporte les variations que n’avait pas Seeing Green tout en ne trahissant rien de ce qui avait fait de cet album l’explosion que l’on connait : la guitare est toujours jangle pop et elle est ici doublée par une autre guitare super crunchy, la batterie a un son de pot de yaourt qui rappelle les débuts 70s, avant que les punks ne prennent le contrôle, la voix est raw, à bout de souffle, les titres ne se contentent jamais d’une seule mélodie, et toujours, toujours, ces explosions qui reviennent. DUMB, Président 2020, Post-Skate Explosif.
(mp3) Dumb – Don’t Sleep
(mp3) Dumb – Beef Hits
(mp3) Dumb – Knot In My Gut
Tracklist: Club Nites (LP, Mint Records, 2019)
1.
Club Nites
Club Nites
2.
Submission
Submission
3.
Don’t Sleep
Don’t Sleep
4.
Beef Hits
Beef Hits
5.
Cursed
Cursed
6.
My Condolences
My Condolences
7.
Content Jungle
Content Jungle
8.
Some Big Motor Dream
Some Big Motor Dream
9.
Fugue
Fugue
10.
De Más
De Más
11.
Columbo
Columbo
12.
Slacker Needs Serious Work
Slacker Needs Serious Work
13.
Knot In My Gut
Knot In My Gut
14.
CBC Radio 3
CBC Radio 3
Liens :
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