FAKE NEWS #14: Proposez une pochette pour le prochain album des Oh Sees

In a post-truth/post-music critic world, I am so proud, oh yeah, so, so proud to present a new Still in Rock column entitled “Fake News“. Every once in a while, mostly on Fridayzzz, I’ll publish a paper developing an alternative fact/theory in which I am the only one to believe. Only buzz matters so let’s flush what they call “truth” down the toilet. And by the way, Jay Reatard is not dead and Donald Trump listens to his music. Did you know that?

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Proposez une pochette pour
le prochain album des Oh Sees



Lorsque les Oh Sees ont fait paraître l’album Orc (2017), je me suis pourfondu d’un article sur la laideur et la fascination (ici). Le laid fascine. On le sait depuis les foires aux monstres en passant par Elephant Man jusqu’à Donald Trump, et John Dwyer semblerait l’avoir compris. La pochette de cet LP était moche. Et Thee Oh Sees sans le Thee, c’est moche, aussi.

Depuis, le groupe a continué à faire paraître quelques bons albums aux pochettes horribles. Et plus ça va, plus la laideur des pochettes semble influencer la musique du groupe qui joue sur les sonorités stridentes et parfois répugnantes. Aujourd’hui, Still in Rock est heureux de vous annoncer une collaboration exceptionnelle avec John Dwyer, le leader du groupe, qui m’a confié la tâche de trouver une pochette pour son nouvel album à paraître en 2021, Elf Sabbath. Un seul mot d’ordre : HORRIBLE. La pochette doit être horrible, dans la lignée des précédentes, voyez plutôt :



A la vérité, certaines de ces images ne sont pas de véritables pochettes des Oh Sees, mais saurez-vous les reconnaître ? Pour éliminer les crustacés, tapez 1, pour éliminer les orcs, tapez 2, pour tout éliminer parce que de toute façon c’est beaucoup trop moche, tapez 3.

Seulement voilà, les Oh Sees sont au dessus de la recherche de la beauté, Oscar Wilde et toute la clique, pour eux, c’est du bidon. Après les “beaux-arts”, voici les “laids-arts“. Si Kant disait que “les chefs d’œuvre” sont incontestablement beaux, Thee Oh Sees veut lui produire des albums que le monde entier trouvera incontestablement laid. Très, très laid. Lorsque j’ai ainsi interrogé John Dwyer à ce sujet, il m’a répondu : “dude, we like ugliness, rock’n’roll was never about beauty, you know, rock’n’roll is raw, and hideous, even repulsive. What we do is better than beauty because we challenge the brain, dude. Try to come up with something ugly… you can’t, because you are trained to seek for beauty, like a lab rat. WE only can do it, that’s why we are called Oh Sees”.

Bon, OK alors. Toujours est-il que si John Dwyer a beau se vanter d’être le seul à pouvoir sortir des pochettes si ignobles sans jamais faillir, ce coup-ci, il semble bien qu’il aurait besoin de nous vous. Alors, aidez John Dwyer à rester laid. Le groupe s’occupe désormais de la musique, faisant dans un rock expérimental qui ne veut plus rien dire, un truc pour les quelques yuppies de passage qui veulent se vanter d’aimer toute la discographie du groupe comme les cons de l’époque se vantaient d’aimer tout Dinosaur Jr. Les Oh Sees ont décidé de ne plus rien sortir de mélodique, et ça les regarde. Pour l’aspect visuel, ils ont cependant besoin d’un petit coup de pouce. Pourquoi ne pas participer, après tout, nous sommes au 21ème siècle, époque Instagram et Snapchat, seul le visuel compte. Faites comme la jeune génération qui regarde des images à longueur de journées sans se soucier de savoir lire de la littérature. Faites comme eux, ou je vous traiterai de vieux cons, et faites mieux qu’eux en regardant des images, certes, mais des images moches. Les Oh Sees sont les premiers inventeurs de l’Instagram du laid, joignez le mouvement. Fake newz or not, this is your call.


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