Prince Daddy & The Hyena: l’été 2019 explosé en quatre cent mille soixante-douze morceaux (soyons précis)


Prince Daddy & The Hyena, c’est un groupe originaire d’Albany (New York). En 2016, il avait fait paraître son premier album, I Thought You Didn’t Even Like Leaving, et voilà qu’il revient avec Cosmic Thrill Seekers, un concept album de pop punk.


PUP nous a déjà abreuvé d’un excellent LP du genre il y a quelques semaines de cela. Prince Daddy et sa hyène en rajoutent une couche, faisant de 2019 la meilleure année en matière de revival pop punk depuis que j’ai créé Still in Rock. Et pour cause, ces deux albums tentent de s’inscrire dans les codes du genre tout en innovant. Prince Daddy innove en alliant Green Day à des sons expérimentaux, à Titus Andronicus et autres albums de punk opéra, bref, tant de choses que j’ai longuement critiquées sur Still in Rock. Oui, mais lui, il n’est pas pareil, c’est un ours gentil.





Cet album relate les expériences post-acides de son leader, ses nombreuses descentes aux enfers, ses doutes, ses rages. Il parle aussi du The Wizard of Oz, version 1939. En résultent 14 morceaux qui, dans le style pop punk fantastique (ça existe) n’en finissent pas d’introduire de multiples variations. Preuve en est avec le premier titre de cet album, I Lost My Life“. Il est saisissant. Son introduction ne ressemble en rien au reste de l’album, Prince Daddy est acoustique, on croirait presque avoir à faire à un album de bedroom punk à peine bricolé. Sa voix fait l’effet d’un aimant, alors, on reste. Et puis, tout explose. Lauren” prend immédiatement la suite sans temps mort, la batterie est ultra sèche, la guitare graissée aux après-midi barbecues et la voix rappelle FIDLAR, en plus déraillée. Et lorsqu’arrive Fuckin’ A“, on a déjà compris que ce trio introductif n’était que le début d’un album d’excellence.




Sur “Dialogue“, Kory Gregory se parle à lui-même. Le titre est plus pop, comme pour dédramatiser l’expérience. Seulement, Cosmic Thrill Seeking Forever” (la fameuse référence aux magiciens d’Oz) vient nous faire comprendre que la magie d’un monde féérique ne sera pas sans un punk accablant. C’est tout le concept de cet album.


Au stade de “Slip“, on ne sait plus si l’on est dans American Pie ou Animal House, une chose est sur, les types qui trainent sur la pelouse sont tous des bro’, casquette en l’envers, gros muscles aux bras, et ils calculent comment faire rentrer 30 keggs de bières dans la frat’. Ah, on se sent bien mature là. “The Prototype of the Ultimate Lifeform” nous fait avancer sur la face B non sans ses quelques clichés.






Breather” se veut trop dansant pour emporter mon adhésion. “Ursula Merger” joue lui aussi sur le romantisme (avec un cuivre), alors on fonce sur “C’mon & Smoke Me Up“, parce que nous, on est pas là pour exposer nos sentiments. Prince Daddy & The Hyena reprend sa route pop punk. Et puis, la voix de Kory Gregory n’a que peu était plus poussé dans les extrêmes qu’avec “Trying Times” . “Klonopin” nous rapproche de la fin tandis que “Wacky Misadventures of the Passenger” joue sur une dernière variation avec un gros effet studio sur la voix. Ça repose, avant d’exploser, encore.

Au final, Cosmic Thrill Seekers est un album… très, très américain. Cela ne manquera pas de rebuter une partie de la scène, mais toujours est-il que tout l’esprit du 4 juillet est ici concentré dans un album de 41 minutes qui n’en finit pas de brandir le Stars and Stripes. Les Américains ont cette capacité à écraser les autres sans trop s’en rendre compte. C’est ce que fait Prince Daddy & The Hyena avec un album qui n’emprunte rien qui ne sortes du champ de vision de l’Oncle Sam.


(mp3) Prince Daddy & The Hyena – I Lost My Life

(mp3) Prince Daddy & The Hyena – Lauren (Track 2)

TracklistCosmic Thrill Seekers (LP, Counter Intuitive Records, 2019)
1. I Lost My Life
2. Lauren (Track 2)
3. Fuckin’ A
4. Dialogue
5. Cosmic Thrill Seeking Forever
6. Slip
7. The Prototype of the Ultimate Lifeform
8. Breather
9. Ursula Merger
10. Dream Nails
11. C’mon & Smoke Me Up
12. Trying Times
13. Klonopin
14. Wacky Misadventures of the Passenger



Liens :
Article sur PUP
Article sur Wavves

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