Cette fois-ci, les choses peuvent être différentes. Alors que je publiais un nouvel article sur
The Vacant Smiles en janvier dernier, je ne pouvais m’empêcher de relever à quel point il est un très bon groupe de garage pop, mais qui, parce qu’il s’évertue à sortir ses morceaux à la fin du mois de décembre, passe pour l’instant sous la plupart des radars.
Je décernais ensuite le titre de Prince à ce groupe qui méritent tous les lauriers australiens, disant que depuis plusieurs années déjà, les Vacant Smiles délivrent une partie de ce qui se fait de mieux du côté kangourou. Son précédent album, Goodwill, était une véritable démonstration, un gros scud’ que je classais à la 5ème place des meilleurs LPs issus de la culture surf (classement).
Avec la sortie de Cooperation, un album qui compile plusieurs de ses anciens hits avec quelques nouveautés bien frappées, Vacant Smiles continue de pulvériser la très large majorité de la scène australienne. Tout y est parfaitement balancé, le groupe y est super inclusif là où Babe Rainbow fait très secte, il varie là où les autres s’enferment dans une identité, bref, il est meilleur. Tout ne commence pourtant pas idéalement avec “Made of Gold“, le titre est bon, mais déjà vu. Heureusement, arrive rapidement “Messin’ Around“, un titre que je classais parmi les 50 meilleurs de 2017 (classement). Force est de constater qu’il conserve toute son efficacité. “Weirdo ($20)” et “Stones” prennent la relève, eux aussi, on les connait déjà.
“I’m Drifting“, c’est l’une des excellentes surprises de cet album. Sa production, parfaite; sa mélodie, parfaite; son exécution surf-canapé, parfaite; font de lui un sérieux prétendant à la palme de la meilleure chose surf de 2019. Et puis, “Tasmanian Tiger” de plonger en plein dans le genre, depuis le dessus de la vague.
“So Tired of Sleeping In” et “Corners” sont typiquement le genre de morceaux que seule une excellente production peut magnifier. Je ne sais pas qui sont Lee Nania et Erik Scerba qui, respectivement, ont fait le mixage et le mastering, mais souhaitons que de nombreux groupes trouvent rapidement leur adresse. Le deuxième possède quelques secondes très Beach Boys, album Pet Sounds, c’est dire.
Oh, et puis, il y a la batterie jazzy de “A Pretty Sick Detective” qui vient sublimer la voix de James Lynch. Le titre s’éloigne ici de la culture surf pour faire dans le mystère brumeux d’un polar années 70s. Et “Tiger II” de distordre complètement ses mélodies, une fois encore, pour le meilleur. On file enfin sur “Cooperation“, une conclusion dont Vacant Smiles a le secret. Les Beach Boys y rencontrent la scène garage, le tout sur un fond super hi-fi. Au final, l’écoute combinée de Goodwill et de Cooperation force à l’évidence :
C’est une honte que ce groupe n’ait toujours pas de label ;
C’est une honte que ce groupe n’est toujours pas gagné toute la presse qui se dit “indépendante” ;
C’est une honte que ce groupe n’est toujours pas été invité pour une grosse tournée européenne.
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