Le nouveau format Still in Rock
Cap sur les années 2020s
Annoncé il y a plusieurs mois déjà, Still in Rock se dote d’un nouveau format pour affronter les années 2020s. Lancé il y a bientôt 10 ans (en mars 2010), un changement s’imposait, et ce, pour plusieurs raisons que je m’en vais vous raconter.
Ma première ambition à la création de Still in Rock a été de partager la musique que j’aimais écouter, ainsi que d’engager une lutte. Je vivais à Montpellier, j’étais étudiant et il n’y avait pas de scène rock/garage rock à laquelle me raccrocher. Still in Rock fut donc un moyen d’exprimer mon mécontentement, de dire aux autres (ceux de mon entourage de l’époque) que la scène rock’n’roll n’était pas morte (d’où le “still” : envers et contre tous). Je me revois dans un TER entre Avignon et Montpellier (ça vend du rêve) me connecter sur Blogger (eh oui, c’était l’époque) et créer Still in Rock sur un coup de tête, trois minutes après en avoir eu l’envie pour la première fois.
Et puis, j’ai successivement déménagé à Paris, puis Brooklyn, puis re-Paris. J’y ai trouvé une scène, un nouveau souffle. Still in Rock a pris son envol ces années-là. Je l’ai écrit quelques fois, les années 2014-2018 resteront les belles années de la scène garage française, celle où la jeunesse se retrouvaient dans des caves pour écouter des reprises de Jay Reatard. Le mouvement n’a pas duré bien longtemps, mais il fut beau. Il ne m’a pour autant jamais empêché de ressentir comme une gêne. Certes, écrire un article par jour est un exercice chronophage, mais la gêne n’est pas venue de là, à vrai dire, ces heures consacrées à Still in Rock ne m’ont jamais porté préjudice, elles sont même, je crois, une chose essentielle à mon équilibre. Non, cette gêne venait d’ailleurs, elle venait de cette sensation d’inachevée face à cette folle course contre la montre.
En 2015 déjà, j’en parlais longuement à Bret Easton Ellis à l’occasion de son interview pour Still in Rock : il y a trop. Cela renforce la nécessité d’une presse spécialisée, mais il faut qu’elle ne tombe pas dans ce même défaut du trop-plein, du toujours plus. Avec un article par jour, j’ai toujours pu écrire sur tous les artistes qui m’intéressaient, mais je n’ai pas toujours pu y dévouer les heures que j’aurais aimé y consacrer. Le format m’empêchait d’écrire des articles plus fouillés, avec un angle plus original que la chronique d’un simple album. Cela fait donc quatre ans au moins que je me questionnais.
Et puis, il y a une année environ, j’ai déménagé à Amsterdam. C’est une ville rêvée, mais elle n’a pas la scène que j’avais trouvé à Paris. Dès mon arrivée, j’ai davantage ressenti le poids exercé par l’écriture quotidienne d’un article (sans compter que le métier que j’exerce implique également une large part d’écriture…). Avec le recul géographique, j’ai vite ressenti le besoin d’écrire des articles qui auraient aussi un recul analytique. J’ai donc poursuivi ma quête en ce sens, à la recherche d’un moyen afin de recentrer Still in Rock sur mes envies et ses ambitions. Le nouveau format que je m’apprête à vous dévoiler achève cette réflexion. Il est, je crois, une excellente chose.
Still in Rock se distingue (peut-être) de ce que l’on trouve sur Internet sur deux points : le premier, c’est qu’il est parfois l’occasion de parler de groupes inconnus, sans réseaux sociaux, sans capacité de clics, sans hype, sans cool. La seconde, c’est que je m’évertue à y coller des analyses qui, toujours biaisées, n’en demeurent pas moins personnelles et loin du style journalistique trop propret que l’on pourrait trouver dans la presse papier qui, de toute façon, mérite de crever. Fort de ce constat, j’ai donc décidé de faire évoluer Still in Rock tel que suit :
– tous les lundis, je publierai un article comprenant environ 5 nouvelles sorties, des choses les plus obscures de la scène garage rock et post-skate aux hits punks qui devraient continuer d’animer les années 20s. L’idée : continuer de faire de Still in Rock un espace de découverte (si tant est qu’il le fut un jour).
– tous les vendredis, je publierai un article plus fouillé, plus personnel, plus original, un écrit sur un thème qui m’est cher, un coup de gueule, un coup de foudre, un coup de boule, bref, un article traitant de la scène, d’un artiste ou d’un album, un truc qui m’inspirera, quoi. L’idée : renforcer l’indépendance de Still in Rock.
Je suis convaincu que ce nouveau format sera l’occasion d’un souffle nouveau. Je crois qu’il permettra aussi à Still in Rock de devenir Still in Rock ++, plus fidèle à ce que le webzine a toujours voulu être, sans la prétention de ceux qui veulent en faire un métier ou gagner du fric. J’espère que vous continuerez à me suivre dans cette aventure, parce que ce que je n’ai pas dit, c’est que je n’aurai pas continué ce qui était originellement un carnet personnel sans votre soutien. Merci, et qu’il me soit désormais permis de souhaiter une longue vie à Still in Rock. À présent, faisons cap ensemble sur les années 2020s.
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