FRENCH version
English below


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Une première version de cet article est parue en septembre 2016 sur Sill in Rock.
Il s’agit là d’une version actualisée.
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Montre-moi tes cheveux, je te dirai ta musique. Dois-je préciser d’entrée de jeu que cet article est fondé sur des données scientifiques collectées au fil de plusieurs années de recherche.


Il y a un lien tout à fait automatique entre la longueur des cheveux des membres d’un groupe (à défaut d’un groupe où tous les membres iraient chez le même coiffeur, prenons l’exemple du chanteur / principal mégalomane qui représente le groupe lors des interviews) et le style de musique joué par ce dernier. Cela n’aura échappé à personne, les membres d’un groupe de métal ont les cheveux longs (et sales ?) tandis que les bons élèves qui jouent de l’indie pop abordent fièrement une raie sur le côté à la façon des années 50′. Seulement, j’ai senti qu’un certain flou régnait quant à la coiffure que devait aborder un groupe de garage, un groupe de folk, un leader slacker ou un mec qui ferait toujours du grunge. Je m’en vais donc répondre à toutes vos questions, parce que vos angoisses sont ma priorité.



Il va de soi que cette analyse ne prend en compte que les groupes des 10 dernières années, car si les tendances sont vérifiables dans le temps, quelques variations depuis les années ’70 pourraient nous faire perdre le fil conducteur. Ainsi ai-je décidé de passer sous silence la mode disco, ou la mode skinhead. Les coiffeurs de l’époque ne sont pas tous morts, mais certains sont encore cités à comparaître au Procès de Nuremberg.


Enfin, qu’il me soit permis de préciser que cet article est un conçu non pas comme une chose informative, mais comme un véritable guide auquel toute personne souhaitant être respectée doit obligatoirement se soumettre. Que les groupes, les fans, les groupies, les gérants de salles, les tourneurs, les labeleurs et autres faiseurs de cool soient avertis : toute personne n’arborant pas la coiffure correspond aux groupes qui font son quotidien sera reniée et battu en place publique (sur scène). Par exemple, Kurt Vile, Mike Krol et ORB se trompent. Ils ont tort, et avoir tort, c’est mal.




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Le guide Still in Rock de la bonne coiffure est conçu tel que suit. Il est bien entendu qu’un musicien qui déciderait de se couper subitement les cheveux est un traitre que la communauté doit dénoncer. Il en va de même pour le musicien prétentieux qui a le toupet d’avoir plusieurs groupes d’un style musical différent. Notons, enfin, que le chauve est exclu de notre analyse, parce que. Ainsi faut-il :








De 1 à 5 cm :

riot grrrl / indie pop / folk / straight edge
De 5 à 10 cm :
  punk rock / proto punk / post-skate / rock expérimental / garage pop / power pop / bedroom pop

De 10 à 20 cm :
garage rock / psychobilly / bubblegum pop / pop spectrale / fuzz rock / slacker punk
De 20 cm et plus :
stoner / rock psyché / surf / shoegaze / métal / hard rock / grunge



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Voyez plutôt : 


De 1 à 5 cm, côté indie pop / folk / ancien punk

Il s’agit là des artistes parfaitement intégrés dans la société. Le matin, ils vont acheter leur croissant à la boulangerie du quartier. Ils sourient au boulanger, le boulanger sourit en retour. Ce sont des gens bien. Le soir venu, le public de ces artistes est composé de chargés de com’, de gens qui bossent dans la publicité, de développeurs et de juristes. Tout le monde sourit et veut que le monde soit beau.

Jonathan Richman qui officie sous son propre nom

Nic Hessler qui officie sous son propre nom
Juan Wauters qui officie sous son propre nom
Sufjan Stevens qui officie sous son propre nom
Ian MacKaye du groupe Fugazi

Julia Cumming du groupe Sunflower Bean
Ezra Koenig du groupe Vampire Weekend (eh… oui).
Chris Cohen qui officie sous son propre nom

Joe Talbot du groupe Idles

Tall Juan qui officie sous son propre nom 


De 5 à 10 cm, côté garage pop et punk


Les artistes qui appartiennent à ce groupe ont bien souvent une double identité. Leur look est accepté par le reste de la société, mais il est aussi suffisamment recherché pour être cool lorsqu’ils trainent aux abords d’un skate parc. Il n’est pas rare que ces artistes-là soient dépressifs, et pour cause, ils n’ont pas assumé pleinement leur transformation en bête de scène. Attention, danger, l’entre-deux est mauvais pour la santé. 

Mac DeMarco qui officie sous son propre nom
Wyatt Blair qui officie sous son propre nom
John Dwyer du groupe Oh Sees
Tim Presley du groupe White Fence
Bradford Cox du groupe Deerhunter
Nathan Williams du groupe Wavves
Andrew Savage du groupe Parquet Courts
Matthew Melton du groupe Warm Soda

Charles Wickham du groupe Aborted Tortoise
Hully Muctab du groupe Dumb
Tina Halladay du groupe Sheer Mag
Travis Benjamin Coster du groupe Naomi Punk

De 10 à 20 cm, côté garage :  

On attaque ici la catégorie du semi-reclus, le genre de types qui a un petit job de côté, pour assurer sa survie, mais qui consacre toute son énergie à jouer un garage qui donne des frisons à quiconque ne vénère pas Jay Reatard. Les 10 à 20 cm sont plus cool que les autres, parce qu’ils achèvent un sens de l’esthétisme tout en payant attention à intégrer un mouvement. 

Ty Segall est connu pour avoir réanimé le garage rock dans la continuité de Jay Reatard.
Oliver Henry Burslem du groupe Yak

Paul Jacobs qui officie sous son propre nom

John Barrett du groupe Bass Drum of Death
Kyle Thomas du groupe King Tuff (à la limite car il aime le stoner, ça fait sens)

Connan Mockasin qui officie sous son propre nom
Amy Taylor du groupe Amyl and the Sniffers
Melle Dielesen du groupe Mozes and the Firstborn
Justin Champlin du groupe Nobunny
Shannon Shaw du groupe Shannon and the Clams

Les groupes français ne dérogent pas à la règle, voir par exemple : 

Thoineau Palis du groupe TH da Freak

Alexin Huysmans du groupe Dr Chan
Théo Raf Courtet et Fabio Amico du groupe Johnny Mafia


Cédric Bottacchi du groupe Dusty Mush
Benoit Raton Sauvage du groupe Wild Raccoon
Paul Rannaud du groupe Volage



De 20 cm à l’infini, côté stoner :  

Ces artistes sont sortis de la société, d’ailleurs, ils ne l’ont jamais aimée. Leur musique ne s’adresse qu’à l’infime tranche de la population qui partage cette même envie pour une expérience psychédélique à faire tomber mémé sur les genoux. La drogue, c’est mal, mais avec ces artistes, chaque album est l’occasion d’une nouvelle tranche de LSD. Certains de leurs albums sont incompréhensibles, mais ce n’est pas grave, ils s’en foutent.

Stu Mackenzie du groupe King Gizzard
Charles Moothart du groupe CFM
Chad Ubovich du groupe Meatbodies
Kevin Parker du groupe Tame Impala
Kurt Cobain du groupe Nirvana (il est pas mort, ok?!)
SIZ qui officie sous son propre nom

Et tous les groupes de classic rock des années ’70, quand même.

Voilà la preuve que notre grille d’analyse est 100% véridique, 100% scientifique, 100% tout ce que vous voulez. Je propose ainsi la création de l’amicale des coiffeurs rock’n’roll qui serait chargée de faire régner l’ordre et pourrait interdire l’accès sur scène à tous les groupes qui ne respecteraient pas la longueur capillaire correspondant à leur musique. Il en va de la survie de la musique indépendante. Rien de moins.

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ENGLISH Version
(french above)



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Show me your hair, I’ll tell you what your music is. I ought to specify right off the bat that this article is based on scientific data, which I have gathered during many years of research.
There is an automatic link between the hair length of the members of a music band (for lack of a standardized band, let’s take the example of the singer/main megalomaniac representing the group in interviews), and the music style they play. As you are aware, the members of a metal band have long (and dirty?) hair, while the role models playing indie pop proudly wear a side par, straight from the 50s. Yet, I have noticed quite a blur concerning the mandatory hairstyle of a garage band, a folk group, a slacker leader or a guy still playing grunge. Still in Rock is here to answer all these questions, because your anxiety is our priority (hm hmm).
Needless to say, this analysis only takes into account bands from the last decade, because while there are verifiable trends in history, some changes that have occurred since the 70s could make us lose track. It’s also logical that the fan, the groupie, or the owner of a music venue must wear the haircut that matches with the bands that are part and parcel of their daily lives, at the risk of being disowned, and beaten in public (on stage).
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From 1 to 5 cm :
riot grrrl / indie pop / folk / straight edge
From 5 to 10 cm :
punk rock / proto punk / post-skate / experimental rock / garage pop / power pop / bedroom pop
From 10 to 15 cm :
garage rock / psychobilly / bubblegum pop / spectral pop / fuzz rock / slacker punk
20 cm and more :
stoner / psychedelic rock / surf / shoegaze / metal / hard rock / grunge
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Having said that, it’s obvious that a musician who would suddenly decide to cut his hair is a traitor who must be excluded from the community. The same goes for the conceited musician who has the nerve of being part of several bands with different music styles. Finally, let’s note that bald people are excluded from our analysis, because reasons.
The fact remains that you are probably wondering what the data highlighted by this global statistic study is putting at stake. Here are a few examples that, I’m sure, will remove any doubt to the most skeptical of you.
See for yourself:
From 1 to 5 cm, on the side of indie pop / folk / old punk:

These artists who perfectly integrated into society. In the morning, they go to the local bakery to buy their croissant. They smile at the baker, the baker smiles back. They are good people. In the evening, the audience is made up of nice persons. Everybody smiles and wants to create a better world as their top priority.

Jonathan Richman, playing under his name
Nic Hessler, playing under his name
Juan Wauters, playing under his name
Sufjan Stevens, playing under his name
Ian MacKaye from Fugazi
Julia Cumming from Sunflower Bean
Ezra Koenig from Vampire Weekend (yes…)

Chris Cohen, playing under his own name

Joe Talbot from Idles

Tall Juanplaying under his own name
From 5 to 10 cm, on the side of garage pop and punk:

Artists who belong to this group often have a dual identity. Their look is accepted by the rest of society, but it is made to look cool when they hang out at a skate park. It’s not uncommon for these artists to be depressed, and for good reason, they haven’t fully assumed their transformation into stage beasts. Be careful, danger, the in-between is bad for your health.

Mac DeMarco, playing under his name
Wyatt Blair, playing under his name
John Dwyer, from Thee Oh Sees
Tim Presley, from White Fence
Bradford Cox, from Deerhunter
Nathan Williams, from Wavves
Andrew Savage, from Parquet Courts
Matthew Melton, from Warm Soda

Charles Wickham from Aborted Tortoise
Hully Muctab from Dumb
Tina Halladay from Sheer Mag
Travis Benjamin Coster from Naomi Punk
From 10 to 20 cm, on the side of garage:

Here is the semi-reclusive category, the kind of guy who has a small job on the side to ensure his survival, but who devotes all his energy to playing garage music that irritates anyone who doesn’t worship Jay Reatard. The 10 to 20 cm are cooler than the others because they achieve a sense of aesthetics while paying attention to be part of a movement.

Ty Segall, best known for having revived garage rock, following Jay Reatard’s work
Oliver Henry Burslem, from Yak
Paul Jacobs, playing under his name
John Barrett, from Bass Drum of Death
Kyle Thomas, from King Tuff (on the upper limit because he likes stoner, makes sense)
Connan Mockasin, playing under his own name
Amy Taylor from Amyl and the Sniffers
Melle Dielesen from Mozes and the Firstborn
Justin Champlin from Nobunny
Shannon Shaw from Shannon and the Clams

The same goes with French bands, see for instance:

Thoineau Palis from TH da Freak
Alexin Huysmans from Dr Chan
Théo Raf Courtet et Fabio Amico from Johnny Mafia
Cédric Bottacchi from Dusty Mush
Benoit Raton Sauvage from Wild Raccoon
Paul Rannaud from Volage
 From 20 cm to infinity, on the side of stoner:

These artists are out of society, in fact, they never liked society to begin with. Their music is only aimed at a tiny section of the population who share the same desire for a psychedelic experience. Drugs are bad, but with these artists, each album is the occasion for a new slice of LSD. Some of their albums are incomprehensible, but it doesn’t matter as they don’t care.

Stu Mackenzie, from King Gizzard and the Lizard Wizard
Charles Moothart, from CFM
Chad Ubovich, from Meatbodies
Kevin Parker, from Tame Impala
Zachary Cole Smith, from DIIV
Kurt Cobain, from Nirvana (he’s not dead, alright?)
SIZ, playing under his name

And all the 70s’ classic rock bands.
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Here is the proof that our grid of analysis is 100% true, 100% scientific, 100% whatever you want. I hereby suggest the creation of the Rock’n’Roll Hairdressers Association, that would be in charge of maintaining order, and could forbid access to stage to the bands that wouldn’t respect the hair length fitting their music. The survival of independent music is at stake. Nothing less.

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