Platinum Boys. Je profite de cette période estivale pour rattraper quelques groupes qui ont couru plus vite que moi, et les Platinum Boys en font partie. Originaire de Milwaukee (Wisconsin), il avait déjà fait paraître un premier LP en mars 2015, le très bon Future Hits. Un petit frère est depuis venu lui succéder. Junior Varsity (via Forged Artifacts) est paru en décembre dernier, ce qui le relègue au rang de dinosaure pour les journaux d’actualité musicale, mais qu’importe après tout, il est excellent à bien des égards et mérite largement sa petite chronique.
“Intro” annonce d’entrée l’intention du groupe : cet album est fait pour les foules, une musique fédératrice qui mette tout le monde d’accord avec ses mélodies pop à gogo. Vient alors “Downtown“, du Dictators par excellence. Une voix punk un peu forcée vient suppléer un son de guitare très bubblegum. On est en plein dans les seventies, influence que les Platinum Boys ne lâcheront pas !
“Confessions” fonce tout droit sur du glam rock à la Wyatt Blair, mais s’il faut noter en passant que rien de tout ça n’existerait sans les Ramones. Ce titre a pour lui tout le cheesy dans la scène power pop, il en emprunte ses codes pour en faire un très bon morceau. Et puis, comment résister à ce petit déhanché une fois la troisième minute amorcée ?! Signalons que ce morceau est paru en 7inch via Six Tonnes De Chair Records, right on guys.
“California” revient sur le terrain des Dictators et de leur magnifique interprétation de “California Sun“. Les Platinum Boys n’ont jamais été autant porté sur la chose (guitare). Toujours à bout de souffle, il contraste avec une orchestration bien plus maitrisée. Quant aux paroles, elles nous font retomber en plein dans le cliché rock’n’roll, cocaïne sur la table, Shady Lane (la plus belle fille du lycée) qui nous fixe sur le canapé d’en face et les invités qui jouent au Keg Stand dans la “kitchen” (prononcée “kit’chun”).
“B.O.T.B.“, c’est une histoire de bayou, ce mot que tous les bluesman utilisent sans que personne n’ait jamais su ce qu’il voulait dire (Urban Dictionnary me signale que bayou est “the term used as a show of hometown, or where you came from, or where you were born and raised. Used by those in the swamps and along the coasts of Mississippi, Louisiana and Alabama“, certes). C’est un peu comme le “mojo”, cet état d’esprit qui ne semble habiter que les plus grands. Mojo ou pas, Junior Varsity continue de foncer vers une musique plus gaillardisante encore. “Feel Young” vient conclure l’affaire. Platinum Boys a toujours autant d’idées un peu dorky, comme ce solo style classic rock qui vont ponctuer la troisième minute, mais ça fonctionne.
Finalement, le combo power pop / inspirations country(side) que les Platinum Boys nous propose est une franche réussite. Les deux mondes sont pourtant opposés, d’un côté se trouvent le high school et les filles en mini-jupes des années fac, de l’autre, des mecs qui bombent le torse transpirant dans une chemise à carreaux, un fusil posé sur l’épaule. Platinum Boys est le groupe de la réconciliation. Il apporte pour cela sa contribution à la scène power pop / glam rock, et ce n’est pas rien. Junior Varsity doit être considéré pour cette participation au genre musical dans lequel il s’inscrit, sans oublier qu’il est avant tout un LP plein de belles mélodies multi-colores. Que demander de plus pour l’été ?
(mp3) Platinium Boys – Confessions
(mp3) Platinium Boys – Feel Young
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Article sur Wyatt Blair
Interview Still in Rock avec les Dictators
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