The Taxi Boys, c’est l’autre nom des Real Kids. Originaire de Boston et formé en 1972, les Real Kids feront paraître un premier LP studio en 1977 (article). Ils se sépareront ensuite et son leader, John Felice, formera les Taxi Boys. Le groupe ne fera jamais paraître qu’un seul album (+ un EP) avant que les Real Kids ne reprennent vie. Si, décrits comme de la sorte, les Taxi Boys semblent être une simple passade sur laquelle il ne faudrait pas s’arrêter, l’écoute de sa musique dévoile quelque chose de tout à fait fascinant.
La musique des Taxi Boys est un mélange entre la power pop des années 70 et le glam rock du début 1980. Chaque morceau est bâti autour d’une forte mélodie que le groupe assène à l’envie. Le son de la guitare n’est jamais prégnant de sorte que les petites envolées fassent plus penser au rock’n’roll des années 50′ qu’à celui des années ’70. Les Taxi Boys illustrent finalement la philosophie de Jonathan Richman, ami du groupe pour avoir joué avec les Modern Lovers : il s’agit de défendre le rock de Buddy Holly et Elvis Presley, loin de la rage punk de l’époque. Cela n’empêche pas les Taxi Boys de présenter quelques similarités avec les Damned, mais le fait est qu’il est beaucoup plus pop que ce dernier.
Le premier EP du groupe est donc paru en 1981. “I Can’t Kick” ouvre la danse et il est finalement assez proche du son des Real Kids. Proto-punk, si l’on veut, on y trouve également du Heartbreakers. Ça va vite et les Taxi Boys sont déjà captivants. La structure du morceau est on ne peut plus simple, une caractéristique que le groupe conserve sur l’ensemble de cet EP. Voilà bien une petite claque seventies comme on aime s’en prendre : le rock bien fait, c’est simple. Vient ensuite “Down To You“, tout simplement l’un des meilleurs titres de la décennie, aussi l’un des meilleurs morceaux de power pop de l’histoire. Que rajouter ? Les Taxi Boys trouvent un son jangle pop qui fait écho au “I Will Dare” des Replacements. Le titre est du même calibre, c’est dire !
“Up Is Up“, c’est l’un de ces titres qui mise tout sur son refrain : bingo, ça fonctionne ! Parfois similaire aux gentils Ramones, façon Subterranean Jungle, il se distingue surtout des autres par un rythme à la Gang of Four. Et les Taxi Boys parlent d’amour, encore et toujours. “Some Love Like Yours“, c’est le retour en force de Johnny Thunders, le poème d’un cœur brisé que le rock’n’roll de l’époque aimait mettre à l’honneur. La scène power pop aura seule conversé ce thème, dommage que les sous-genres du garage l’est abandonné. Il y a là une évidence que les paroles ne maquillent pas : les Taxi Boys parlent de l’être aimé à qui veut l’entendre. You.
Dans un monde rêvé où les meilleurs titres de l’histoire auraient trusté les charts, nul doute que “She” aurait eu son heure de gloire. Beaucoup plus power pop que les morceaux du premier EP du groupe, on ne peut que constater la ressemblance avec le son de Warm Soda / Bare Wires / et toute cette scène. On y trouve du Shoes autant que du Flamin’ Groovies.
“Bad To Worse” continue sur la même lancée, proche de ces sonorités qui caractérisent si bien les années ’70. A ce stade, on commence à réaliser que les Taxi Boys n’ont jamais réalisé le moindre faux pas, un groupe dont l’existence est 100% awesome. “Happens All The Time” change un peu le focus, plus eighties et plus pop indépendante que les autres. Le band de John Felice continue de faire des reproches à celle qui a éteint ses espoirs et voilà que les Taxi Boys nous gratifient de l’un de ses meilleurs refrains.
“What She Don’t Know“, c’est tout ce que les Real Kids savaient faire à la perfection. La voix de John Felice, l’une des plus reconnaissables, relève la nécessité de dévoiler ses sentiments. Ah, ce rock’n’roll pour cœurs sensibles… “What’s It To You” se la joue méchant punk alors qu’on le sait bienveillant et nous voilà déjà sur “Everybody’s Girl“. C’est dit, c’est une hore. Ce dernier titre est un nouveau cri, un indémodable.
Les Taxi Boys, c’est l’insouciance des groupes de rock’n’roll de la fin des années ’70, celle des Shoes et de cette scène power pop / glamrock qui aura délivré quelques-unes des meilleures formations de l’histoire. Chacun de ces titres sont des hits en puissance, voilà qui facilite l’analyse : commencez votre écoute des Taxi Boys par le morceau qui vous chante. Mais surtout, surtout, ne passez pas à côté de “Down To You“, une masterpiece.
Les Real Kids sont connus de tous les amateurs de rock’n’roll. Les Taxi Boys méritent aussi leur place dans l’histoire de la musique. Du même niveau que le premier LP du groupe précité, ils auront finalement été l’une des plus belles transitions et de la à dire que l’album des Taxi Boys est mieux produit que celui des Real Kids, il n’y a qu’un pas que je franchis. John Felice avait les hits dans le sang, et sans jamais en faire des caisses, il a su comment exploiter un songwriting imparable. Chapeau bas, vive les Taxi Boys, vive la power pop et vive les seventies !
(mp3) The Taxi Boys – Down To You (1981)
(mp3) The Taxi Boys – She (1981)
Liens afférents :
Post a comment