Double Cheese est un groupe originaire de La Rochelle (je me régale d’avance d’entendre les émissions de radio américaine prononcer un magnifique La Rowchel, pensant là évoquer l’une des plaques tectoniques de la culture européenne) qui vient de faire paraître son deuxième EP via Frantic City Records. Frantic City, dont je parlais déjà hier, fait partie de ces très beaux labels français dont on peut être fier, de ceux que l’on inclura assurément dans les anthologies qui paraîtront dans 30 ans sur l’émergence de la scène garage en France dans les années ’10.
Il faut, je crois, faire honneur à cette scène française que le monde nous envie. C’est d’autant plus facile lorsque des groupes comme Double Cheese sortent de très bons EPs. Que demande le peuple si ce n’est de la sueur et des acouphènes ?!
“I Hate The 60s“, le premier, a tout ce que l’on aime dans un titre de rock’n’roll. Son aspect garage lo-fi lui donne la brutalité qui va bien. Ses rythmes calquent guitares et batterie dans un exercice milimétré d’une grande précision. Et surtout, ce titre n’oublie pas de rire. Double Cheese se joue du revival sixties, lui disant son (dés)amour alors qu’il emprunte certains de ces codes. “Restless Child“, qui nous rappelle le flow de Kaviar Special, laisse apparaître cette même guitare d’une gravité envelopante alors que l’on est confronté à ce qui fait du garage punk un genre d’exception. C’est court, super efficace, c’est Double Cheese.
Il fallait logiquement que “Baby Killer” en rajoute une couche, pour ne pas que la pression retombe. Plus surf que les précédents, on se retrouve au pays de l’The Endless Summer, une planche gravée d’une tête de mort sous les pieds. Mais surement, “You Know Better” est-il plus intéressant encore. Ses changements de rythmes – parfaitement maîtrisés en live (voir la vidéo) – en font une pièce à part, à ajouter dans la belle collection de ces titre capables de galvaniser une foule d’un coup d’un seul.
Au final, cet EP est une excellente démonstration de la force garage de Double Cheese. Il faudra désormais qu’il se trouve une identité sonore encore plus forte. La scène française, je l’ai dit en introduction, connait un essort dont on ne voit pas les limites. Double Cheese devra, s’il veut marquet l’époque autant que le mouvement, continuer sur la voix de ces splendides mélodies rock’n’roll tout en y ajoutant le distinctif qui fera de lui, un jour, une possible source d’influence.
(mp3) Double Cheese – I Hate The 60s
(mp3) Double Cheese – You Know Better
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