I first learned about Depression Cherry from an NPR podcast months ago. This was a rare treat because the hosts of this particular podcast almost never discuss or otherwise refer to anything I remotely like or give a shit about. So I checked out “Sparks” – the track they pre-released in advance of launching the album. “Sparks” is intriguing because it departs from anything I would usually expect from Beach House. It begins with an unintelligible refrain that slowly becomes part of the beat, dripping along to introduce noisy guitars that probably remind everyone of My Bloody Valentine. The track continues to evolve into an almost sludgy dirge of keyboards when Victoria Legrand’s vocals enter to transcend the noise, and sweetly make sense of the stormy mix.
“Sparks” serves as a fitting introduction to Depression Cherry, although not the actual first track on the album. Why? Maybe because it shows how well they’ve honed their artistry. It shows how they can effortlessly diverge from the sound they most recently cultivated on Bloom while sounding imminently familiar.
The actual intro track “Levitation” more appropriately introduces the sound of Depression Cherry. Beach House is great at naming tracks that correspond to the imagery their songs create. This track, from beginning to end, lifts the listener smoothly, guiding you through a nighttime journey among the stars, gliding above sleepy houses where nary a soul is speaking, and gently setting you down to ponder the oncoming storm of “Sparks”.
The journey expands with “Space Song” which shifts you back into a floating state of somnambulation. A hopeful narrator guides you through a bittersweet soundscape infects you with a palatable sense of gloom. Beyond Love then comfortably sets you to sleep to dream. Thematically it contrasts the comfortable embrace of “D.A.R.L.I.N.G.” (on Devotion) in a powerful way, as Legrand solemnly utters “I really wanna know” above silky tones I ask myself whether the platonic ideal of love can ever really exist. Are we plagued to mournfully reconcile our ideals with reality in that thin zone between sleep and awake? Can we ever really know the answer?
“10:37” answers no questions. Sonically it is one of the most bare tracks on the record. It also reminds me most of Devotion. Must we reckon with the ghosts of our pasts again and again (is that what Beach House is doing?)? 10:37, again and again, layout out a palette of melancholic emotions while literally saying very little. The worldless vocal melodies here evoke Belinda Butcher’s on MBV’s Loveless. Another band I love for creating emotionally charged soundscapes without very much explanation. Leave it to us to ponder, and also fill-in the blanks.
“PPP” is another gorgeous mystery. A waltz for a lone figure who pirouettes among the shimmering melodies that circle back and forth, back and forth. Is she remaining to contemplate someone or something now lost above patches of thin ice?
“Wildflower” and “Bluebird” both seem like stories about their titular objects. Nearing the end of the journey, the album abstractly puts us in the place of things in nature. Legrand puts herself in the shoes of the most commonly overlooked parts of our environment like a flower swinging in the breeze that suddenly animates itself to become sapient. Or is it reflection on people’s need to contain and possess the beautiful things we touch? Then we consider a bird who swiftly tries to escape but ultimately is not the master of its future. What does the future hold for it? What does it hold for us?
Finally, the album comes to an end with “Day of Candy“. A grand exit befitting this musical journey featuring orchestral vocal harmonies. “Just like that” our sometimes inane life journey can come to an end. Gracefully, this track lifts us while speaking undeniable truths about the world around us and invoking a nameless one who is leaving. Is it us? Is it me? This album is wonderful musical artwork at its best. A profound story that we are sometimes forced to piece together ourselves because, although it wears a heart on its sleeve, a hand is firmly placed close to its chest.
(mp3) Beach House – Beyond Love
(english above)
Beach House est l’un de ces rares groupes que j’écoute sans discontinu depuis plusieurs années. A ma première écoute de Bloom (2012), je me souviens avoir immédiatement pensé que son après serait difficile. Cet album est en effet un des meilleurs albums de dream pop jamais sorti, un chef d’œuvre du genre. Il vous soulève avec ses longues mélodies répétitives et ses paroles qui reflètent une musique toujours romantique. Et puis, Beach House avait su comment transcender le travail commencé avec “Teen Dream
” et “Zebra“. C’est finalement avec un univers plus intimiste que le groupe revient avec Depression Cherry (paru le 28 août dernier via Sub Pop / Bella Union), redessinant l’ambiance de Devotion (paru en 2008). Et une fois encore, cet LP est à inscrire parmi les meilleurs albums de dream pop jamais composés.
J’ai entendu parler de Depression Cherry pour la première fois à l’occasion d’un podcast sur NPR, ce qui m’a immédiatement mené à l’écoute de “Sparks“, le single de prélancement de l’album. Ce titre est intriguant parce qu’il écarte de son chemin tout ce que je voulais entendre dans un morceau de Beach House. Il commence par un refrain qui devient rapidement inintelligible, ruisselant au son de guitares bruyantes qui rappelle l’univers de My Bloody Valentine. Le titre se pursuit dans un chant boueux où la voix de Victoria Legrand fini par faire sens dans un tout très orageux. “Sparks” est finalement la parfaite introduction à Depression Cherry, bien qu’il ne soit pas le premier titre sur la maquette. Pourquoi donc ? Peut-être parce qu’il démontre à quel point Beach House a encore perfectionné son art, la facilité avec laquelle le groupe est parvenu à se détacher du son de Bloom tout en conservant une texture familière.
La véritable introduction, “Levitation“, est plus représentative du son de Depression Cherry. Beach House a toujours su comment nommer ses morceaux de sorte à ce qu’ils correspondent à leur contenu. Ce titre soulève l’auditeur avec douceur, il nous guide à travers une belle épopée dans une nuit d’étoiles, on plane au-dessus des maisons endormies où les âmes reposent, tout en nous dirigeant lentement vers la tempête de “Sparks“.
Le voyage se poursuit avec “Space Song“, un titre qui nous conduit de nouveau à un état de lévitation. Un narrateur nous guide à travers ce paysage sonore doux-amer qui infiltre en nous un agréable sentiment de tristesse. “Beyond Love” vient ensuite nous apaiser. A la différence de “D.A.R.L.I.N.G.” (sur Devotion) qui nous secouait plus volontiers, Victoria semble ici être plus souterraine, notamment lorsqu’elle dit “véritablement vouloir savoir”, comme si, au-dessous des tons soyeux de ce morceau, elle se demandait si l’idéal platonique de l’amour peut véritablement exister. Sommes-nous en proie à devoir tristement concilier nos idéaux avec la réalité de cet état entre sommeil et réalité ?
“10:37” ne répond à aucune question. D’un point de vue musical, il est le morceau le plus dépouillé de tout l’album. Nous devons compter avec les fantômes de notre passé, et “10:37” peint le portrait d’une mélancolie qui en dit finalement assez peu. Les mélodies rappellent la voix de Belinda Butcher (MBV) sur l’album Loveless, un autre groupe qui sait comment créer des paysages sonores chargés d’émotions, sans toutefois y donner d’explications.
“PPP” est un de ces autres mystères de l’album. Une valse s’installe entre les différentes mélodies qui le constituent, comme si le son passait entre de fines plaques de glace. “Wildflower” et “Bluebird” semblent quant à eux nous accompagner vers la fin du voyage, toujours plongé en plein dans l’abstraction des débuts. Legrand se glisse alors dans la peau de ce qui est le plus souvent admiré dans ce qui nous entoure. Entre la brise qui vient caresser un bouquet et l’oiseau qui essaie de s’échapper sans jamais le pouvoir, ce final traduit finalement notre incapacité à être maître de nos destins.
L’album se conclut avec “Day of Candy“, une belle sortie où les harmonies orchestrales illustrent la beauté de notre voyage. Notre parcours touche alors à sa fin, nous tenant en haleine sur la vérité du monde qui nous entoure. Et finalement, on se dit que Depression Cherry est un grand moment, une histoire que nous sommes parfois obligés de reconstituer par nous-même, la main près du cœur.
Post a comment