Meatbodies, c’est avant tout le groupe de Chad Ubovich, par ailleurs bassiste pour
Fuzz et guitariste pour
Mikal Cronin. Pour (déjà) en finir immédiatement avec le
name dropping qui indique beaucoup sur ce que l’on trouve dans cet opus, relevons que Ty Segall a joué guitare et batterie sur plusieurs des morceaux de l’album. Mais on compte aussi
Chris Woodhouse,
Eric Bauer et
Bob Marshall qui ont joué le rôle de
recording engineers pour Thee Oh Sees, Ty Segall et Sic Alps, en autre. La pochette a pour sa part était réalise par Tatiana Kartomten, elle qui a déjà fait celles de
Fuzz et du
Slaughterhouse de Ty. Le décor est ainsi planté.
Meatbodies s’est déjà fait remarqué l’an dernier en faisant paraître une cassette sur le label de Ty Segall. Il opérait alors sous le nom de Chad and the Meatbodies. Le revoilà, cette fois-ci sur In The Red avec un premier opus
self-titled paru le 13 octobre dernier.
Dès les premières écoutes, on constate immédiatement que l’album est super bien produit, un véritable plus sur de nombreux morceaux tel que “Him“. “Disorder“, le deuxième titre de cet opus, est l’un des tout meilleurs. Partant à toute vitesse sur des bases de Garage Punk, Meatbodies le transforme ensuite en un Stoner psyché en tout point flamboyant. “Mountain“, comme le fait maintenant Ty Segall, opère la résurgence de tout ce rock métrosexuel des années 70. C’est un mouvement qui s’amplifie, et je n’ai pas encore lu sur le phénomène. Il n’en demeure pas moins avéré. “Moutain“, c’est un peu de Kiss, un peu de Black Sabbath, un peu d’Alice Cooper, beaucoup de grands riffs. J’en profite pour noter que Bass Drum of Death s’est également inscrit dans cet univers il y a quelques semaines à peine (article). Bien entendu, Manipulator a de nombreuses références communes. Il semblerait en fait que le mouvement eut été véritablement (re)créé par l’arrivée du premier album de Fuzz. Attention toutefois, si Fuzz avait su en tirer le meilleur parti, je ne suis pas certains que les autres groupes de la scène sachent comment éviter le goofy de ce style musical. Still in Rock reste sur le front, près à desceller l’amplification d’un mouvement qui reste, pour l’heure, encore inaperçu.
Revenons à l’album. Meatbodies délivre rapidement “
Tremmors“, l’énorme hit de l’opus que Still in Rock présentait en août dernier (
article). Mais il faut ensuite attendre “
Two” pour retrouver quelque chose de fort. Meatbodies finit par donner un véritable
lead à la guitare qui cesse enfin d’être étouffée. Certains autres titres, je pense à “
Plank“, “
Gold” et “
Wahoo“, en bref ceux du milieu de l’album, sont agréables mais auraient mérité un petit coup de
make-up. Ils sont heureusement évincés par les tout derniers, “
Off“, taillé pour la scène, et “
The Master“, un titre clairement très ingénieux dont le placement en toute fin n’est pas hasardeux.
Par ailleurs, il y a dans la musique de Meatbodies quelque chose de très professionnel. J’en suis à la fois très content, tant on s’écarte définitivement du côté Garage très amateur qui sévit parfois sur la scène, mais aussi un peu blasé tant l’album s’en trouve un peu déshumanisé. Et puis, le rythme est dans l’ensemble trop homogène, ce qui pousse à l’overdose.
Manque de bol, l’album s’inscrit en plein dans l’univers du
Manipulator de Ty Segall. Alliant Stoner, guitares acoustiques et un brin de psychédélisme, Meatbodies aurait pu frapper un grand coup en janvier dernier. Aujourd’hui, on peine à être véritablement surpris. Mais tout cela n’est finalement qu’une question de conjoncture. Dans quelques mois à peine, nous aurons oublié cette sensation et l’écoute de
Meatbodies se révélera probablement plus puissante qu’elle ne l’est pour l’heure. Que l’on s’entende bien, cette critique est parfois sévère avec l’album de Meatbodies parce que ce groupe nous montre là un potentiel que 90% de la scène cherche toujours. Au final, Meatbodies fait parfaitement la paire avec les nouveaux opus de
Wand et de
Bass Drum.
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