Spacemen 3, ou the Sound of Confusion. Spacemen 3 est un groupe anglais, formé en 1982 à Rugby et séparé en 1991. Ses leaders ? Jason Pierce (aka J. Spaceman) et Peter Kember (aka Sonic Boom). Durant ce temps, Spacemen 3 aura fait paraître 4 opus : Sound of Confusion (1986), The Perfect Prescription (1987), Playing With Fire (1989) et Recurring (1991). Et puis, après la séparation du groupe, ses membres continueront à marquer l’histoire de la musique anglaise. Il n’y a qu’à voir : Spiritualized, Spectrum et j’en passe, autant de groupe qui naîtront de l’éclatement des Spacemen 3. Mais rembobinons un peu. Cet article est celui de The Perfect Prescription (1987), à mon sens le meilleur des Spacemen. Originalement paru sur Glass Records, il sera réédité de nombreuses fois sur Fire Records (dont la dernière en 2013) et Genius Records (la version 1995 est probablement celle où le mastering est le meilleur).
The Perfect Prescription est le fruit de 8 mois d’enregistrement aux VHF Studios. Remanié à maintes reprises, il sera finalement choisi de ne pas donner trop d’overdubs aux guitares afin que le son soit reproductible en live. En cela, The Perfect Prescription est moins shoegaze que les autres opus de Spacemen 3 qui auront marqué une véritable évolution du genre. The Perfect Prescription maintien pourtant de nombreux codes de ce style musical, avec ses longs set psychédéliques, ses guitares criantes et ses voix exploitées comme des instruments. C’est ce qui fait de The Perfect Prescription un album particulièrement génial : son ambiguïté dans la création qui donne lieu à des morceaux très difficiles à s’approprier. Et puis, Spacemen 3 était un groupe qui avait le sens de l’histoire. Ses deux membres fondateurs n’avaient de cesse de travailler leur musique dans l’optique de créer/faire rennaître du mouvement. On trouve donc de l’Acid Rock, du Proto Punk, du Shoegaze, de la Brit Pop…
Le son des Spacemen 3 se caractérise surtout par une batterie volontairement très primaire qui vient de confronter à des guitares super noisy. Mais The Perfect Prescription ne joue pas dans le même registre. C’est album est le pendant du Stoned & Dethroned (1994) de The Jesus and the Mary Chain. Une guitare acoustique occupe tout la place et l’on semble trouver un groupe plus apaisé que sur son premier album, Sound of Confusion.
L’album s’ouvre sur le morceau qui tire vers le noisy et le punk des autres albums du groupe, j’ai nommé “Take Me to the Other Side“. A écouter tant il est représentatif de ce qu’est Spacemen 3. On y comprend que le psychédélique shoegaze du groupe n’a rien de générique. Ses nombreux interludes viennent entrecouper une belle création. Vient ensuite “Walkin’ With Jesus“. Sa guitare acoustique, l’orgue, ses petites envolées, la voix nonchalante de Kember, voilà le premier hymne des Spacemen 3. “Ode To Street Hassle” est l’un des morceaux les plus évidents de The Perfect Prescription. Les Spacemen 3 reprennent la marche avec Jesus dans un titre parlé qui deviendra l’un de leurs principaux hits. Et puis, impossible de passer outre les 10 minutes de “Ecstasy Symphony/Transparent Radiation (Flashback)“. C’est… épique.
“Come Down Easy” est un titre ambivalent où la guitare acoustique est doublée par un bourdonnement qui lui donne toute l’intrigue que les Spacemen recherchée toujours à créer. Ça vibre. A mon sens l’une des meilleures créations du groupe, ce titre saisit par son équilibre tout à fait spécial. Et puis, “Call The Doctor” vient terminer la première version de cet album, sur fond d’une dose fatale d’ectasy. Ce morceau n’a aucun lien avec la fabuleuse version de JJ Cale (ici), mais il est assurément tout aussi bon que le précité. Pour la première fois de l’album, Spacemen 3 laisse le lead à la guitare qui tient une place centrale hypnotisante. Notons la présence de “Soul 1“, un bonus track trop majestueux pour être laissé de côté. Le mélange entre l’étirement des cuivres et le synthé vient parfaite plus de 5 minutes dont le spleen est tout à fait immense. Peter Kember décrivait The Perfect Prescription comme étant ‘a concept album’, rajoutant ‘it’s about our better and worse experiences with drugs‘. “Soul 1” retranscrit à lui seul l’intégralité de cette déclaration.
L’histoire de Spacemen 3 est aussi faite de nombreux singles et de reprises absolument fabuleuses, comme celle de Suicide (“Che“) ou de Mudhoney (“When Tomorrow Hits“). Je ne saurai trop vous encourager à fouiller dans la discographie du groupe, on y trouve tellement d’éclats de génie. Un dernier exemple ? “Things’ll Never Be The Same“. Lancez cette musique une fois la nuit tombée, confortablement assis dans un canapé. Votre cerveau s’en retournera, le monde de Dorian Gray sera alors le vôtre et tout ce qui a fait la puissance des folles soirées ’80 rennaîtra alors subitement. Spacemen 3, c’est l’un des plus grands groupes psychédéliques anglais de tous les temps. Aujourd’hui grand oublié de la scène, demain légende parmi toutes.(mp3) Spacemen 3 – Things’ll Never Be the Same (1987)
(mp3) Spacemen 3 – When Tomorrow Hits (Mudoney cover, 1991)
(mp3) Spacemen 3 – When Tomorrow Hits (Mudoney cover, 1991)
Liens afférents :
Post a comment