Paul Jacobs
Two years…
Paul Jacobs, la claque Garage de l’année 2014. Paul Jacobs est un artiste originaire de Windsor (Canada), un one-man band qui semble être lancé comme une fusée, prêt à exploser la scène underground que l’on chérit tant.
Paul Jacobs a commencé à enregistrer en 2012, et nous sommes aujourd’hui en possession de toute une discographie absolument géniale. De Demos From The Basement paru en décembre 2012 à Mouldy Love, son dernier EP daté de juin 2014, Paul Jacobs a déjà la discographie de quelques grands noms de la scène. Pour l’heure, Paul va trop vite (trop fort) pour que la presse puisse le suivre. Mais je ne doute pas qu’il ne tardera pas à éclater au grand jour et qu’il remplira d’ici peu les plus grandes salles underground des villes américaines et européennes. Il enregistrera son prochain full LP la semaine prochaine qui sortira en vinyle d’ici 4 mois. Et Paul m’a promis que des copies seront dispos à Paris…
A l’écoute de tous ces morceaux, une question demeure. What if Paul Jacobs était arrivé en 2008 ? Aurait-il évincé Ty Segall de la scène, ou aurait-il produit une musique totalement différente ? Après tout, qu’importe ! Notons simplement que Ty Segall a commencé de la même façon, avec des créations de Rock Garage très inventives. Et puis, Ty Segall a su diversifier un son qui aujourd’hui le caractérise parmi tous. Paul Jacobs semble prendre un chemin similaire. Il n’y a qu’a écouter l’évolution qui est la sienne depuis ses premières démos, du Garage générique très efficace, à ses toutes dernières, du Garage aux allures révolutionnaire.
Paul Jacobs a déjà rendu publiques 64 de ses créations. Still in Rock a par conséquent décidé de de sélectionner et ne chroniquer que la crème de la crème. Mais que ce soit bien dit, impossible de trouver un seul titre à ce jour composé par Paul Jacobs qui ne soit pas jouissif. Bref, voici donc un Albums Review un peu particulier, par ordre chronologique inversé :
Mouldy Love (EP), 17 juin 2014
Mouldy Love est le tout dernier EP de Paul Jacobs. Et c’est un sans faute. Les 4 titres de cet EP méritent que l’on s’agenouille longuement devant tout le talent de Paul Jacobs. On y comprend à quel point cet artiste va illuminer les mois et années à venir. Souvenez-vous de votre première écoute de Paul Jacobs.
- Moudly Love : Voilà, c’est fait. A jamais, pour toujours, vos oreilles auront un jour croisée la route de Paul Jacobs. Alors, différent ?! Ty Segall a commencé comme ça. Une seule écoute de “Moudly Love” et on se dit : PLUS !
- That Feeling : “That Feeling”, c’est bien de ça qu’il s’agit. Le titre débute sur les mêmes bases que celle du premier avant que la deuxième guitare ne vienne définitivement en faire un très grand morceau de la discographie de Paul Jacobs.
- You Got Soul : Encore du Garage super bien inspiré, encore une petite bombe de moins de 3 minutes. “You Got Soul” est probablement l’une des créations favorites de Paul Jacobs tant on le retrouve sous différente forme au fur et à mesure que les LPs paraissent. Il faut dire qu’il a tout du parfait hold-up.
- Ocean City : LE titre de cet EP, “Ocean City” est le prototype du parfait morceau du genre. Les premières minutes dynamitent nos tympans, puis vient un interlude qui fait lentement monter la pression avant que le tout n’explose. On jurerait pouvoir y ressentir cette décharge d’adrénaline que l’on ressent en Live. “Ocean City” est l’un des meilleurs titres à ce jour composés par Paul Jacobs.
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I Need a Place to Keep My Stuff (LP), 14 avril 2014
Dans l’ensemble, ce LP est plus psyché que Mouldy Love. Cela implique que certains titres soient moins catchy, mais comment ne pas s’extasier devant tant de brio. Les deux derniers morceaux de plus de 5 minutes chacun nous réservent les dernières surprises qui nous font complètement lâcher prise.
- Waiting for the Grave : Plus proche de ce que fait John Dwyer lorsqu’il décide de pousser un peu le riff avec ses Oh Sees, “Waiting for the Grave“, c’est l’essence même du Garage, sa quintessence.
- Nothing at All : Cette formule est décidément invincible : lo-fi sur la guitare, lo-fi sur la voix et toujours une phase plus explosive qui se fait longuement attendre. “Nothing at All” se démarque par ses doubles guitares qui nous donne exactement ce que l’on attend des meilleurs LPs de Garage : le chaos.
- Soul Catcher : Un des titres les plus Punk à ce jour composé par Paul Jacobs. 2 minutes d’extase où il ferait jouir le cadavre des Monks.
- Take Me Downtown : On s’éloigne des Monks pour rejoindre les Twelve Monkeys. Paul Jacobs semble perdre contrôle, probablement trop excité à l’idée d’avoir pu s’échapper de l’asile. Et c’est encore l’ombre de John Dwyer qui semble planer sur ces 5 minutes. La dernière des 5 est particulièrement GRANDE.
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the “I’ll Listen to This Later” (split), 5 avril 2014 :
Split avec le groupe VAGUESS pour 4 titres de chacun de deux groupes. L’idée était excellente et la réalisation l’est encore plus. Lorsque Paul Jacobs n’a que 4 morceaux pour s’exprimer, il envoie très rapidement un gros son qui assomme l’auditeur. Sa voix est encore plus enfermée que sur ces dernières créations, pour un résultat plus noir et plus mystérieux encore.
- I Want More : Bref, intense, fuzzy, psyché, “I Want More” est un modèle du genre. Le genre de titre que l’on écoute 100 fois sans que l’intensité ne baisse d’un cran.
- Losing My Sight : Paul Jacobs, from d’Outre Tombe. “Losing My Sight” est l’ombre qui vient cacher le soleil, la mauvaise nouvelle qui vient gâcher une journée, la laideur qui éclabousse la beauté.
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Drug Theaters (LP), 4 novembre 2013
On passe là dans les créations de l’année 2013. Drug Theaters est le troisième full LP de Paul Jacobs. Il est probablement celui qui contient le plus de hits. Moins constant, certes, mais plus efficace encore que les autres, Drug Theaters est le genre d’album à la Jay Reatard où des éclairs de génie viennent ponctuer une ballade Garage inattendue.
- Trippin’ in the Park : Un des titres les plus variés jamais composés par Paul Jacobs. Alternant entre pur Garage et phases psychées plutôt sixties, “Trippin’ in the Park” est un excellent morceau.
- When You’re Dead : ou lorsque Paul Jacobs décide de revenir aux sources du Garage. Après tout, que faut-il de plus qu’un bon son de guitare bien crado pour soulever les foules ? Une bonne mélodie, et puis c’est tout. “When You’re Dead” possède tous ces atouts.
- Basement Corner : yes, Paul réitère sa déferlante Garage où sa voix vient se mêler à un ensemble Noisy qui fini par exploser en plein vol. On s’y voit déjà, les cheveux trempés, la chemise collante et les oreilles rougies.
- Sharp Dress : Je parlais de la crème de la crème, et puis en voici une grosse part. Simplicité, minimalisme, Garage. “Sharp Dress” est le titre que Paul utilisera bientôt pour débuter ses lives devant l’immense foule qui acclamera son nom.
- Electric Dollar : Et une fois encore, Paul Jacobs fait dans l’ultime. Si “Electric Dollar” était un titre de Ty Segall, il serait l’un de ses tous meilleurs. C’est dire. “Electric Dollar” intègre mon panthéon des meilleurs titres de Garage. Trop fort, trop bon, trop. Son final est d’ores et déjà une pièce centrale de la discographie de Paul Jacobs.
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Coffin Ride (LP), 10 juin 2013
À ce jour la création qui se tourne le plus vers le Punk. Le son de ce Coffin Ride est super loud, et Paul Jacobs ne laissait pas encore le moindre répit à son auditeur, ce qu’il fera dans ses créations les plus récentes. En somme, Coffin Ride est la création la plus proche de l’univers de Coachwips. Traduction : attention à vous !
- Coffin Ride : En un titre, “Coffin Ride“, le titre self-titled, résume tout ce que contient cet LP. Plus de 7 minutes post-apocalyptiques pour un morceau qui explore bien des facettes du Garage et du Punk Hardcore. Du War Garage, voilà comment le résumer. La tempête Paul Jacobs a encore frappé. Katrina peut repartir la queue entre les jambes.
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Paul Jacobs (LP), 5 mars 2013
Cet LP a une identité sonore moins marquée que les autres créations de Paul Jacobs. Il contient certes de très belles créations, mais moins se démarquent véritablement.
- Spirit Folks : Est-ce le Canadian Spirit ? Paul Jacobs prend prétexte de 2 petites minutes pour nous éclabousser de riffs destructors.
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Demos From The Basement (demos), 29 décembre 2012
Cette compilation de titres regroupe 18 démos de Paul Jacobs. On y trouve les états primaires de nombreux morceaux que l’on a depuis retrouvés dans ses EP/LP. Le son manque un peu de punch, mais on y pressent déjà le potentiel de plus morceaux. L’état embryonnaire de grands titres Garage.
- Winter Changed : On se rappelle quelques morceaux de Ty, on se rappelle que le Garage s’écoute en sautant à pieds joints, et on se rappelle que Paul avait dès ses débuts déjà tout compris.
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Voilà sans conteste la naissance d’un grand nom de la scène. Il y déjà tant à se mettre sous la dent.
J’en profite pour souligner également que tous ces artworks sont de la main de Paul Jacobs lui-même.
Il les regroupe d’ailleurs sur un tumblr disponible à cette adresse (ici).
J’en profite pour souligner également que tous ces artworks sont de la main de Paul Jacobs lui-même.
Il les regroupe d’ailleurs sur un tumblr disponible à cette adresse (ici).
Pour résumer Paul Jacobs en 5 titres, si tant est que ce soit possible :
Notation : 8,6 / 10 (barème)
Liens afférents :
Bandcamp
Album Review de Twins by Ty Segall (2012)
4 Comments
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Anonyme
ah oui… çà ne ressemble pas vraiment au Paul Jacobs que je trouve sur Deezer…va falloir chercher ailleurs 🙂
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Unknown
du gros son pour le reste de l'été!!!
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Unknown
du gros son pour l'été!!!!!
Jul
Super découverte, j'en ai pour mon été, MERCI