Live Review : Coachwhips / Ty Segall Band (Villette Sonique, 2014)

Still in Rock a déjà publié le live review d’une soirée où Ty Segall et John Dwyer étaient tout deux de la partie. C’était en 2012, à The Well (Brooklyn). Mais à l’époque, John Dwyer se présentait sous la banderole Thee Oh Sees. Alors, lorsque la Villette Sonique a annoncé qu’il était de retour sous le nom de Coachwhips, son groupe officiellement arrêté en 2005, on se dit que la soirée est immanquable. À raison. 

C’est justement Coachwhips qui a ouvert les débats, décollant le public du gazon du parc de la Villette dans lequel il s’était paisiblement installé. John Dwyer a immédiatement rappelé à notre bon souvenir à quel point Coachwhips est l’un des plus grands groupes des années ‘2000. Les titres, jamais plus longs qu’une durée de deux minutes, se sont enchaînés à une vitesse incroyable, tandis que le public partait dans une danse de crowd surfing sans fin. Il est strictement impossible de penser à un artiste plus électrisant que John Dwyer, et Gosh que ça fait du bien lorsqu’il abandonne un peu de lyrisme du dernier album des Oh Sees (article) pour nous donner ce pour quoi nous sommes sur terre : une décharge d’énergie inégalable. D’à peine 30 minutes, ce live aura vidé de son énergie l’ensemble du public, surtout ceux aux premiers rangs où le terme de pogo a trouvé une nouvelle définition. Placé au milieu de son public, John Dwyer a rapidement demandé à la sécurité de s’écarter pour que les spectateurs les plus déchaînes finissent écrasés sur la batterie, que d’autres se cognent sur les amplis tandis que les derniers goûtent d’un sandwich aux cymbales. Inimitable.



Man or Astro-Man est ensuite arrivé et, disons-le, il a délivré un set assez puissant, mais finalement trop monotone. Ne nous y attardons pas. Beaucoup étaient en fait là pour Ty Segall. Le grand, l’unique. Accompagné de son band, signe qu’il était décidé à ne pas délivrer la folk de son album Sleeper, Ty Segall est arrivé sur scène tel le Messi qui entre dans la maison des dieux. Et puis, nous avons eu droit à un très, très grand Ty Segall. Piochant dans l’ensemble de sa discographie, on y a aussi bien trouvé des titres de son self-titled que d’autres de Slaughterhouse. Et toujours cette même facilité, cette même puissance. Le public s’en sera donné à cœur joie de monter sur scène pour embrasser les pieds de Ty Segall, prendre des selfies ou jouer de la guitare avec lui. Chacun d’entre nous sera sorti de là avec au minimum un petit mal au cou pas tout à fait étranger, au mieux, une chemise déchirée.

Nous en sommes finalement presque arrivés à croire que la guitare de Ty Segall avait seule le lead, et que notre serviteur sous forme humaine tentait en fait de la contrôler. Il faut dire que, pendant plus de 90 minutes, Ty aura été particulièrement diabolique. C’est avec joie et contentement que nous sommes sortis de la Villette en sachant enfin ce qu’était devenu le bébé de Rosemary.

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